SAGUENAY - Outre les effets économiques liées à la création ou la reprise d’entreprise (nouveaux emplois, investissements, etc.), l’immigration d’affaires entraîne des retombées non négligeables à Saguenay. « On parle de plus de trois millions de dollars de retombées économiques pour les 11 familles [accompagnées par Promotion Saguenay] », mentionne Séreyrath Srin, conseiller du service Immigration d’affaires de l’organisme.
Achat de maison, de voiture, transfert de capitaux dans des placements ici, assurances, consommation de biens et services locaux ont tous des impacts sur l’économie. Dans l’immobilier, par exemple, on parle de huit achats pour ces familles. Les projets d’affaires mis sur pied viennent aussi stimuler l’économie locale, mais leurs retombées n’ont pas encore été comptabilisées.
« Notre région a besoin de plus de monde. Il y a le vieillissement de la population. Quand on fait entrer cette population active […] Ce sont des gens dont la moyenne d’âge est dans la quarantaine. Ils arrivent avec un bon capital financier, souvent avec leurs adolescents. C’est conforme à la stratégie des gouvernements », précise M. Srin.
Besoin de relève entrepreneuriale
Une autre raison de s’intéresser à l’entrepreneuriat immigrant, c’est le manque de relève pour les chefs d’entreprise au Québec. « C’est une situation qui n’est pas propre à Saguenay. Trois entreprises sur cinq ont besoin de relève. C’est une réalité québécoise. Les besoins sont aussi criants en termes d’emploi. Ce sont des gestionnaires souvent aguerris qui peuvent apporter une main-d’œuvre compétente à nos entreprises », souligne le directeur du développement industriel de Promotion Saguenay, Claude Bouchard.
Selon Séreyrath Srin, les immigrants voient des opportunités qu’on ne perçoit pas. « Le Québec offre des conditions très favorables à l’entrepreneuriat. […] On encourage beaucoup ce volet d’entreprenariat immigrant, parce que c’est très bon pour notre économie », affirme le conseiller. Selon l’Indice québécois entrepreneurial 2016, les nouveaux arrivants démontrent aussi une plus grande propension à la prise de risque. Quelque 17,5 % d’entre eux avaient entrepris des démarches en ce sens, contre seulement 9,8 % de la population adulte. Et si le taux d’immigrants propriétaires est sensiblement le même que celui de l’ensemble de la population, ils se retrouvent plus souvent, proportionnellement, parmi ceux que l’IQE qualifie de Chefs de file.
Positionner Saguenay à l’international
Selon Séreyrath Srin, le service Immigration d’affaires de Saguenay et l’établissement d’immigrants entrepreneurs dans la ville permet de la positionner à l’international. « Il y en a qui ont encore une entreprise à l’international. Ils en créent une ici et ils en ont une autre entreprise là-bas. Ça favorise les échanges commerciaux internationaux et ça c’est bon pour notre région. […] Ils rapportent aussi leurs contacts à l’international », fait savoir celui qui voit vraiment un potentiel pour son service d’aller plus loin.
Le conseiller est d’ailleurs de plus en plus sollicité. « On a de plus en plus de demandes. On ne fait pas de promotion. Souvent, c’est de bouche à oreille. […] Si ça continue, ça va devenir une grosse communauté d’affaires internationale à Saguenay. […] C’est une façon de faire l’immigration adaptée aux besoins et à la couleur de Saguenay. C’est important de faire ce type d’immigration. Il faut que ce soit stratégique », conclut-il, assurant que le service a le potentiel d’aller encore plus loin.