Au Québec, la division aluminium de Rio Tinto joue un rôle clé dans la transition vers la production plus durable de la multinationale. Présente dans l'économie de la province depuis plus d'un siècle, l'entreprise s'appuie sur l'hydroélectricité comme levier pour réduire l'empreinte carbone de ses opérations, mais pas que. Les efforts se traduisent par la modernisation de plusieurs installations, notamment à l'usine Grande-Baie, où des investissements visent à optimiser les processus de production et à diminuer les émissions. À l'usine Vaudreuil, l'électrification des équipements constitue un autre jalon important de cette transformation.
« Beaucoup d'efforts sont mis en œuvre pour réduire notre empreinte environnementale, que ce soit par le recyclage de l'aluminium ou l'électrification de nos équipements industriels, en particulier à l'usine de Vaudreuil », explique Malika Cherry, conseillère séniore en relations avec les médias chez Rio Tinto. À l'usine de Laterrière, le recyclage est au cœur des préoccupations, avec pour objectif de maximiser la réutilisation de retailles de matière première et de réduire la surproduction.
ELYSIS
En parallèle, Rio Tinto s'engage dans le développement de nouvelles technologies pour réduire l'impact environnemental de la production. Le projet ELYSIS, développé en partenariat avec Alcoa et des institutions gouvernementales, vise à produire de l'aluminium sans émissions directes de GES. Dix cuves de démonstration doivent être installées à Arvida dans le cadre de ce projet au cours des prochaines années, une étape importante vers la mise en œuvre commerciale de cette technologie. « L'objectif est de se préparer pour la mise en œuvre à plus grande échelle lorsque la technologie sera prête. Pour nous, ce projet est une priorité, parce que c'est ce qui permettra au final de rendre nos installations carboneutres pour notre objectif 2050 », ajoute la porte-parole.
Outre la modernisation des infrastructures, Rio Tinto met également en avant l'économie circulaire pour valoriser ses sous-produits. Environ 85 % de ces sous-produits sont actuellement revalorisés, en excluant les résidus de bauxite. Un projet pilote explore d'ailleurs l'utilisation des résidus de bauxite dans la production d'enrobés bitumineux. Des tronçons de stationnements et de chemins privés de la multinationale ont été pavés avec cet enrobage alors qu'un stationnement à proximité du pont d'aluminium d'Arvida sera également pavé prochainement pour poursuivre les analyses de ce type d'asphalte. Ces essais visent à vérifier la faisabilité technique de cette valorisation dans des conditions à grande échelle. « Les premières étapes consistent à poursuivre la recherche et le développement pour obtenir les résultats nécessaires à l'autorisation du ministère des transports », précise Malika Cherry.
L'investissement de 1,4 milliard de dollars pour la construction de nouvelles cuves AP60 à Arvida est également un élément majeur des efforts de modernisation. Ce projet vise non seulement à améliorer la performance environnementale des installations, mais aussi à sécuriser des emplois et à soutenir l'économie locale. « En ce moment, plus de 700 employés sont présents sur le chantier, et ce chiffre montera à environ 1 000 au plus fort des travaux visant l'ajout de 96 cuves », conclut Mme Cherry.