Pour plusieurs projets, le programme de subventions « Équipementiers/Clients » a été le déclencheur nécessaire, rendant possible des innovations en atténuant les risques financiers. Dans d'autres cas, l'accompagnement du comité scientifique du CQRDA leur permet de peaufiner leur plan d'affaires, d'affiner leurs stratégies et de s'assurer que les projets soient réalistes et viables à long terme.
Sofiene Amira, directeur scientifique du CQRDA, explique que le soutien de l'organisme est particulièrement important pour les entreprises qui doivent surmonter les risques financiers associés à l'innovation. « Avec notre soutien, plusieurs projets qui présentaient un risque élevé ont pu être réalisés, leur permettant d'aller plus loin dans leurs ambitions en matière de recherche et développement. »
« notre clientèle est vaste, elle inclut autant des centres collégiaux de transfert technologique (CCTT), des universités, des centres de recherches publiques, des PME que des grandes entreprises », souligne Raphaëlle Prévost-Côté, coordonnatrice des programmes. Les projets appuyés par le CQRDA sont issus de tous les secteurs de transformation de l'aluminium - primaire, secondaire et tertiaire - grâce aux neuf programmes de financement mis en place pour répondre aux besoins spécifiques de chaque acteur.
Des projet qui servent de vitrine
L'approche collaborative mise de l'avant par le CQRDA se reflète dans plusieurs projets récents, démontrant la diversité des initiatives soutenues. Le projet de conception de skis à faible empreinte environnementale, développé par Ferreol Skis en collaboration avec l'Université de Sherbrooke et le Centre de métallurgie du Québec (CMQ), s'inscrit dans une démarche visant à réduire l'impact environnemental de l'équipement sportif. Grâce à l'introduction de laminés d'aluminium, ce projet vise à commercialiser des skis alpins plus durables, répondant aux attentes des consommateurs soucieux de l'environnement. À la fin de leur vie utile, les skis pourront être recyclés, ce qui n'est pas le cas avec la technologie actuelle des autres marques.
Un autre projet illustre l'importance de la collaboration entre le milieu industriel et le secteur académique. Le développement de technologies de surveillance des émissions de poussière sur les sites de résidus de bauxite, mené avec Rio Tinto et l'Université de Sherbrooke, a permis de mettre en place un réseau de capteurs pour mesurer la qualité de l'air en continu. Les données recueillies contribuent à améliorer la gestion des risques environnementaux liés aux émissions de poussière, tout en offrant des outils d'aide à la décision automatisés. Ce type de collaboration vise à assurer une meilleure qualité de l'air tout en s'inscrivant dans une démarche de prévention des risques environnementaux.
Le soudage par friction malaxage des tours d'urgence en aluminium, mené par le Centre de métallurgie du Québec (CMQ) et la compagnie SBB, illustre également les avancées technologiques obtenues grâce à l'appui technique et financier du CQRDA. En remplaçant le procédé de soudage par fusion par celui par friction-malaxage, les partenaires ont non seulement optimisé la qualité des assemblages, mais aussi réduit les coûts énergétiques et la complexité du processus de fabrication. Cette technologie permet à SBB de produire des tours plus légères, tout en maintenant la robustesse nécessaire pour garantir la sécurité des infrastructures.
Un soutien pour toutes les phases
Le rôle du CQRDA ne se limite pas qu'au financement. L'organisme accompagne les entreprises tout au long du processus de développement, de la conception du projet à sa mise en œuvre concrète. Sofiene Amira insiste sur l'importance de l'accompagnement offert aux promoteurs de projets : « Nous avons une approche flexible qui nous permet d'adapter notre soutien à chaque étape, en fonction des besoins spécifiques de nos partenaires, qu'il s'agisse de startups ou de grandes entreprises. »
Le programme Équipementiers/Clients en est un exemple probant. Ce programme a permis la mise en place d'une cellule robotique automatisée de métallisation dans les installation de Proco / Structure CPI, conçue pour améliorer la protection des infrastructures contre la corrosion. En utilisant des matériaux tels que le zinc et l'aluminium, cette cellule robotisée offre une solution innovante pour prolonger la durée de vie des structures métalliques, telles que les poutres de ponts. « Ce projet est soutenu financièrement par notre programme Équipementier/Client, octroyé par le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie (MEIE). Il représente une avancée notable pour l'automatisation de ce type de processus industriel », affirme Raphaëlle Prévost-Côté.
En route vers de nouvelles opportunités
Pour Mme Prévost-Côté, la réussite des projets dépend non seulement des innovations techniques, mais également des collaborations humaines. « Chaque projet que nous accompagnons a un impact direct sur la chaîne de valeur québécoise, que ce soit au niveau de l'emploi, des nouvelles technologies ou du savoir-faire développé au Québec », rappelle-t-elle.