Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Agriculture et agroalimentaire : les bénéfices d’une approche collaborative » publié dans notre édition du mois de juillet.

SAGUENAY – La pandémie quelque peu calmée, la Table agroalimentaire dresse un bilan du séisme COVID-19. Diversification de la demande, achalandage plus élevé et intérêt croissant pour les produits locaux sont tous des conséquences de la dernière crise. Un terrain d’opportunité pour les producteurs locaux et un défi de promotion pour l’organisme qui a comme mission de soutenir le secteur agroalimentaire de la région.

Lorsque l’État québécois a déclaré les mesures d’urgence sanitaire et que le Québec a été confiné en bloc, la Table agroalimentaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean a dû se réajuster en deux trois mouvements pour ne pas laisser derrière ses membres producteurs. « La première initiative a été de déceler les besoins des entreprises. Pour ce faire, nous avons réalisé, en partenariat avec l’UPA, le créneau AgroBoréal et le MAPAQ, un sondage. Il en est ressorti que l’industrie avait un manque au niveau de la promotion, explique Bénédicte Armstrong, agente aux communications à la Table agro ».

Après concertation, l’équipe a décidé de faire une profonde mise à jour de son Répertoire d’entreprises sur le site internet Zone boréale. « Notre site ressemble un peu à un Google de l’offre régionale. Puisque les choses se réorganisaient chez nos producteurs, il était important que tout soit à jour au niveau de l’information. Il fallait que l’internaute, dans sa recherche, obtienne les renseignements justes. »

Ce premier travail de veille et de saisie de données était dans l’optique de fournir au consommateur un espace où se renseigner rapidement sur l’offre régionale accessible et disponible. La Table agroalimentaire n’a pas tardé par la suite à faire la promotion de leur outil sur les médias sociaux.

« Le Répertoire nous l’avons annoncé partout. L’idée était d’être présent et disponible. Dès que nous avions des questions sur le net, nous y répondions le plus rapidement possible. »

Un changement de cap

La région a connu un engouement plus prononcé pour les produits de bases. Dans les premières semaines du confinement, les gens, par survie alimentaire, ont eu le réflexe de stocker quantité d’aliments. « Plusieurs sont venus nous voir pour savoir si l’on produisait dans la région de l’avoine, de l’huile ou de la farine ». Une observation fascinante pour l’organisme qui œuvre au soutien du secteur agroalimentaire. « Souvent lorsqu’on pense aux produits du terroir, il nous vient à l’esprit les cidres, les pâtés ou encore les tartinades. Il est important de préciser qu’ici nous produisons de l’huile, nous avons des pois jaunes et également du gruau et plusieurs autres céréales. »

Cet attrait pour les produits d’ici a mené à la création d’une boutique éphémère pour aider les entreprises qui ne pouvaient pas demeurer ouvertes pendant le confinement. « Encourager maintenant pour en profiter plus tard, c’était ça le concept. Les consommateurs achetaient des chèques cadeaux solidaires qu’ils pouvaient dépenser une fois les mesures de confinement levées. Une initiative qui a permis de récolter près de 8000 $ pour les entreprises participantes. »

Miser sur l’éducation

Confiné les gens magasinaient et exploraient en ligne. La Table agroalimentaire l’a bien remarqué avec un achalandage de son site internet qui a quadruplé à certains moments. « Sur Facebook, sans concours ou promotion, nous avons acquis plus de 1000 abonnés supplémentaires ». Si la pandémie semble avoir apporté son lot d’opportunités, elle place néanmoins quelques obstacles pour l’avenir. « Le défi sera de garder l’attention sur l’achat local. La COVID a rappelé l’importance de l’économie locale, maintenant, il faut que cette mentalité perdure. Il faut continuer à donner de l’énergie pour conscientiser les gens à l’achat local. Pour l’avenir, il ne faut pas donner de lousse et continuer l’éducation et poursuivre la valorisation du milieu ».

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