SAGUENAY — Gémel et le Groupe Conseil Nutshimit-Nippour (GCNN) ont uni leurs destinées le 1er octobre dernier. Ce partenariat stratégique, qui s’est officialisé par l’échange d’actions, vise à offrir une solution intégrée en ingénierie et en gestion environnementale de projets. Au total, c’est plus de 45 personnes qui sont à l’emploi du nouveau groupe.
Pour le nouveau directeur général de Gémel, Carl Côté, cette alliance placera les deux organisations dans une position enviable, en plus de créer des occasions d’affaires qui n’auraient pas été possibles, n’eût été ce regroupement. « Nous voulons agir de plus en plus en tant qu’intégrateur de services, c’est-à-dire d’être en mesure d’offrir une vaste gamme d’expertise en génie, en gestion environnementale, en gestion, en architecture, en structure, etc. », explique-t-il d’entrée de jeu. « Notre vision stratégique était d’unifier des expertises pour faire la gestion complète de projets, et ce, dès le début d’un mandat. Nous voulons que nos clients sachent que nous sommes experts de projets sur toutes ses formes », réplique, Justin Pagé, président.
Maintenant à la tête d’une quarantaine d’employés, les deux partenaires sont très satisfaits de la collaboration des deux équipes. « Ce changement est tout nouveau pour nous, mais nous observons qu’il y a une belle chimie qui est en train de se former entre les salariés de Gémel et Nippour. De plus, il est important de préciser que les deux entreprises demeurent indépendantes dans leurs gestions. Le siège social de GCNN demeure toujours à Mashteuiatsh, étant donné que l’organisation est en partie autochtone », indique M. Côté.
Agrégateur de services
Grâce à cette alliance stratégique, Gémel/GCNN est l’une des rares firmes de la région à offrir autant de services. « Avec l’expertise de Carl et du Groupe Conseil Nutshimit-Nipour, nous pourrons autant offrir de l’expertise en cartographie, en études d’impact, en gestion de projets avec les premières nations… On veut devenir une porte d’entrée pour les industrielles et qu’elles pensent à nous lorsqu’il est temps de préparer une présentation devant le bureau d’audience publique en environnement (BAPE) », affirme M. Pagé. « La force d’une PME est d’être capable de s’adapter aux clients. On veut donc demeurer flexible, malgré cette croissance », ajoute M. Côté.
Justin Pagé explique que la priorité du groupe sera de faire de la gestion de projets de manière consciencieuse. « Récemment, un client requérait nos services pour ajouter un deuxième étage à son bâtiment, en plus de vouloir augmenter le nombre de cases de stationnement. Au lieu de lui fournir un projet détaillé sans avoir fait les recherches, nous lui avons conseillé de nous mandater à procéder à des vérifications auprès de la Ville, pour valider la conformité du projet. On a remarqué en cours de route qu’il n’était pas possible de le faire à cause notamment de l’emplacement. On aurait toujours bien pu répondre à sa demande et lui fournir les plans et devis, mais nous avons préféré lui fournir une expertise proactive et qui allait le faire économiser. »
Se positionner dans le top 10
Tout en demeurant fièrement régional, le Groupe Gémel convoite le top 10 des firmes d’ingénierie compilé par le journal Les Affaires. « Pour atteindre l’objectif de se classer dans la liste des 10 plus importantes organisations de la province, il faudra procéder à des acquisitions [voir 2e texte NDLR] et démontrer une vaste expertise, en plus d’une équipe forte », a mentionné Carl Côté. « D’ailleurs, nous sommes prêts à grossir les équipes », conclut Justin Pagé.
« Notre croissance passe par des acquisitions »
SAGUENAY – Pour Justin Pagé et Carl Côté, la croissance du Groupe Gémel passe par une croissance par acquisition. Pour que les PME parviennent à concurrencer les grosses firmes, elles doivent s’allier, selon les deux hommes d’affaires.
« Pour nous, il est clair que notre développement à long terme passe par l’acquisition de PME québécoises », affirme Carl Côté. « En travaillant ensemble, on peut obtenir une masse critique intéressante pour réussir à se tailler une place dans des appels d’offres publics. De plus en plus, on juge les firmes sur leurs profils, leurs réalisations et leurs équipes. La solution est donc de créer des maillages pour nous permettre de nous classer dans le top 10 des firmes d’ingénierie au Québec », ajoute Justin Pagé, précisant vouloir franchir le cap des 25 M$ en chiffre d’affaires d’ici 2025.
Expertise panquébécoise
« Nous voulons consolider notre solide expérience dans toutes les facettes de la gestion de projets pour les industrielles, les ministères et autres grands donneurs d’ordres », laisse entendre M. Pagé. « Pour y parvenir, nous avons une stratégie résolument tournée sur des partenariats stratégiques et même par l’achat d’autres PME. Il se peut que notre centre d’expertise en structure soit tantôt à Saguenay, tantôt à Montréal. Il faut être en mesure de se revirer assez rapidement », détaille-t-il.
Réduire les effets de la pénurie de main-d’œuvre
La pénurie de main-d’œuvre, qui est en train de se profiler à la grandeur de la province, rajoute de la pertinence à la stratégie de l’entreprise, indique M. Côté. « Ce fléau qui se prépare nous causera certains problèmes, mais en créant un groupe fort, nous pourrons régler en partie le problème, puisque nous aurons accès à des employés qualifiés pour les bénéfices de l’ensemble de l’organisation », ajoute-t-il.
En activité depuis 1976, Gémel se spécialise dans tous les types de travaux d’ingénierie, de structure, d’architecture, de génie. En faisant maintenant front commun avec GCNN, le Groupe est maintenant prêt à accompagner les grands donneurs d’ordres du début à la fin de leurs projets.