SAGUENAY – Les Rendez-vous politiques présentés par la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le-Fjord (CCISF) ainsi qu’Informe Affaires ont tenu mercredi dernier un débat en marge des élections provinciales. En voici les grandes lignes.

La première thématique sur laquelle les aspirants élus devaient débattre concernait l’immigration et les problématiques de main-d’œuvre. D’entrée de jeu, l’animateur a mentionné qu’actuellement, il y a 5 500 postes à pourvoir dans la région et que 25 000 travailleurs quitteront prochainement pour la retraite.

Parti Québécois (PQ)

Le PQ propose de rediriger 50 % des immigrants qui arrivent en sol québécois vers les régions. Le SLSJ, représentant plus ou moins 3 % de la population québécoise, recevrait un nombre de nouveaux arrivants proportionnel à son poids démographique. William Fradette avance que la lourdeur de l’administration fédérale est l’une des principales causes dans l’enjeu de l’immigration. Pour ce qui est des départs à la retraite, le PQ propose aux gens retraités de faire un retour au travail grâce à une exemption de la cotisation à la RRQ. 

Coalition Avenir Québec (CAQ)

Andrée Laforest précise que d’ici la fin 2022, ce sont quelque 800 immigrants qui viendront s’installer dans la région. Elle souligne également que, sous son gouvernement, le taux de chômage n’a jamais été aussi bas : 3,6 %. La CAQ compte modifier, comme elle l’a déjà fait, la réglementation dans les HLM afin de faciliter l’accès aux logements.

Québec Solidaire (QS)

Adrien Guibert-Barthez et son parti comptent créer des carrefours emploi qui favoriseront l’intégration des immigrants en région. De plus, ils comptent mettre fin aux agences privées de placement de personnel qui, selon eux, engorgent et nuisent au marché du travail. Ils promettent d’intégrer de 60 000 à 80 000 immigrants.

Parti Libéral du Québec (PLQ)

Berry Zinga Nkuni compte appuyer des organismes comme Portes ouvertes sur le lac afin d’améliorer la rétention des immigrants dans notre région. Le parti veut également moins de lourdeur administrative en redonnant aux régions le choix de déterminer eux-mêmes le nombre d’immigrants à accueillir. Pour le dossier des retraités, le PLQ n’appliquera pas d’impôt aux retraités qui reviennent sur le marché du travail et qui gagnent 30 000 $.

Parti Conservateur du Québec (PCQ)

Pour ce qui est de la problématique de main-d’œuvre, le PCQ propose plus d’investissements et d’aides aux entreprises qui souhaitent automatiser leurs processus. Il promet des crédits d’impôt pour les travailleurs de 60 ans et plus.

Exploitation des ressources naturelles et opportunités environnementales

Parti Québécois (PQ)

William Fradette et le PQ comptent construire un pont reliant la région de Charlevoix et celle de la Côte-Nord. Selon le candidat péquiste, une infrastructure traversant la rivière Saguenay à la hauteur de Tadoussac permettrait de réduire considérablement le trafic maritime et de protéger la faune marine. Cela offrirait une fenêtre d’opportunité pour le port de Saguenay qui pourrait augmenter ses activités. Le PQ exige des chiffres plus récents sur les populations de caribou forestier avant de se prononcer sur l’enjeu.

Coalition Avenir Québec (CAQ)

Pour la CAQ, une cohabitation entre l’industrie forestière et le caribou forestier est possible et le parti trouvera des solutions pour trouver un équilibre. Mme Laforest termine en réitérant l’intention de la CAQ de bâtir de nouveaux barrages hydro-électriques afin de soutenir des projets dans le secteur des batteries.

Québec Solidaire (QS)

Adrien Guibert-Barthez, qui représente le parti avec les convictions environnementales les plus fortes, propose une refonte du régime forestier et des investissements dans le secteur de la biomasse forestière. Le parti croit au développement énergétique en passant par les technologies solaires et éoliennes. D’ici 2030, QS compte électrifier l’ensemble des transports de la province.

Parti Libéral du Québec (PLQ)

M. Nkuni stipule que son parti exigera plus de place pour le bois québécois dans la construction. Le parti compte également investir dans les technologies reliées à la biomasse forestière. Les libéraux croient, tout comme la CAQ, un équilibre entre l’industrie forestière et la protection du caribou.

