SAINTE-MONIQUE – Un nouveau matériau de construction conçu dans la région pourrait révolutionner l’industrie. L’homme d’affaires jeannois Marco Tremblay a officiellement lancé OSBLOCK, un système permettant d’ériger des murs pièce par pièce. L’invention a pris trois ans à développer et a nécessité 1,2 M$ d’investissement.
En entrevue avec Informe Affaires, le concepteur a précisé que son produit, fait de panneaux de copeaux (OSB) et de polystyrène, comporte plusieurs avantages, notamment en ce qui concerne la rapidité d’installation ainsi que l’aspect écologique. « Ce sont des blocs qui permettent de monter des murs sur deux étages au Québec et jusqu’à quatre en Ontario. Avec OSBLOCK, on réduit de 75 % les coûts pour la construction des murs et le tout peut se faire en la présence de deux travailleurs seulement en une journée, tout est terminé. On peut comparer ça à des [briquettes de Lego] », explique-t-il fièrement. « En plus de ces avantages, nous venons réduire la quantité de déchets reliés au chantier, parce que le client commande seulement ce dont il a besoin. C’est donc un matériau très intéressant pour la construction LEED », ajoute-t-il.
Pour mettre les cloisons en place, il suffit d’empiler des blocs structuraux un par-dessus l’autre, emplir les fentes de mousse expansive, tourner chaque système de verrous inclus dans l’ensemble pour lier chaque pièce et finalement, visser chaque coin avec une équerre. « Ce qui est merveilleux, c’est que nous n’avons pas besoin de faire de faire de linteaux de fenêtres, car c’est le bloc lui-même qui peut les recevoir. En plus de tout ça, il est possible de passer les fils de courant parce qu’il y a des fentes prévues à cet effet », indique l’inventeur.
Lancement réussi à Montréal
Afin de présenter ses blocs aux entrepreneurs en construction et quincailliers, Marco Tremblay et son équipe se sont rendus au Salon Expohabitation de Montréal qui avait lieu dans la fin de semaine du 8 février. Selon les dires du concepteur, la réception des gens a été excellente. « Plusieurs constructeurs veulent travailler avec nos blocs structuraux isolés. Certains envoyaient même leurs clients à notre kiosque pour qu’on leur présente ce que c’est. Il y a vraiment eu de l’intérêt, sans compter que des quincailleries aimeraient commercialiser le produit », affirme le président d’OSBLOCK. « Comme j’ai une capacité de production d’environ 4 000 maisons par année, en raison d’une à l’heure, je ne peux pas encore être vendu dans les chaînes de commerces, parce que je ne ferais que gérer les ruptures de stock. Pour entrer dans un magasin, il faudrait que je la double », précise-t-il, en mentionnant qu’une entrée graduelle dans ces types de commerces pourrait être envisagée.
Une filière peu exploitée
Si la réponse du milieu est excellente, c’est que le développement de nouveaux produits pour faciliter l’édification de murs est négligé par les manufacturiers. « Il existe plusieurs technologies très intéressantes pour les portes, fenêtres et autres, mais pour notre spécialité, c’est demeuré assez traditionnel dans la manière de les monter. Mon invention vient changer la façon de construire. Les gens apprécient la facilité et les caractéristiques qui nous distinguent du mur conventionnel. Par comparaison, ils nécessitent plusieurs milliers de coupes, alors qu’il n’en faut qu’une centaine pour OSBLOCK », fait savoir le concepteur.
Puisque l’accueil pour les produits est jugée très positive, l’équipe d’OSBLOCK exposera dans quelques autres salons de l’habitation au Canada. « Après Montréal, nous avons finalement décidé d’aller aux expositions de Toronto, Québec et Saguenay. Pour les gens d’ici, la fin de semaine du 8 au 11 mars sera l’occasion idéale pour nous découvrir », conclut M. Tremblay.
À suivre dans l'édition papier du mois de février.