RIMOUSKI, QC, le 25 févr. 2020 /CNW Telbec/ - Le gouvernement du Québec accorde une aide financière de 3 181 854 $ au Collectif régional de développement (CRD) du Bas-Saint-Laurent afin de soutenir la mise en place d'un projet pilote pour expérimenter différents modes de rémunération pour les travailleurs en aménagement forestier.
Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie, M. Jean Boulet, en a fait l'annonce aujourd'hui à Rimouski.
Cette initiative, menée sur une période de trois ans dans cinq entreprises de la région, propose de revoir la rémunération d'une centaine de travailleurs sylvicoles du Bas-Saint-Laurent en leur offrant un salaire horaire modulé selon l'expérience et le rendement. Actuellement, le salaire est basé exclusivement sur la productivité.
« En soutenant un projet innovant qui propose de revoir la rémunération à l'avantage des travailleurs dans les métiers sylvicoles, votre gouvernement donne un signal clair qu'il faut sortir des sentiers battus pour contrer la rareté de main-d'œuvre. Ces travailleurs vivent un certain stress puisque leurs revenus sont basés sur leur productivité. Ils pourront désormais se présenter au travail sachant qu'ils ont une sécurité de revenus, a déclaré Jean Boulet, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie. »
Plus précisément, les activités se divisent en trois volets :
- Le premier vise à améliorer le recrutement de jeunes travailleurs en instaurant un salaire horaire ajusté selon la formation et l'expérience.
- Le deuxième volet, qui encourage la polyvalence avec une rémunération mixte composée d'un salaire horaire garanti et d'une prime au rendement, s'adresse aux travailleurs ayant au moins cinq ans d'expérience.
- Le troisième volet porte sur la rétention des travailleurs près de leur retraite, en leur offrant un salaire horaire équivalant à 90 % de leur moyenne des trois dernières années.
Selon les conclusions qui seront tirées de cette expérimentation, les nouveaux modes de rémunération pourraient être appliqués aux autres régions qui sont aussi touchées par la rareté de main-d'œuvre dans l'industrie forestière.
« L'industrie forestière est importante au Bas-Saint-Laurent. Des centaines d'emplois en dépendent et, dans le contexte actuel de rareté de main-d'œuvre, il est enthousiasmant de voir que des initiatives sont lancées au bénéfice des travailleurs. Je suis certaine que plusieurs régions, dont le Saguenay-Lac-Saint-Jean, pourront bénéficier de projets de ce type, a précisé Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l'Habitation et ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. »
Pour contribuer à la réalisation de ce projet, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale accorde un peu plus de 2 M$ de la mesure Concertation pour l'emploi, qui vise à encourager les entreprises et les organismes concernés par des enjeux de gestion des ressources humaines à privilégier la concertation pour trouver des solutions durables. À cette somme s'ajoutent 1 M$ dans le cadre du Fonds d'appui au rayonnement des régions du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation qui vise à investir dans des projets mobilisateurs ayant un rayonnement régional. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs accorde également une somme de 100 000 $ qui provient du Programme d'aménagement durable des forêts.
« Ce projet est prometteur pour attirer et retenir des employés qualifiés et expérimentés dans le domaine de l'aménagement forestier. Nous avons besoin de ces travailleurs pour assurer la mise en place de la Stratégie d'aménagement durable des forêts. Cette industrie est importante pour le Québec et votre gouvernement appuie les initiatives qui permettent de la soutenir, a souligné Pierre Dufour, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région de l'Abitibi-Témiscamingue et de la région du Nord-du-Québec. »
Faits saillants :
- On compte au Québec près de 3 000 ouvriers sylvicoles, dont 400 dans la région du Bas-Saint-Laurent. La moitié de ces travailleurs ont 55 ans ou plus.
- Le nombre d'ouvriers forestiers a diminué de 45 % entre 2008 et 2016 et le taux de départs annuels des travailleurs est d'environ 10 %.
- On comptait 245 postes vacants dans l'industrie forestière au quatrième trimestre de 2019.
- Au total, une somme de près de 11,3 M$ est investie pour ce projet, dont 8,1 M$ provenant des entreprises participantes.
- Ce projet pilote répond à un des objectifs du Plan stratégique 2019-2023 du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, soit de favoriser l'intégration professionnelle ou le maintien en emploi du plus grand nombre de personnes.