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Karine Boivin Forcier

ALMA – Les actionnaires de Boréal, une entreprise de fabrication de produits de construction de haute technologie, ont complété au cours des dernières semaines la construction de leur nouvelle usine dans le parc industriel Joseph-Collard à Alma. Ces installations ont nécessité un investissement de deux millions de dollars et permettront notamment de soutenir le développement du marché ontarien, amorcé par Boréal récemment.

La nouvelle usine prend place sur un terrain de 200 255 pieds carrés adjacent à celui que possédait déjà Boréal, que l’entreprise a acquis afin d’obtenir l’espace nécessaire à sa croissance. D’une superficie de 7 000 pieds carré, elle abrite les opérations de production du produit phare de Boréal, le Thermolog. « On pensait depuis un bout de temps à séparer nos opérations de production du Thermolog de celles de fabrication, soit la découpe et l’usinage des poutres pour la construction. Pour développer le marché ontarien, on devait acquérir une nouvelle machine de découpe. […] On devait agrandir », indiquent Patrick Girard, président et chef de la direction, et Audrey Coulombe, directrice générale.

Doubler la production

L’entreprise, qui emploie 66 personnes, a ouvert un bureau en Ontario en avril afin d’y lancer sa commercialisation. Elle estime pouvoir doubler sa production, actuellement établie à 125 maisons par année, d’ici trois ans grâce à ce nouveau marché. « À 250 maisons par an, on aura atteint notre maximum de production », mentionne M. Girard. Rappelons que Boréal possède, en plus du nouveau bâtiment, une usine de 18 000 pieds carrés à Alma ainsi qu’une ligne de production de 10 000 pieds carrés en Estrie.

L’automatisation un défi

Les propriétaires de l’entreprise ont profité de l’occasion pour automatiser leur ligne de production. Environ 60 % de celle-ci devrait être automatisée, alors qu’actuellement, les employés travaillent plutôt manuellement. « Cela va nous permettre de nous améliorer, d’augmenter la qualité, la constance et la productivité », affirment M. Girard et Mme Coulombe, précisant que cela permettra aussi à Boréal de faire face aux défis de recrutement de la main-d’œuvre.

L’automatisation de la production représentait d’ailleurs tout un défi, puisque le produit Thermolog est unique. « Aucune machine dans la nouvelle usine n’existait déjà. Elles ont été développées pour nous. On a beaucoup de recherche et développement à faire pour notre produit », explique le président de Boréal.

L’usine est actuellement en période de rodage. Les dirigeants souhaitent que les tests soient terminés et que les équipements soient pleinement opérationnels fin septembre. Ils croient que la section production pourra fournir toutes les lignes de fabrication existantes. « On prévoit atteindre 300 à 400 Thermolog par quart de travail, alors que l’an passé, on en faisait 120. En neuf heures, on devrait pouvoir faire ce qu’on faisait en 40 heures auparavant. […] On va pouvoir faire travailler nos gens dans de meilleures conditions, notamment en enlevant le quart de travail de fin de semaine », estiment Audrey Coulombe et Patrick Girard.

Fabrication

Le secteur de la fabrication n’est pas en reste, avec l’acquisition d’un robot de découpe performant. Provenant de la réputée entreprise allemande Hundegger, ce robot est l’un des trois seuls implantés au Québec et unique dans la région. Il s’ajoute notamment à un autre robot de découpe, plus petit, acquis il y a trois ans.

Les dirigeants de Boréal affirment que ce robot leur permettra de développer de nouveaux produits ou de nouveaux projets, ce qui leur permettrait d’aller chercher de nouveaux segments de marché. Ils souhaitent également développer la production d’hiver, ce que la nouvelle usine et l’acquisition d’équipements leur permettra de faire.

Certification

Parallèlement à ces nouveautés, Boréal travaille sur un projet de recherche et développement afin de faire certifier son produit Canadian Construction Material Center (CCMC), unservice d’évaluation pour les matériaux, les produits et les systèmes touchant l’industrie de la construction. L’obtention de cette certification, qui tientcompte des exigences du Code national du bâtiment et des codes de chacune des provinces, permettrait de confirmer que le Thermolog est fiable et qu’il répond aux exigences de l’industrie.

Le processus pour obtenir la certification CCMC s’étalera sur environ 24 mois. L’étape suivante, pour le président et la directrice générale, sera de faire certifier le produit selon les standards LEED pour la construction écologique.

Construction écologique

Les ambitions de Boréal ne s’arrêtent pas là. L’entreprise souhaite, une fois le marché ontarien conquis, développer l’Ouest canadien. « À ce moment-là, ça nous prendra une nouvelle usine dans ce secteur géographique. En raison du transport, ce n’est pas rentable pour l’instant de produire à partir d’ici », indiquent Mme Coulombe et M. Girard, précisant que l’implantation d’une zone de transbordement près du parc industriel, comme l’évalue actuellement la Ville d’Alma, pourrait modifier la donne.

L’entreprise étudie également la possibilité de développer le marché nord-américain, ce qui pourrait représenter une avenue supplémentaire. L’obtention de la certification CCMC pourrait aider la réalisation de cette option, puisque cela faciliterait la vente du Thermolog aux quincailleries. « C’est un marché plus cher à développer, mais plus accessible aux consommateurs, ce qui signifie un plus grand volume », explique Audrey Coulombe.

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