SAGUENAY – L’entreprise saguenéenne Ellipse Synergie a créé une première mondiale avec sa technologie bienveillante dirigée vers le monde scolaire. Ses produits d’intelligence artificielle seront déployés progressivement dans toutes les écoles du Québec au cours des cinq prochaines années.
Grâce à un partenariat avec Grics, l’agent intelligent créé par Ellipse Synergie sera intégré dans l’interface scolaire national québécois (Portail Mozaïk). « On s’est rendu compte quand on est allés à Boston que ce n’est jamais arrivé qu’une entreprise vende à l’ensemble d’un réseau scolaire », explique le président-directeur général de l’entreprise, Louis-Raphaël Tremblay.
La technologie ISA_ (pour Interface de soutien assisté) proposée par Ellipse Synergie innove. « Ça crée un accompagnement virtuel pour le jeune du début du primaire à la fin du secondaire. C’est là pour l’aider tout au long de son parcours académique : notes, comportements ou différentes problématiques qu’il pourrait vivre, dont l’intimidation », indique M. Tremblay, qui précise que le même principe est offert aux enseignants, aux directions d’écoles et aux commissions scolaires.
Un outil bienveillant
Si ISA_ n’ira jamais au-delà de ce tout ce qu’un humain peut faire, il s’agit d’un formidable outil pour appuyer les services en place. Dans le cas de l’intimidation, par exemple, ses créateurs veulent atteindre ceux qui n’osent pas briser le silence. « Plus de 90 % des élèves intimidés ne parlent pas. L’agent intelligent va interagir avec eux pour les convaincre de parler. […] Il peut comprendre, prendre des décisions, interagir avec toi. […] Son objectif, c’est de tout mettre en œuvre pour permettre à la personne d’aller chercher de l’aide », affirme Louis-Raphaël Tremblay.
Lorsque le jeune est prêt à parler, ISA_ sait où il est, dans quelle école, et à qui s’adresser pour qu’il obtienne de l’aide. C’est donc l’agent intelligent qui enverra un message à cette personne-ressource pour qu’elle prenne le relais. « Il s’assure que le protocole se mette en place », précise le président-directeur général. Dans d’autres situations, le programme pourrait aussi proposer à l’élève des stratégies pour se préparer à un examen et l’accompagner dans ce processus, par exemple.
Cette technologie bienveillante peut également être transposée comme première ligne pour les programmes d’aide aux employés (PAE). Dans ce domaine, l’entreprise a notamment vendu son produit à Desjardins Assurances, qui l’offre désormais dans tous ses PAE.
Vers le marché international
L’entreprise saguenéenne s’est rendue compte, en développant son produit, qu’il n’en existe pas de semblable à l’international. « Il n’y en a pas ailleurs dans le monde. […] On a deux niches dans lesquelles on est les seuls : l’éducation et le soutien individualisé », fait savoir Louis-Raphaël Tremblay.
Après avoir conquis le réseau scolaire québécois, Ellipse Synergie s’attaque donc maintenant à transposer son modèle d’affaires au reste du monde. « Nos outils sont complémentaires aux systèmes déjà en place. On a simplement besoin de connecter nos outils dans ces systèmes-là. On recherche des partenariats avec des grandes entreprises », mentionne le responsable des communications, Jean Duplain.
Afin de favoriser ce développement des marchés internationaux, Ellipse Synergie amorce graduellement un changement de nom vers Optania, celui de sa technologie destinée au monde scolaire. « On garde Ellipse Synergie pour le service », précise M. Duplain.
L’entreprise saguenéenne est aussi à bâtir des partenariats de recherche avec trois universités, afin d’évaluer et de valider son approche. « On veut travailler avec les meilleures pratiques reconnues », souligne M. Tremblay.
Invités au Centre d’excellence montréalais
Lors de sa participation à la mission commerciale B2B Montréal–Saguenay-Le Fjord, Ellipse Synergie a pu réseauter avec des organisations montréalaises. Parmi les retombées positives de ce séjour, elle a été invitée à s’installer dans des locaux au nouveau centre d’excellence en intelligence artificielle de la métropole, dans le complexe O Mile Ex. Montréal veut en faire un pôle d’innovation mondial en intelligence artificielle.
« On est en pourparlers avec la Caisse de dépôt et placement du Québec pour faire partie de ce centre-là. On ne va pas déménager là-bas, mais c’est intéressant d’y avoir un pied à terre pour réseauter et en faire profiter les entreprises de Saguenay », indique Louis-Raphaël Tremblay.
