SAINT-HONORÉ - L’aéroport de Saint-Honoré marque un grand coup. En effet, l’implantation d’un atelier de maintenance pour une clientèle d’affaires est devenue réalité. Pour Informe Affaires, Hugues Harvey a accepté de dévoiler tous les détails.
La mise en place d’un atelier de maintenance certifié par Transport Canada aux installations de l’aéroport de Saint-Honoré était attendue depuis longtemps au Saguenay. Grâce à la persévérance de la municipalité et à l’expertise de Hugues Harvey, le rêve est devenu réalité pour former un duo gagnant. Pour le président de la compagnie, le montant de la transaction est resté secret. «C’est un investissement majeur pour une PME, c’est certain».
Hugues Harvey a mis ses pieds dans un avion dès l’âge de trois ans, alors que son père était aux commandes. C’est dire que la fibre aéronautique a coulé dans ses veines depuis son jeune âge. «J’ai eu ma licence de pilote très jeune et mon père a toujours eu des avions. Le naturel d’être dans les airs s’est développé et c’est devenu un moyen de transport évident pour nous. Actuellement, j’ai deux avions que j’utilise de plus en plus pour mes besoins en affaires. Je me promène entre Saguenay, Québec, Montréal et Toronto très régulièrement. La logistique autour de l’aviation est lourde et je me suis rendu compte de la nécessité d’avoir un atelier de maintenance plus proche de chez nous».
Acquisition de Nadeau Mécanique Aviation
Après avoir engagé un directeur de l'entretien au sein de l’entreprise, Hugues Harvey a réalisé les démarches pour créer un atelier autorisé par Transport Canada. Le but était de réaliser l’entretien d’un vaste éventail d’appareils certifiés. «Nous sommes en train de soumissionner pour de l’entretien quotidien auprès des lignes aériennes comme des Boeing, des hélicoptères ou des avions plus légers».
Au même moment, Harvey Aviation a acquis un atelier de réusinage de moteurs d’avion à Trois-Rivières soit Nadeau Mécanique Aviation. «Le propriétaire est décédé tragiquement dans un accident d’avion voici quelques années. Sa succession nous a vendu l’atelier que nous avons déménagé le 22 octobre à Saint-Honoré».
Un dossier long de cinq ans
Ce qui était d’abord une passion s’est transformé en une entreprise dont le carnet commandes semble déjà bien garni. «C’est un projet que l’on travaillait depuis cinq ans. Nous avons toujours eu des discussions avec Saint-Honoré parce qu’il n’y avait pas de maintenance ni chez eux ni à Bagotville. En tant que pilote, je réalisais mes entretiens en Estrie et on se débrouillait comme on le pouvait. Par la suite, les astres se sont alignés à la fin 2014 pour recevoir l’autorisation de s’installer dans l’aéroport de la municipalité», a-t-il commenté.
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Un choix d’affaires et de fierté régionale
Hugues Harvey ne cache pas que l’implantation de son atelier, au sein de l’aéroport de Saint-Honoré, est un choix d’affaires, mais aussi de fierté régionale. D’ici les prochains mois, près de huit personnes y seront au service des clients.
«À l’heure actuelle, nous avons embauché deux personnes et deux autres devraient être à notre emploi d’ici Noël. À court terme, je m’attends qu’une équipe de six à huit personnes travaillent au sein de notre entreprise. Nous restons dans un marché de niche et la clientèle proviendra principalement de l’extérieur de la région», a expliqué Hugues Harvey, président d’Harvey Aviation.
Il explique que l'entreprise possède déjà une expertise particulière pour l'entretien d’appareils de types Diamond DA-42. «Nous serons le seul atelier dans l’est du Canada qui aura les certifications pour la maintenance du DA-42 qui est un avion à deux moteurs pour quatre passagers. Cela va nous amener beaucoup de clientèle», explique-t-il.
Pourquoi l’aéroport de Saint-Honoré ?
«Historiquement nous avons toujours opéré à Saint-Honoré. Mon père c’était pour aller à son chalet et moi aussi. Si on quitte le côté personnel de notre attachement envers cette municipalité, cette dernière possède l’un des plus importants aéroports au Québec avec trois pistes et une tour de contrôle. Avec son infrastructure aéroportuaire complète, ses conditions de vents adéquates et sa piste d'une longueur de 6 000 pieds, c’est agréable de piloter ici. Pour l’aviation de loisir notamment, c’est plus compliqué à Bagotville avec des procédures qui sont plus lourdes», a-t-il commenté.
Quelques réactions
Le mensuel économique Informe Affaires a recueilli quelques réactions à la suite de l’annonce de Harvey Aviation.
«C’est une très belle nouvelle pour le milieu. C’est un projet structurant qui amène du développement et Harvey Aviation sera un vecteur économique important pour notre municipalité. Le programme d’aide aux entreprises à Saint-Honoré a été instauré depuis un an et ce projet a été accepté avec une aide financière aux alentours de 28 000 $» - Bruno Tremblay, maire de Saint-Honoré.
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«J’aimerais apporter mon appui à l’entreprise et ainsi démontrer l’importance de l’aéroport au sein de notre MRC comme moteur économique et créateur de richesses» - Gérald Savard, préfet de la MRC du Fjord
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«La SADC du Haut-Saguenay a contribué financièrement à ce projet et nous en sommes très fiers. À la suite à l’obtention de sa certification par Transport Canada, et avec toute l’expérience que possède M. Harvey, la SADC est très heureuse d’accorder le financement à l’entreprise. Ce projet aura de belles retombées économiques pour la région. L’entreprise compte présentement deux employés, mais créera certainement de nouveaux emplois dans les années à venir» - André Boily, directeur général de la SADC du Haut-Saguenay.