SAGUENAY - Valérie-Jessica Laporte baigne dans le milieu des affaires depuis près de 23 ans. Elle jongle entre sa carrière de graphiste, d’autrice, photographe, conférencière et de porte-parole, tout en vivant avec le trouble de spectre de l’autisme (TSA).
« Je suis designer graphique et photographe à la base. Je réalise du contenu rédactionnel et vidéographique sous le pseudonyme de Bleuet atypique pour sensibiliser à la cause de l’autisme à travers mes activités professionnelles », explique Mme Laporte.
TSA au travail
Plusieurs moyens sont mis en place depuis quelques années pour accommoder les personnes atteintes du spectre de l’autisme ou d’une déficiente intellectuelle selon le site Milieu de travail inclusif qui regroupe des chercheurs et entreprises de partout au Canada.
« Lorsque tu es autiste, ce n’est pas la tâche concrète qui est difficile à accomplir, mais les petites choses autour. L’esprit d’équipe, l’implication, la liberté d’exécution et la communication avec les employés peuvent être très anxiogènes pour certaines personnes atteintes de TSA. À ce moment-là, il faut être bienveillant et trouver des moyens pour que ça fonctionne au sein de l’entreprise. Ce n’est pas pour rien que la plupart travaillent aujourd’hui à leur compte. Ils souhaitent moins de pression », affirme Valérie-Jessica Laporte.
Mme Laporte possède également son lot de défis lorsque vient le temps de faire des tâches plus abstraites. « Je manque énormément de tact. Je relis mes courriels trois fois avant de les envoyer. Je cherche à ce que tout soit clair et précis. C’est également difficile pour moi de m’extraire d’une tâche sur laquelle je suis déjà lancée. Si je commence quelque chose, je souhaite le terminer avant de commencer un autre projet. »
Jessica-Valérie Laporte n’a pas d’employé à sa charge, mais elle travaille en sous-traitance afin d’optimiser le plus possible son temps. « Sur certains projets, je demande parfois de l’aide sur une petite période. Les tâches que j’aime le moins, je les donne en sous-traitance et ça me permet de me concentrer sur ce que j’aime le plus », confie-t-elle.
Le mois d’avril
C’est le mois d’avril qui est destiné à la cause. Chaque année, la Fédération québécoise de l’autisme (FQA) lance des campagnes de sensibilisation pour le grand public, dans les milieux scolaires et les milieux de travail afin de faire briller l’autisme sous des thématiques. Cette année, le mois de l’autisme sera sous le thème de la diversité.
« Bien que les besoins de sensibilisation doivent être pris en compte toute l’année, réunir tout le monde en cette période, crée un engouement envers notre cause. L’autisme, c’est tellement vaste et très courant, on n’en fait pas le tour en une journée », affirme Valérie-Jessica Laporte.
En tant que porte-parole de la FQA, les services de Mme Laporte sont davantage en demande lors du mois d’avril. « Comme c’est le mois de l’autisme, je m’implique beaucoup dans les écoles avec, notamment, des conférences offertes aux étudiants. Je partage également beaucoup plus de contenu sur les réseaux sociaux », souligne-t-elle.
Démystifier l’autisme
Le terme Asperger n’est plus approprié dans le langage courant. Une échelle de niveau est maintenant utilisée pour catégoriser le trouble. Valérie-Jessica Laporte se situe entre deux niveaux selon ses traits de personnalités.
« Les niveaux de TSA vont d’un jusqu’à trois. Je suis de niveau un pour la communication et les interactions sociales et de niveau trois pour les intérêts spécifiques, les comportements stéréotypés, l’hypersensibilité et les rigidités comportementales », ajoute-t-elle.
Bien que certaines personnes atteintes du trouble du spectre de l’autisme ont été diagnostiquées au même niveau, la plupart possèdent des forces et des faiblesses différentes.
« Beaucoup de gens pensent que certains autistes ne parlent pas, mais l’humain cherche toujours à communiquer, que ça soit par la parole ou par les gestes. C’est beau de voir que le mois d’avril leur donne encore plus de lumière pour s’exprimer », affirme Mme Laporte.