Dominique Biron est consultante en management stratégique chez Trigone. Depuis trois ans, elle réalise une étude pour son doctorat sur le thème « Les personnes de 50 ans et plus qui démarrent une entreprise pour la première fois ». Le moins que l’on puisse dire c’est que ce phénomène est de plus en plus répandu depuis quelques années.

Après la perte d’un emploi ou pour enfin réaliser son rêve de devenir son propre patron, les personnes de 50 ans et plus se lancent en affaires. À cet effet, Dominique Biron s’est penché sur ce développement économique en interrogeant 12 entrepreneurs séniors et six intervenants socioéconomiques comme le CLD de Saguenay, Femmessor, Fadoq ou encore le Centre de transfert des entreprises.

Les 12 personnes que Dominique Biron a suivies, ils ont soit acheté, créé ou reprenaient une entreprise. « C’est un phénomène en croissance. Depuis trois ans je réalise cette recherche et dans les pays développés comme au Canada, les personnes séniores se lancent plus en affaires. Si on prend l’exemple de la Finlande et de la France, ils ont des chercheurs qui se spécialisent sur ce thème. Dans le monde, il existe 57 documents sur l’entrepreneuriat après 50 ans », a-t-elle souligné.

En effet, le poids démographique est à prendre en considération, puisque d’ici 2030, les personnes de plus de 60 ans seront plus nombreuses de 26 % rien qu’au Canada ce qui pourrait avoir un impact sur les frais de la santé ou encore sur les rentes.

Selon les recherches de Dominique Biron, il existe trois typologies d’entrepreneurs. Le premier est le « refoulé », le second est le « rationnel » et enfin le « contraint ». Comme le soulignait la consultante en management stratégique chez Trigone, l’entrepreneur sénior se lancera en affaires après qu’un événement que l’on nomme un élément déclencheur se produit auprès de cet individu. Bien souvent, la perte d’un emploi est caractérisée comme l’un des éléments. Rien qu’au Saguenay, le CLD a accompagné quatre entrepreneurs séniors dernièrement.

« Les personnes de 50 ans et plus ne veulent pas être à la retraite. Il existe en plus, un beau jumelage entre les jeunes et eux. Il ne faut pas oublier que les séniors ont des capitaux, des connaissances, un réseau de contacts et une certaine maturité dans les affaires », a commenté Dominique Biron.

Durant l’entrevue accordée à InformeAffaires.com, la consultante a souligné que cette étude prendra encore deux ans de recherches. Soutenue par les conseillers de Trigone dans son travail, Dominique Biron donne aussi des conférences sur le sujet. Mettant des mots sur des situations précises, elle est devenue en quelque sorte pour certains futurs entrepreneurs séniors une sorte de bougie d’allumage pour se lancer en affaires.