Le 1er octobre dernier, le Québec et la région ont massivement porté au pouvoir la Coalition Avenir Québec (CAQ) de Francois Legault. Les principaux engagements de la CAQ sont bien connus, mais il me semble opportun de revenir sur deux de ceux-ci, qui auront un impact considérable sur l’emploi chez nous : déplacer 5 000 postes du gouvernement du Québec vers les régions et s’assurer que les Québécois ne produisent plus qu’une seule déclaration d’impôt.
5 000 EMPLOIS DE PLUS POUR LES RÉGIONS
La CAQ s’est d’abord engagée à relocaliser, sur 10 ans, 5 000 postes vers les régions. Ceux-ci seraient déplacés à partir des emplois du gouvernement du Québec qui sont actuellement basés dans les régions de Montréal et de Québec. Cette relocalisation impliquerait les fonctionnaires, des réseaux (santé, éducation, etc.) et les Sociétés d’État (SAQ, Hydro-Québec, SAAQ), qui représentent un total de plus ou moins 500 000 postes.
Si on exclue de la population du territoire québécois, les régions de Montréal et de Québec, le Saguenay–Lac-St-Jean représente environ 10 % de la population de l’ensemble des régions d’accueil de ces 5000 postes, ce qui nous donne environ 500 nouveaux emplois en 10 ans ou 50 postes par an pour le Saguenay-Lac-St-Jean. Rappelons que la région compte actuellement environ 16 500 postes associés au Gouvernement du Québec. L’ajout de ces 500 postes représenterait donc un gain de 3 % en 10 ans pour la région. Donc un pas dans la bonne direction !
UNE SEULE DÉCLARATION D’IMPÔT
Tous les partis politiques du Québec ont appuyé la demande faite à Ottawa pour que celui-ci transfère au gouvernement du Québec la perception de l’impôt fédéral au Québec, avec l’avantage d’une seule déclaration pour les contribuables. Les gouvernements épargneraient ainsi plusieurs centaines de millions de dollars par an. Le hic, c’est qu’actuellement plus de 800 personnes travaillent à temps plein, et 600 sur une base temporaire, au Centre des données fiscales fédéral de Jonquière, qui est entièrement dédié au traitement des déclarations fiscales fédérales des particuliers.
Pour la région, il s’agit donc d’un enjeu majeur en termes d’emplois. Il est donc impératif que nous nous préparions sérieusement par rapport à la déclaration fiscale unique. Deux approches sont possibles. D’une part, la région devra s’assurer que le gouvernement du Canada, s’il délègue effectivement au Québec le traitement des déclarations fiscales fédérales provenant du Québec, maintienne chez nous l’équivalent des centaines de postes en jeu, en transférant ici une partie de ses
425 000 autres fonctionnaires fédéraux.
D’autre part, la région devra s’assurer que Revenu Québec, en se structurant pour traiter les déclarations d’impôts fédérales et provinciales, maintiennent à Jonquière l’équivalent des postes actuels de Revenu Canada. Les négociations de transfert de l’administration par Québec des déclarations d’impôts fédérales devront inclure ce genre d’engagements, sinon la région fera gravement les frais de cet important transfert de responsabilités vers Québec.
Il n’est pas anodin de souligner que tous les partis politiques fédéraux appuient le principe d’une déclaration d’impôt unique au Québec, sauf le Parti Libéral du Canada. La prochaine élection fédérale aura lieu dans moins d’un an. Il est plus que temps de se mettre au travail, sinon les 500 nouveaux emplois résultants de la promesse de l’équipe de M. Legault seront emportés par la perte bien plus considérable des emplois de Revenus Canada en région. Au fait, qui a déjà dit que le diable était dans les détails ?