ROBERVAL – Denis Lebel, le PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec, est formel. La forêt et son exploitation responsable et durable constituent une des meilleures solutions pour atténuer les effets négatifs des changement climatiques. Il soutient d’ailleurs que, même si cet aspect est encore mal connu du public, de plus en plus de recherches le démontrent clairement.
« Le potentiel que la forêt apporte pour changer la donne au niveau des changements climatiques est encore méconnu, […] mais ça va se faire avec de la science et de la connaissance et, de plus en plus, il y a une convergence de connaissances partout au monde, beaucoup au Canada et au Québec, qui amène à voir la forêt comme étant possiblement le meilleur outil pour contrer les changements climatiques. Tout au moins, ce que l’on sait, c’est qu’en Californie et en Colombie Britannique, ça représente 30 % de leurs outils pour
combattre ces effets. Au Québec, l’utilisation de la forêt dans cette
stratégie représente seulement 3 % (des efforts), donc on a du chemin à faire », admet-t-il.
Changer la perception
L’homme est optimiste parce qu’il souligne que, pour une première fois, dans le dernier budget de Québec, le gouvernement a prévu des sommes provenant du fond vert pour la plantation d’arbres, mais surtout, de l’argent est disponible pour supporter la recherche dans le but de découvrir comment la forêt peut encore mieux stocker le CO2. Denis Lebel estime que, sur la base des constats qui vont se dégager de ces études, ces idées feront leur chemin dans l’esprit des gens et permettront à l’industrie d’avoir une bien meilleure presse au cours des prochaines années. Il considère que ce changement de perception aura un impact positif sur le recrutement de la main-d’œuvre.
L’innovation pour intéresser les RH
Bien entendu, l’enjeux de la main-d’œuvre demeure crucial au sein de l’industrie. Le PDG de la CIFQ soutient qu’une vaste réflexion est en cours à la grandeur de la chaîne de valeur de la forêt pour que les entreprises continuent à se moderniser, à s’automatiser et à se diversifier pour attirer les jeunes travailleurs. Il souligne par ailleurs qu’il existe de nombreux nouveaux débouchés pour les produits issus de la matière ligneuse et de la chimie du bois, dont les biocarburants. « Les produits de la chimie du bois sont de plus en plus présents dans nos vies, dans notre alimentation, dans les cosmétiques et le pharmaceutique […] Nous avons un devoir de le faire savoir. On n’en parle pas assez. […] Même dans nos régions, les gens de sont pas assez conscients de l’immense potentiel de notre industrie, », lance-t-il.