SAGUENAY – Il n’y a pas que les grands projets qui entraînent des retombées, notamment pour l’industrie de la construction, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Bon nombre de contrats sont octroyés régulièrement par différents donneurs d’ordres implantés dans la région, dont ceux du secteur public. S’il demeure difficile de quantifier leurs retombées, Informe Affaires vous offre un survol de certaines données disponibles.
Le secteur public recèle, bon an mal an, de contrats pour l’industrie de la construction. Les municipalités, par exemple, octroient régulièrement des contrats de plus ou moins grande envergure pour la réfection de leur réseau routier, l’entretien ou la construction d’infrastructures, etc. Parmi les projets majeurs chapeautés par des instances municipales actuellement en cours, on retrouve la réfection de pont pour la Ville de Saguenay (45 M$), la réfection de la route de Vauvert par la Ville de Dolbeau-Mistassini (12 M$). Plusieurs projets sont aussi annoncés et devraient débuter en 2019 : l’agrandissement du palais de justice à Roberval (62 M$), la construction du centre multisport (Soccerdôme) à Saguenay (20 M$) et la construction de l’Aquagym à Dolbeau-Mistassini (16 M$).
Base militaire
La Base des Forces canadiennes (BFC) Bagotville est également une source régulière de retombées pour les entrepreneurs de la région. Construction Défense Canada (CDC) évaluait ainsi, en 2018, qu’au cours des prochaines années, une somme de 300 M$ serait investie en rénovation, mise aux normes et remplacement de bâtiment à la base militaire. « En 2019-2020, on prévoit 40 M$ d’investissements, incluant la rénovation, l’entretien de bâtiments, l’aérodrome et les infrastructures de soutien », indique le Lt Gabriel Ferris, officier des affaires publiques pour la 3e Escadre de la BFC Bagotville. La rénovation de logements militaires est aussi incluse dans ces chiffres.
Selon les données présentées par le Lt Ferris, « plus de 90 % des contrats octroyés le sont à des entreprises locales ». Par exemple, sur les sept contrats accordés par CDC pour la BFC Bagotville au cours des 30 derniers jours, cinq l’ont été à des firmes régionales. Unigec a obtenu deux contrats totalisant 95 762 $, Services pétroliers MT effectuera le changement d’une canalisation pour 42 820 $, Amec Construction a obtenu la réparation d’une dalle de béton pour 55 745 $ et Cevico effectuera des réparations d’urgence au hangar 3 pour 90 000 $.
Hydro-Québec
La société d’État est un donneur d’ordres bien connu dans la région. Outre la ligne Micoua-Saguenay, HQ a acheté plus d’un million de dollars par an de biens et services dans la région au cours des dernières années. En 2017, ce chiffre atteignait 171 M$, alors qu’en 2018, il était de 136 030 158 $. De ce dernier montant, 85 M$ ont été investis en travaux. Ce secteur possède la plus haute somme des achats réalisés par HQ en 2018, loin devant l’acquisition de biens avec 21 M$.
Plusieurs projets sont aussi à surveiller du côté de la société d’État, notamment en ce qui a trait à la réfection des barrages, dont plusieurs devront subir des travaux majeurs dans quelques années. « On est actuellement au stade de planifier les travaux de réfection, mais c’est un horizon assez lointain », explique Christian Garneau, chef – Relations avec le milieu Saguenay–Lac-Saint-Jean chez Hydro-Québec, évoquant 2020 à 2035. « C’est clair qu’on va demeurer proactifs et informer la région », ajoute-t-il.
Selon le coordonnateur du Comité de maximisation (CMAX), Jean-Lin Otis, les entreprises de la région pourrait bénéficier de retombées liées à des contrats qui se déroulent ailleurs, notamment dans le Nord-du-Québec ou sur la Côte-Nord. « Hydro-Québec a beaucoup de projets qui s’en viennent qui sont de réfection de centrales. On va être interpellés pour y travailler. Nos entreprises ont développé une expertise en hydroélectricité à collaborer avec HQ sur plusieurs projets », estime-t-il.
Transports
Le Saguenay–Lac-Saint-Jean possède aussi un bon potentiel entrepreneurial dans le domaine des travaux de génie civil pour la construction et réfection de routes. Dans ce domaine, le ministère des Transports du Québec (MTQ) prévoyait dans sa Programmation routière 2018-2020 des investissements de 174 M$ dans la région. Selon le ministère, de nouveaux investissements seront annoncés dans les prochaines semaines, sans qu’on puisse savoir actuellement de quoi il en retourne.
Pour 2019, l’un des deux projets majeurs sera celui de la voie de contournement de la route 169 dans les secteurs de Delisle et de L’Isle-Maligne d’Alma. Le projet, débuté en 2017 avec une première phase, se poursuit cet été avec la construction du carrefour giratoire du côté de Sainte-Cécile et de celui du côté de Saint-Nazaire. L’asphaltage du tracé hors corridor est également prévu. Le projet totalise entre 50 et 100 M$.
À Saguenay, la réfection du pont Dubuc constitue l’autre chantier d’importance pour la région. Il s’agit de la poursuite par Cegerco d’un contrat de 18 M$ sur trois ans. La réfection du côté extérieur en direction nord et la démolition de la bretelle d’entrée sur le boulevard du Saguenay sont notamment prévues. Au total, la réfection du pont, débutée en 2015 et qui devrait se terminer en 2020, totalise 45 M$.
Dans le cas des transports également, Jean-Lin Otis considère que les entreprises du Saguenay–Lac-Saint-Jean peuvent aussi trouver de belles opportunités dans les régions du Nord-du-Québec et de la Côte-Nord. « On fait beaucoup de travaux civils comme ça sur la Côte-Nord. […] Ce sont des contrats qui souvent ne peuvent pas être morcelés et il n’y a pas le même potentiel entrepreneurial qu’ici, c’est pourquoi on se retrouve à faire plusieurs contrats de travaux civils là-bas », explique-t-il.
Sur la Côte-Nord, la Programmation 2018-2020 du ministère prévoit près de 489 M$ de travaux routiers, notamment dans le cadre de la réfection de la route 389. Le contrat majeur de 64,8 M$ pour la réfection d’un tronçon de cinq kilomètres sur la route 138 entre Sacré-Cœur et Bergeronnes, incluant la côte Arsène-Gagnon, est par ailleurs réalisé par l’entreprise saguenéenne Excavation de Chicoutimi et un partenaire, Grandmont et fils. Quant au Nord-du-Québec, ce sont 55 M$ de travaux que le MTQ y réalisera.