SAGUENAY - Le gouvernement du Québec confirme ce matin un appui financier de 20 millions de dollars à ELYSIS pour accélérer la mise au point de la technologie d’électrolyse de l’aluminium sans émission de gaz à effet de serre. Des installations de taille commerciale seront construites au bout d’une des salles de cuves de l’Usine Alma de Rio Tinto. Le choix du site almatois s’est fait en fonction de l’alimentation des cuves à 450 000 ampères de cette usine, une des plus utilisées dans le monde du métal gris.
La coentreprise créée par Alcoa et Rio Tinto profitera donc de l’aide du gouvernement du Québec pour avancer dans la démonstration de cette technologie à l’échelle industrielle. Selon le communiqué d’Elysis, l’aide accordée servira à financer le développement de nouveaux équipements nécessaires au projet et à accélérer les travaux après des arrêts temporaires survenus en raison de la COVID-19. L’intervention permettra également aux équipementiers québécois de jouer un rôle encore plus important dans le développement, la fabrication et la commercialisation des équipements clés requis par la technologie d’ELYSIS. Les premiers lingots devraient être coulés en 2024.
L’aluminium vert en question
L’annonce s’est faite au Théâtre Palace en présence du ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, qui était accompagné du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, et de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et ministre responsable du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest. « Le Québec est réputé mondialement pour son aluminium vert. On veut développer ici, au Saguenay, une technologie pour produire de l’aluminium sans émettre de gaz à effet de serre. ELYSIS occupe la position de tête à l’échelle mondiale dans la course pour la mise au point de cette technologie. Notre contribution va accélérer son développement, tout en maximisant les retombées économiques au Québec », a déclaré Pierre Fitzgibbon.
« La technologie d’ELYSIS vise à éliminer complètement les émissions de gaz à effet de serre durant la production d’aluminium. Ce genre de projet de recherche novateur contribue à construire une économie verte et résiliente, et fait partie de notre réponse aux défis de la lutte contre les changements climatiques. Si toutes les alumineries québécoises adoptaient une telle technologie, on estime que la réduction des émissions de gaz à effet de serre pourrait s’élever à près de 5 millions de tonnes métriques, uniquement au Québec. Alors, imaginez à travers le monde », a lancé de son côté Benoit Charrette.
« À terme, la réussite du projet ELYSIS permettra au Québec, et notamment au Saguenay−Lac-Saint-Jean, de renforcer favorablement sa position de leader par rapport à la concurrence mondiale. Le modèle d’affaires d’ELYSIS consistera à vendre la technologie aux producteurs mondiaux d’aluminium primaire et de générer des revenus récurrents de redevances sur la vente des électrodes requises par cette dernière », a indiqué pour sa part Andrée Laforest.