SAGUENAY – Les fournisseurs régionaux du Chantier Davie demandent des actions concrètes au nouveau gouvernement caquiste en ce qui concerne l’attribution d’un contrat maritime à une entreprise privée, ce qui pénalise le chantier naval et ses fournisseurs d’un important contrat. En conférence de presse mardi matin [23-10-2018], l’Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada (AFCDC) a demandé à Québec de revoir le contrat de 20 ans qui a été accordé à CTMA par le précédent gouvernement libéral.
L’AFCDC affirme que le fait d’avoir écarté la Société des traversiers du Québec de l’appel d’offres de 250 M$ au profit de l’entreprise privée entraîne des conséquences importantes pour la Davie et ses fournisseurs, notamment en ce qui concerne les emplois, explique le président Pierre Drapeau. « Dans sa mouture actuelle, nous savons que ce nouveau navire sera construit à l’international et que les Québécois vont, au bout du compte, financer l’exportation de 1600 emplois directs et indirects et des retombées de près d’un demi-milliard à l’étranger. Il y a urgence d’agir dès maintenant : ce navire payé par les Québécois doit être construit au Québec. Ce sont plus de 10 millions en retombées économiques depuis 2012 pour le Saguenay seulement. C’est pourquoi nous demandons à ce nouveau gouvernement des régions d’agir rapidement dans le dossier de l’appel d’offres international pour la construction du nouveau navire Vacancier. »
Les fournisseurs condamnent
Le président de Charl-Pol, au nom des fournisseurs saguenéens du chantier naval, Richard Tremblay, demande au nouveau gouvernement d’être conséquent avec sa vision économique. « Je condamne fermement la décision insensée du gouvernement précédent de mettre en péril les 20 milliards appartenant au Québec dans le cadre de la Stratégie fédérale de construction navale. […] Cet appel d’offres international pour la construction du nouveau navire Vacancier, qui sera financé en quasi-totalité par les contribuables québécois, est une gifle au visage des 879 fournisseurs du Québec qui approvisionnent le plus grand chantier maritime canadien situé à Lévis. Ce nouveau gouvernement, résolument tourné vers les entrepreneurs québécois, doit corriger rapidement cette terrible injustice pour préserver des centaines d’emplois bien rémunérés dans toutes les régions du Québec », fait savoir celui qui est également vice-président de l’Association des fournisseurs.
Un contrat de 20 ans à revoir
De plus, le regroupement juge la ratification d’un contrat de 20 ans avec CTMA malhabile puisqu’il a été conclu à l’approche des élections provinciales. « La compagnie privée CTMA, située aux Îles-de-la-Madeleine, dispose d’un monopole de facto par le biais de contributions annuelles généreuses de la part du gouvernement du Québec pour assurer la liaison de croisières Cap-aux-Meules — Montréal. Le gouvernement précédent a renouvelé, juste avant le déclenchement des dernières élections, un contrat de service avec la compagnie privée CTMA pour une durée de 20 ans », indique l’organisation dans son communiqué.