SAGUENAY – Les valeurs d’entreprise, la formation continue, la transparence et l’implication décisionnelle sont des avenues intéressantes pour attirer et retenir les jeunes professionnels, selon les données présentées dans la deuxième édition du projet Travaillons ensemble du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).
Si l’on en croit l’étude publiée en février, les gestionnaires devront d’abord s’assurer que l’entreprise incarne les valeurs corporatives qu’elle affirme soutenir. « 65 % des jeunes professionnels disent que ce n’est pas suffisant d’avoir des valeurs. Il faut que la compagnie les incarne et pose des actions concrètes. Si les valeurs ne se traduisent pas au quotidien, 65 % des jeunes professionnels seraient prêts à quitter l’entreprise », affirme Pierre Graff, président-directeur général du RJCCQ.
Les mesures que peuvent mettre en place les employeurs pour les jeunes diffèrent aussi de celles réclamées par leurs aînés. « Les demandes des générations précédentes [comme les assurances collectives ou les fonds de pension NDLR] sont perçues comme des acquis. Ils vont encore plus loin. »
Formation continue
Quelque 89 % souhaiteraient ainsi se voir offrir de la formation continue par leur employeur. Une bonification à la performance intéresserait 74 % des jeunes, avec une préférence pour la performance individuelle à 55 %. La transparence prend aussi une grande importance (83 %), de même que l’implication des employés dans les décisions de l’entreprise (81 %). Quelque 80 % se disent aussi préoccupés par le fait que l’organisation pour laquelle ils travaillent fasse de réels efforts pour l’environnement.
Les mesures pour assurer le bien-être font également partie des points qui peuvent attirer les jeunes. « Selon 60 % des répondants du sondage, il faudrait que l’employeur favorise, voire rembourse des activités qui favorisent l’équilibre et le bien-être. » De plus, quelque 53 % aimeraient que l’entreprise fournisse et paie un programme d’aide aux employés.
Une réflexion s’impose
La vision et les besoins des nouvelles générations diffèrent ainsi de ceux de leurs aînés. Les entreprises vont devoir s’adapter à ces changements de paradigme. « Il va falloir que les employeurs qui ne se posaient pas la question comprennent à quel point ça peut peser sur leurs finances de satisfaire les Z et les milléniaux, parce qu’ils auront certainement de plus en plus de demandes et ils savent qu’ils ont le gros bout du bâton », rappelle Pierre Graff.
La pénurie de main-d’œuvre entraînant une pression à la hausse sur les salaires, il pourrait être difficile pour les PME de concurrencer les grandes organisations. Or, leur mode de fonctionnement pourrait apporter une partie de la solution, alors que 25 % des jeunes professionnels sont attirés par l’entrepreneuriat ou l’intrapreneuriat. « La force des petites entreprises, c’est l’opportunité de réalisation qu’elles offrent et leur agilité par rapport aux plus grosses structures. Elles vont pouvoir miser sur le potentiel des jeunes de porter des projets de A à Z dans leur organisation et de se réaliser », croit M. Graff.
Selon Simon McNicoll, vice-président jeunesse à la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF), les PME sont aussi en mesure de s’adapter et de réagir plus rapidement « Les petites entreprises ont l’avantage d’être plus flexibles sur différents aspects. Elles n’ont souvent pas besoin de plusieurs niveaux d’approbation pour autoriser quelque chose », estime-t-il.
Il pense par exemple à l’entreprise d’entretien ménager commercial saguenéenne Lachance & Gravel. « C’est une petite entreprise qui pense toujours à l’extérieur de la boîte pour intéresser ses employés. Je pense que c’est un beau modèle. Elle a quand même des horaires à respecter, mais elle est très axée sur l’humain, les espaces de travail collaboratif, etc.