N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Économie durable, l’importance d’une économie verte et responsable ! » publié dans notre édition du mois de mars.
ALMA – SERDEX International, qui a soutenu près de 130 entreprises en 2019-2020 dans leur démarche à l’exportation par le biais de ses différentes activités, constate que des regroupements de très grands donneurs d’ordres dans le monde s’engagent et prennent position en faveur de l’environnement et de la société. C’est pourquoi l’organisme a intégré depuis deux ans une question sur le développement durable (DD) dans son questionnaire sur le diagnostic à l’exportation.
« Les grands donneurs d’ordres dans le monde se donnent de plus en plus des politiques de développement durable et font descendre ces exigences auprès de leurs fournisseurs. Avant la pandémie, il s’agissait d’exigences qui n’étaient pas encore très fortes, si ce n’est que ça donnait un avantage important. Avec la pandémie, ce sont les consommateurs qui demandent de plus en plus aux entreprises qu’elles mettent en place des éléments de DD. Pour avoir une bonne image corporative et aussi par souci interne, celles-ci vont implanter des mesures, mais également auprès de leurs fournisseurs », explique Marilyne Simard, conseillère à l’exportation et à la recherche chez SERDEX International.
Mme Simard ajoute qu’avec la pandémie, la vision par rapport au DD de la part des consommateurs a un peu changé. « Avant, c’était beaucoup la réduction des emballages, le réutilisable, les changements climatiques, les GES, etc. Ce qu’on remarque aujourd’hui, c’est que le souci des consommateurs a quelque chose de plus social, de plus local, comme les inégalités sociales et les enjeux liés à la santé. Ils veulent que les entreprises ne soient pas là seulement pour faire de l’argent, mais qu’elles aient aussi un impact social positif. C’est très intéressant, car si on a un impact social positif, par le fait même, on respecte du même coup l’environnement. »
Entreprises de la région en bonne posture
La conseillère explique également que dans ce contexte de DD, les PME de la région qui font de l’exportation se positionnent très bien parce qu’elles offrent des produits qui permettent à ces donneurs d’ordres d’avoir des processus qui sont plus efficients. « Nous sommes reconnus au niveau de la région pour être des fournisseurs bien positionnés en termes d’environnement. Au Québec, il y a des exigences plus élevées et il y a fort à parier que s’inscrire dans cette mouvance-là va donner un avantage concurrentiel. Déjà, il y a beaucoup d’entreprises de la région, comme des équipementiers, qui font des produits de haute technologie qui permettent la réduction des GES, des équipements qui vont assurer une transition environnementale. Ce qu’ils peuvent faire aussi, c’est d’être cohérents avec leurs produits. Ça veut dire de ne pas seulement faire des produits environnementaux et permettre à leurs clients d’être plus écologiques, mais d’eux-mêmes d’implanter des mesures à l’interne. Avant la pandémie, ça commençait à être demandé, et ça va l’être de plus en plus. »
Les entreprises savent que ça s’en vient
SERDEX recommande aux entreprises qu’il accompagne de se doter d’une politique de développement durable et de faire ressortir cette approche avantageuse dans leur positionnement, comparé à leurs concurrents à l’international. « Il y a deux ans, notre question sur cette politique surprenait les entrepreneurs et ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ça fait de plus en plus partie du vocabulaire et de l’environnement d’affaires. Quelques-unes ont déjà une politique qu’elles ont implantée, et il y en a beaucoup qui veulent le faire. On sent, toutefois, un manque de temps, mais ils savent que c’est important et qu’ils devront en venir là. Nous, ce qu’on tente de leur dire, c’est que dans la démarche de stratégie à la commercialisation dans leur positionnement d’affaires, ça en fait partie. C’est aussi une question de cohérence, car de plus en plus de consommateurs recherchent ces éléments-là. »
Ainsi, l’objectif pour SERDEX est de s’assurer que les entreprises de la région soient les mieux positionnées possible sur les marchés internationaux pour être les plus compétitives possible, étant donné qu’en exportation, elles se mesurent aux autres entreprises partout dans le monde. « Et pour être le mieux positionné possible, il faut avoir en place des mesures de DD. Ce qui est vraiment intéressant quand on parle de la reprise, c’est que malgré la pandémie, des secteurs comme l’agroalimentaire, la foresterie, l’exploitation minière, l’automobile et les biens de consommation ont dépassé, dans les exportations, le niveau pré-pandémie. Ce sont des secteurs qui touchent beaucoup nos entreprises régionales », de conclure Marilyne Simard.