Parti Conservateur du Québec (PCQ)

Pour ce qui est du PCQ, la protection du caribou forestier ne doit pas se faire au détriment des emplois. Le parti exige également des données plus récentes sur les cheptels. Tommy Pageau promet, si son parti est conduit au pouvoir, que GNL Québec, Arianne Phosphate ainsi que Métaux BlackRock se réaliseront.

Développement régional et transport

Parti Québécois (PQ)

William Fradette veut faire de la place à des projets en aviation civile comme celui de TREQ. Selon lui, il faut investir dans les entreprises qui veulent émerger dans le transport aérien régional. M. Fradette considère aussi que le transport interurbain est d’une grande importance et qu’il faut agir dans ce dossier pour assurer une meilleure desserte du SLSJ.

Coalition Avenir Québec (CAQ)

Andrée Laforest a rappelé que son parti a octroyé un montant pour le transport aérien régional durant son mandat. « Au niveau de l’aéroport de Bagotville, on a investi comme gouvernement, et ça faisait des années qu’aucun investissement n’y avait été fait », a-t-elle affirmé.

Parti Libéral du Québec (PLQ)

Berry Zinga Nkuni a fait part de la vision libérale en matière de transport. Selon lui, il faut privilégier l’autocar pour désenclaver la région. Il assure que son parti, s’il est élu, bonifiera le financement, tout en offrant un meilleur encadrement du secteur du transport par autocar afin d’accroître la desserte régionale.

Québec Solidaire (QS)

Adrien Guibert-Bartez a réitéré l’intention de révolutionner le transport interurbain en nationalisant les entreprises d’autocar entre les régions. Cette nationalisation aurait pour but d’éviter les pertes de fréquences et de dessertes d’autocar entre les régions. M. Guibert Bartez a par ailleurs rappelé que Québec Solidaire a un plan d’investissement de 29 G$ pour les infrastructures de transport du Québec.

Parti conservateur du Québec (PCQ)

Pour Tommy Pageau, il est impératif de soutenir des projets comme celui de TREQ pour désenclaver la région en matière de transport aérien. Toutefois, c’est principalement par la baisse des taxes sur le carburant qu’il prévoit encourager les gens à se déplacer plus facilement. Il souhaite aussi revoir entièrement le transport en commun dans la région et terminer l’autoroute Alma-La Baie au plus vite.

Leadership

Parti Québécois (PQ)

En matière de leadership régional, William Fradette s’est engagé à recréer des instances décisionnelles dans la région et à leur octroyer un budget. Par ailleurs, s’il est élu au pouvoir ou à l’opposition, il a promis de prendre le téléphone et de se battre en permanence pour les intérêts régionaux. « Je vais être gossant »

Coalition Avenir Québec (CAQ)

« Notre région a reçu 2,5 G$ en projets. Nous comptons sur un caucus fort à Québec. M. Legault entend nos demandes », a assuré Andrée Laforest.

Parti libéral du Québec (PLQ)

M. Nkuni a reconnu qu’il y a un bris de confiance entre le PLQ et la région, possiblement en raison de promesses non tenues envers les électeurs, alors que le parti peine à y recruter des candidats. Il a avoué être un candidat parachuté, mais être en mesure de s’adapter au changement. Il a promis d’être un député de terrain, qui défendrait bec et ongles les intérêts de sa circonscription à l’Assemblée nationale.

Québec Solidaire (QS)

Selon M. Guibert-Bartez, QS vise la décentralisation des décisions vers les régions. Selon lui, les députés de son parti se battent véritablement pour leur circonscription, comme le démontre l’engagement d’Émilise Lessard-Therrien pour la santé de ses citoyens dans le dossier de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda. « Québec Solidaire, c’est une voix forte régionale », a-t-il assuré.

Parti conservateur du Québec (PCQ)

Le candidat du PCQ a profité de cette thématique pour attaquer le leadership des députés caquistes régionaux lors du dernier mandat, les accusant de suivre la ligne de parti, peu importe les intérêts de leur circonscription. « Moi, je vais tenir les projets à bout de bras et voir ce que les gens de notre région veulent. Vous allez me voir partout », a-t-il martelé, réitérant la volonté de son parti de relancer GNL.

 

Auteurs : Maxime Hébert-Lévesque et Karine Boivin-Forcier