ALMA – Alliance bois SLSJ a obtenu les résultats d’analyse sur des échantillons de copeaux qui ont été envoyés en France pour être évalués, dans le cadre du projet de caractérisation et d’évaluation du potentiel économique du biochar à partir d’essences forestières du Saguenay–Lac-Saint-Jean. C'est ce que l'organisme a confirmé ce matin (5-2-17 NDLR).
Il ressort de ces analyses, effectuées avec la même technologie que celle qui sera implantée à la Vitrine technologique d’Agrinova à Mashteuiatsh, que la préparation du matériel avant la thermolyse est extrêmement importante et influence beaucoup le rendement en biochar pour chacune des essences. Cette information joue un rôle important dans la conception et l’opération de la Vitrine technologique.
Le regroupement a également appris que le biochar produit est conforme à des normes environnementales reconnues et se qualifie de PREMIUM.
Mentionnons que les démarches ont été entreprises par la Coopérative Forestière de Petit Paris, le Groupe Lignarex, les Scieries Lac-Saint-Jean, le Groupe Martel et la Scierie Girard sous la coordination d'Alliance bois SLSJ, parallèlement à la construction du centre de conversion thermochimique de matières lignocellulosiques d’Agrinova.
Applications porteuses
Les biochars et les biohuiles issues des essais ont été retournés au Québec. Alliance bois SLSJ, en collaboration avec Agrinova, a commencé à les étudier et une tendance émerge déjà des essais faits à partir du biochar produit avec des essences régionales, soit une séquestration du carbone à long terme, une bonne hydro-rétention et une excellente propension à maintenir les éléments nutritifs et à retenir les métaux lourds.
Le regroupement entrevoit donc des applications agronomiques intéressantes pour la région se dessinent. On parle de fabrication de terreau horticole (remplacement d’une partie de la tourbe et de la perlite) ou de terreau à plants forestiers pour le reboisement, l’enrichissement de sols très pauvres afin qu’ils retiennent plus d’eau et soutiennent la croissance de la végétation, ou encore la restauration de sites miniers par la rétention de métaux lourds.
Les expérimentations se poursuivent, mais Alliance bois SLSJ considère que le potentiel du projet est intéressant. « Le biochar et ses sous-produits deviennent une vraie voie d’innovation et de valorisation des sous-produits de l’industrie. C’est en ayant en main la caractérisation du biochar et de ses sous-produits ainsi que leurs meilleures applications que nous pourrons créer une réelle diversification et de nouveaux marchés », a déclaré, par voie de communiqué, le président d’Alliance bois SLSJ, Gilles Gaudreault.
Étude de marché
Le regroupement poursuit aussi, en collaboration avec Agrinova, des analyses agronomiques avec le biochar, ce qui permettra de gagner une année de recherche et développement. Une étude de marché est également débutée pour le biochar et la biohuile.
L’UQAC est à évaluer la possibilité de développer un protocole spécifique reconnu par le gouvernement qui permettrait d’émettre des crédits carbone pour la production et l’utilisation du biochar. La suite du projet consiste à étudier encore divers éléments, incluant une analyse financière. « Ce projet nous emballe, car la mission d’Alliance bois SLSJ est de créer une réelle synergie régionale dans le milieu forestier et c’est par des actions concrètes de ce genre que nous mettrons en place de vraies solutions aux problématiques que vivent nos entreprises », a précisé M. Gaudreault.
Dès que la Vitrine technologique sera fonctionnelle, les recherches pourront se poursuivre sur des applications spécifiques, mais aussi sur la valorisation des biohuiles et syngaz, deux sous-produits du biochar.