SAGUENAY – EPIQ Machinerie investit pour doubler sa capacité de production à Saguenay. Pour ce faire, l’équipementier agrandira son usine de la rue Mitis à Chicoutimi, en plus d’acquérir de nouveaux bâtiments dans la région. Le montant et les détails de ces investissements ne peuvent être dévoilés pour l’instant.
Les travaux d’agrandissement du bâtiment original de l’entreprise augmenteront la capacité d’assemblage final. « Nous refaisons aussi tous nos bureaux pour ajouter de la capacité au niveau du département d’ingénierie. Nous avons aussi déplacé et agrandi le magasin pour les pièces », indique la chef de la direction d’ÉPIQ Machinerie, Éloïse Harvey.
L’acquisition de nouveaux bâtiments vise notamment à ajouter de la capacité de fabrication. « Nous avons des Philippins qui arrivent bientôt pour contribuer à réaliser cet objectif », précise Mme Harvey.
La chef de la direction rappelle que le dévouement de sa PME pour la région demeure, malgré le déménagement du siège social à Saint-Bruno-de-Montarville qui a suivi la fusion de Mecfor et Advanced Dynamics en 2021. « Nous réalisons des investissements ici pour faire de Saguenay notre centre d’expertise de fabrication locale », assure-t-elle, ajoutant que l’équipe locale compte quelque125 employés.
Stratégie de croissance
Cette augmentation de la capacité de production s’inscrit dans la stratégie de croissance d’ÉPIQ Machinerie. Cette dernière a connu une augmentation de son chiffre d’affaires de 30 % la première année suivant la fusion et anticipe un autre 25 % de croissance organique cette année. Son chiffre d’affaires pour ses opérations canadiennes a atteint les 85 M$.
Dans le futur, l’entreprise prévoit poursuivre cette lancée grâce à des acquisitions. Pour ce faire, elle développe notamment deux pôles de fabrication, avec Saguenay et les installations qu’elle possède en Inde. « Nous avons une stratégie industrielle optimisée. Nous obtenons un projet et ensuite, nous évaluons où nous allons fabriquer. L’idée est de minimiser notre exposition aux fluctuations du marché de nos sous-traitants. Nous obtenons ainsi un meilleur contrôle sur nos coûts et sur nos délais de livraison », explique Éloïse Harvey.
Ces deux pôles représentent un avantage pour de futures acquisitions. « Nous offrons une surcapacité à nos opérations. Nous venons aussi offrir aux entreprises que nous achèterons l’accès à cette capacité de production et d’ingénierie accrue à coûts plus faibles », mentionne la chef de la direction.
Hausse de capacité en Inde
En plus d’investir à Saguenay, EPIQ Machinerie double parallèlement sa capacité de production en Inde. « Nous avons acquis un terrain de 15 000 mètres carrés dans ce but. En ce moment, nous avons 300 employés et nous pensons en ajouter 250 dans les prochaines années. »
La PME a également acquis une petite firme d’ingénierie indienne comptant une vingtaine de personnes. Le but est de faire grossir cette entreprise afin de répondre aux besoins. Un employé canadien est d’ailleurs sur place afin de former l’équipe selon les façons de faire d’EPIQ. « Pour tous les équipementiers du Québec, le goulot d’étranglement est du côté l’ingénierie. Nous ne sommes pas capables de grandir et d’embaucher dans ce domaine. Tout le monde est dans la même situation. Cette acquisition sert à cela. Nous aurons la possibilité de nous faire supporter par nos équipes indiennes pour poursuivre la croissance », affirme Éloïse Harvey.
La chef de la direction se défend de vouloir délocaliser les opérations et rappelle que son entreprise investit dans ses deux pôles en même temps. « Nous sommes conscients que pour rencontrer nos objectifs de croissance, il faut oser être créatifs et avoir ces deux pôles », estime-t-elle.
Sites opérationnels
La stratégie d’acquisitions d’EPIQ Machinerie vise d’ailleurs des transactions incluant des sites opérationnels incluant des petites capacités d’assemblage, d’ingénierie et de service après-vente. Quatre secteurs géographiques sont ciblés : l’Inde, le Moyen-Orient, l’Europe et les États-Unis.
« Avoir des branches intégrales dans ces différentes zones, ça nous offre de la proximité avec le client. Ça permet de prendre en charge des petits projets d’usines, comme des modifications d’équipements, une amélioration, un ajout de convoyeur, etc. Tout ça sera pris en charge par les activités locales pour être proche du client, plus agile, plus flexible et plus rapide », révèle Mme Harvey.
L’entreprise évalue des acquisitions autant dans ses domaines d’origine, comme l’aluminium et les pâtes et papier, mais aussi dans d’autres secteurs d’activités. « Ce sera toujours en lien avec l’industrie lourde et les équipements de manutention mobile ou fixe », conclut Éloïse Harvey.