Auteur

Karine Boivin Forcier

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Le transport, une industrie vitale pour la région » publié dans notre édition du mois de mai.

SAGUENAY – Alors que le Règlement modifiant le Règlement sur les heures de service des conducteurs de véhicules utilitaires, qui rend obligatoire l’utilisation du dispositif de consignation électronique (DCE) pour les conducteurs de véhicules lourds, entrera en vigueur le 12 juin, deux entreprises locales n’ont que du positif à dire sur ce système qu’elles ont implanté il y a quelques années.

Pour Jean Trudel, responsable de la conformité du transport chez Jardins du Saguenay, la consignation électronique, qui remplace la consignation manuelle sur papier des heures de travail et de repos des conducteurs de véhicules lourds longue distance, est vraiment un bon système. L’entreprise, qui compte actuellement près de soixante chauffeurs, l’a implanté sur pratiquement tous ses camions depuis deux ans. « Je n’ai pas vu un seul chauffeur se plaindre. C’est facile à utiliser, on n’a pas besoin de se casser la tête. Les chauffeurs ne peuvent pas dépasser leurs heures et ça fait beaucoup moins de paperasse », explique-t-il.

Même son de cloche du côté de Caroline Girard, de Transcol, qui compte 125 camions et environ 130 chauffeurs et a implanté le DCE il y a environ trois ans. « Au début, ça faisait peur un peu. Les chauffeurs avaient peur de rester pris quelque part. Mais ils se sont adaptés rapidement. C’est très facile. Ça simplifie beaucoup de choses. […] Avant, on pouvait avoir des remorques complètes de papiers de consignation qu’on doit conserver. Là, tout est dans le système informatique », précise-t-elle.

Des avantages

Le DCE permet de consigner précisément et automatiquement les heures de conduite et de repos des conducteurs. Pour l’employeur, le principal avantage est bien évidemment de s’assurer hors de tout doute du respect de la réglementation et des lois en vigueur, mais plusieurs autres bénéfices viennent se greffer autour. « Le système permet de voir en temps réel où sont les camions, leur vitesse, ce qu’ils font. Eux, ils ont juste à appuyer sur une touche de la tablette pour identifier s’ils sont en conduite, en pause, en train de charger ou de décharger. […] Dans le système de gestion, je peux avoir une vue globale de ma flotte et je peux vérifier la fiche pour chaque camion. S’il y a une panne, un accident, je sais où ils sont en temps réel. Je peux voir s’ils sont en chargement, depuis combien de temps, etc. », indique M. Trudel.

Chez Transcol, la plateforme a été mise en relation directe avec le système de paye, ce qui permet un gain en efficacité et en productivité. Mme Girard apprécie aussi le fait de pouvoir consulter rapidement les dossiers. « C’est beaucoup plus facile pour la gestion. Il y a tout un système géomatique intégré. […] On voit en temps réel les gens qui se déplacent sur la carte. Ça aide pour la façon d’attribuer le travail. On a un visuel sur ce qu’on ne voyait pas avant », affirme-t-elle.

Augmenter la sécurité

Par ailleurs, le comportement du chauffeur est également analysé par le système. Cela aide entre autres les entreprises à s’assurer de la conformité avec les règlements, de même que de la sécurité des travailleurs.

« S’il y a eu un accident, on est capable de voir tout le comportement routier avant, ce qui s’est passé jusqu’à la seconde de l’accident. On est capable de mettre des alertes de vitesse qui se déclenchent dans le camion lorsqu’il dépasse la limite de vitesse permise. Il y a un courriel qui entre dans ma boîte de messages aussi. Pour nous, ça nous aide, parce qu’on a, comme entreprise, un permis avec des points et, si le chauffeur se fait arrêter en ne respectant pas la loi, on perd des points dessus aussi. Si on perd trop de points, on pourrait le perdre. Ça nous aide à nous assurer qu’on est conforme pour la sécurité routière », mentionne la directrice générale de Transcol.

Au Jardins du Saguenay, on est actuellement en train d’implanter une nouvelle technologie : des caméras qui se lient avec la plateforme ISAAC qui gère les DCE. Ces caméras enregistrent en continu ce qui se passe sur la route devant le véhicule et, lors d’une manœuvre brusque, vont garder en mémoire ce qui s’est produit d’environ 20 secondes avant jusqu’à une minute après. « Le chauffeur peut aussi l’utiliser pour signaler un comportement dangereux d’un autre véhicule devant lui en appuyant simplement sur un bouton. […] C’est vraiment un plus », conclut Jean Trudel.

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