Auteur

Frédérica Fortin-Foster

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Construction, une industrie en ébullition publié dans notre édition du mois de février.

SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN — La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean a enregistré une augmentation de 13 % des heures travaillées en 2022, notamment avec l’aboutissement du projet de la construction de la ligne électrique Micoua-Saguenay. Il s’agit d’une année historique. En 2023, on prévoit une baisse d’environ 5 % des heures cumulées comparativement à 2022.

« Il y a énormément de fracturations en ce moment, l’augmentation des heures travaillées que nous constatons depuis les deux dernières années est énorme. Bien que la baisse de 5% risque d’avoir quelques impacts minimes en 2023, nous resterons tout de même au-dessus de la norme habituelle », explique la conseillère en affaires publiques et médias à la Commission de la construction du Québec (CCQ), Marie-Noëlle Deblois.

Le vieillissement des travailleurs actuels dans l’industrie et le nombre insuffisant de diplômés dans la région augmenteront les perspectives d’emploi dans le secteur de la construction pour les prochaines années. L’augmentation du nombre de travailleurs en 2021 a porté à 8 200 la moyenne de salariés actifs, mais la courbe tente de ralentir en 2023. Les besoins de la relève restent tout de même élevés pour la région et selon la CCQ, les demandes annuelles régionales sont évaluées à 400 nouveaux employés d’ici 2026.

Dans la moyenne

« Le Saguenay–Lac-Saint-Jean ne sera pas la région la plus impactée par la baisse du nombre d’heures travaillées en 2023. Elle reste dans la moyenne. Cependant, en ce qui concerne les perspectives d’emplois, le Saguenay–Lac-Saint-Jean se situe très haut dans le palmarès. Les besoins de relève sont très élevés », mentionne Mme Deblois.

L’industrie aura particulièrement besoin de briqueteurs-maçons, de charpentiers-menuisiers, de couvreurs, de ferblantiers, de grutiers, d’installateurs de systèmes de sécurité, de mécaniciens d’ascenseur, de monteurs-assembleurs, de monteurs de lignes, de monteurs-mécaniciens (vitriers), de peintres, de plâtriers, de poseurs de revêtements souples, de poseurs de systèmes intérieurs et de tuyauteurs.

Secteur Génie civil et voirie

Avec la fin de certains chantiers, dont la construction de la ligne électrique Micoua-Saguenay au printemps 2023, la région connaîtra un ralentissement de 5 % sur son augmentation de 13 % des heures travaillées, qui avait été enregistrée l’an dernier.

Rio Tinto continuera tout de même d’animer les projets de construction pour les prochaines années, notamment avec la réfection de sa centrale hydroélectrique à Alma jusqu’en 2026.

Au Québec, il y aura fort à faire en 2023 en ce qui touche aux travaux de routes et d’infrastructures, notamment avec la réfection du pont-tunnel Louis-Hippolyte-la Fontaine et les travaux pour le réseau structurant de transport en commun (tramway) dans la vieille capitale.

Secteur industriel

Malgré l’annonce de plusieurs nouveaux projets au Québec dans le secteur industriel, une baisse des investissements sera limitée par l’incertitude économique. La construction du nouveau centre de billettes d’aluminium par Rio Tinto ce printemps et la phase 2 du projet AP60 de l’usine d’Arvida pourraient tout de même garder le secteur stable au Saguenay–Lac-Saint-Jean, toujours selon le document de décembre dernier des Perspectives 2023 de la CCQ.

Institutionnel et commercial

Après une croissance en 2022, le secteur industriel et commercial s’attend à un ralentissement. C’est la hausse graduelle des taux d’intérêt initiée au mois de mars qui est en cause, selon la CCQ.

L’augmentation du taux d’intérêt limitera la construction résidentielle en hauteur, même si les investissements publics prévus demeurent en hausse. La diminution attendue est de 3 % avec 114,5 M d’heures travaillées au Québec.

Secteur résidentiel

Le secteur résidentiel a également connu une année record en 2022, mais sa vitesse risque de s’estomper au cours des prochaines années. C’est le secteur qui risque d’être le plus touché en 2023, avec une baisse de 7 % par rapport à l’année dernière.

Le ralentissement économique ainsi que les hausses de taux amorcées le printemps dernier forceront un recul du secteur. Enfin, considérant la demande en habitation, le rapport de perspectives 2023 de la CCQ prévoit que la baisse sera de courte durée. Le tout devrait se stabiliser après l’augmentation des taux d’intérêt.

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