N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Formation et emploi, une synergie à créer publié dans notre édition du mois d'août.
SAGUENAY — Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, comme partout à travers la province, les entrepreneurs sont en quête d'employés pour pourvoir leurs divers postes vacants. En date du mois d'août 2023, c'est près de 200 000 postes au Québec qui ne sont pas pourvus, selon Denis Hamel, vice-président aux politiques de développement de la main-d'œuvre pour le Conseil du patronat du Québec (CPQ).
" Ce serait plus facile de parler des domaines qui ne sont pas touchés par la pénurie de main-d'œuvre. Il y a tout de même des secteurs plus en déficits que d'autres, notamment l'enseignement, la santé, la construction, le commerce de détail ", mentionne M. Hamel.
Selon les prévisions d'Emploi Québec, c'est près de 1,4 million d'emplois qui seront à pourvoir de 2021 à 2030, en plus des emplois perdus à cause des effets de la crise sanitaire de COVID-19.
En 2021, c'était 21 professions qui étaient en déficit au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
" Cette année, au Québec, ce sont 234 postes qui sont en déficits sur 500, selon un survol d'Emploi Québec. C'est une situation inquiétante parce que le pourcentage de chômeurs est habituellement deux ou trois fois plus élevé que les postes vacants. Alors qu'aujourd'hui, les chiffres sont sensiblement les mêmes dans les deux catégories ", ajoute-t-il.
Piste de solutions
Il y a plusieurs solutions pour faire face au problème. Un employé qui n'est pas heureux au travail sera plus enclin à quitter son emploi considérant le nombre de demandes sur le marché actuellement.
Les entrepreneurs déploient donc davantage d'imagination afin d'attirer, de retenir et de mobiliser les employés, selon Denis Hamel.
" Ce qu'on remarque, c'est que la conciliation entre la vie professionnelle et personnelle prend maintenant beaucoup de place chez les ressources humaines et c'est une excellente solution pour attirer et garder ses employés considérant que leur qualité au travail augmente. Les entrepreneurs sont beaucoup plus ouverts qu'auparavant sur l'aspect de la flexibilité ; le télétravail, la conciliation travail-famille, les horaires adaptés au besoin, des vacances prolongées et plusieurs autres. "
Les entrepreneurs se doivent donc d'être plus flexibles et de recourir aux divers avantages sociaux, car le salaire ne peut pas être infiniment augmenté selon le vice-président aux politiques de développement de la main-d'œuvre pour le CPQ.
" L'entrepreneur est limité dans ce qu'il peut faire concernant le salaire, car les coûts doivent être transmis à quelqu'un. Si l'on augmente infiniment les salaires, la facture des services rendus serait transmise aux clients et l'inflation serait impactée par la même occasion. Le bonheur et la reconnaissance au travail sont beaucoup plus accessibles, comme offrir diverses assurances, l'accès à une salle de sport, les forfaits vacances, la formation et autres ", soutient-il.
« La conciliation entre la vie professionnelle et personnelle prend maintenant beaucoup de place et c'est une excellente solution pour attirer et garder ses employés. » - Denis Hamel
Que nous réserve l'avenir ?
Si le pourcentage de postes à pourvoir au cours des prochaines années diminuent, ça ne veut pas dire que les avantages et les conditions reviendront comme elles étaient.
Il y a peu de chances que les travailleurs veulent revenir à ce qu'ils ont connu selon M. Hamel.
" Un coup la situation résolue, ça va être difficile de faire un retour en arrière. Les travailleurs seront habitués aux avantages et aux bonnes conditions qu'ils ont actuellement, ils vont donc continuer de rechercher ces aspects qualitatifs au travail. Le plus bel exemple, c'est le télétravail. Les gens travaillaient en ligne due à la pandémie, mais aujourd'hui, cet avantage est toujours d'actualité ", conclut Denis Hamel.