Selon Gilles Déry, président-directeur général du CQRDA, « notre mission est d'être un organisme d'intermédiation dans le domaine de l'aluminium. » Le CQRDA agit comme un facilitateur, accompagnant des projets qui mobilisent différents acteurs : PME, grandes entreprises, centres de recherche et universités. « Nous travaillons à stimuler le montage de projets collaboratifs, en mettant en relation les besoins de l'industrie et les capacités de recherche disponibles au Québec », explique le PDG.
Le mandat du CQRDA est provincial, mais son rôle est bien plus vaste. L'organisme s'efforce de soutenir l'ensemble de l'écosystème québécois de l'aluminium, un secteur stratégique qui compte des milliers d'emplois et contribue significativement aux innovations.
Des agents de développement pour propulser les projets
Un des piliers du succès du CQRDA est son réseau d'agents de développement, présents sur le terrain dans différentes régions du Québec. Ces agents agissent comme courroie de transmission entre l'industrie et les chercheurs. « Ces professionnels ont un carnet d'adresses intéressant et une connaissance approfondie des besoins des entreprises », précise Gilles Déry. Leur mission est d'assurer une couverture géographique étendue et de faciliter le démarrage et l'avancement des projets collaboratifs avec un œil avisé.
Deux des agents du CQRDA ont travaillé au sein du Centre national de recherche du Canada (CNRC), et d'autres ont une expérience en milieu industriel, notamment chez Bombardier. Ces profils diversifiés permettent au centre de bien connaître les enjeux spécifiques de l'industrie, allant de la recherche en génie mécanique à la mise en œuvre concrète des innovations technologiques.
Une expertise reconnue
Le soutien du CQRDA aux entreprises prend différentes formes, notamment des conseils stratégiques et l'aide au montage de projets. L'organisme offre aussi une expertise unique pour identifier des financements adaptés, en partenariat avec les programmes gouvernementaux et d'autres sources externes. « Nous avons autorisé plus de 1 100 projets jusqu'à aujourd'hui, dont certains ont bénéficié d'investissements atteignant jusqu'à 2 millions de dollars à travers nos programmes. Toutefois, si un promoteur a un projet solide qui ne répond pas à nos programmes, même si nous ne sommes pas les détenteurs du portefeuille, nous n'hésitons pas à référer vers les bonnes ressources », détaille-t-il.
Un exemple de projet auquel le CQRDA a investi sont les Halles d'innovation et de formation avancée (HIFA), développé avec Premier-Tech et d'autres partenaires à Rivière-du-Loup. Ce projet vise à créer un centre d'expertise en emballage. Le rôle du CQRDA est de promouvoir l'utilisation de composantes en aluminium pour améliorer la légèreté et la salubrité des produits, mais aussi d'apporter son savoir-faire technique en montage de projets. « L'impact de ce projet dépasse le cadre de l'aluminium : il contribue à améliorer la chaîne d'approvisionnement et à réduire les coûts liés à la logistique, » explique le PDG.
Miser sur la compétitivité de l'industrie
L'industrie de l'aluminium québécoise, bien qu'importante sur le marché mondial, fait face à des défis significatifs, notamment la concurrence internationale et les contraintes environnementales croissantes. M. Déry souligne que « l'ennemi n'est pas au Québec, il est à l'extérieur du Canada. » Pour rester compétitifs, les acteurs québécois doivent miser sur l'innovation et la collaboration. Le CQRDA souhaite donc jouer un rôle clé en facilitant cette dynamique, mais il reconnaît que « la pire erreur serait de travailler en silo. »
Pour pallier ces défis, le CQRDA collabore étroitement avec les autres Réseaux structurants de recherche et d'innovation (RSRI) du Québec. Chaque RSRI a un mandat précis de la part du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie (MEIE) « Nos rencontres semi-annuelles visent à aligner nos actions et à améliorer l'efficacité de nos programmes, mais aussi de garder contact pour être en mesure de nous entraider », précise-t-il.
Un autre défi réside dans la visibilité des services offerts par l'organisme à travers la province. En plus des agents de développement présents sur le territoire, l'organisme a récemment intensifié ses relations avec des universités situées hors de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dont Concordia, McGill, et l'École de technologie supérieure (ÉTS). Cette démarche vise à renforcer les collaborations interrégionales et à maximiser les retombées économiques.
Promouvoir l'utilisation de l'aluminium
Le rôle du CQRDA va au-delà du simple soutien technique. En tant que catalyseur d'innovation, il contribue à la compétitivité de l'industrie québécoise de l'aluminium sur la scène internationale. « Nous avons un effet propulseur sur la recherche et développement, avec des retombées locales et nationales », explique Gilles Déry. Selon les chiffres internes, environ 50 % des projets autorisés par le CQRDA ont des impacts directs dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un fait non négligeable dans une région historiquement marquée par l'industrie de l'aluminium. « Nous avons aussi tout intérêt à renforcer notre présence à Montréal, un carrefour essentiel pour rencontrer les grands acteurs de l'innovation », conclut-il.
En matière de perspectives, le CQRDA soutient également la mobilisation régionale afin qu'elle devienne une Zone d'innovation aluminium (ZIAL). Cette démarche s'inscrit dans une stratégie visant à attirer davantage d'investissements et à stimuler la croissance du secteur, tout en propulsant l'innovation grâce à des infrastructures d'essais qui seraient utiles pour le milieu.