N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Construction, une industrie en mutation publié dans notre édition du mois de février.

SAGUENAY – Paul-André Bouchard dresse un bilan positif de sa première année à la présidence de l’Association de la construction du Québec (ACQ) Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce début de mandat s’est déroulé dans la continuité, tout en étant marqué par un changement de ressources à la direction générale. 

« J’ai été élu en mars 2023. Ça se passe très bien. Le gros défi en 2023 a été le changement à la direction générale. C’est quand même la moitié de notre équipe locale. Il a aussi fallu assurer un certain intérim entre le départ de Mme Boivin et l’arrivée de Mme Delagrave », indique M. Bouchard, qui est également président-directeur général de Vitrerie A.E. Fortin. 

Pour 2024, ce sont surtout des enjeux provinciaux qui seront dans le radar du président. « L’ACQ provinciale est en processus de planification stratégique, donc je participe à cet exercice. Le but est de confirmer la mission, les valeurs et notre position dans l’industrie de la construction. […] Lorsque les résultats de cette réflexion stratégique seront connus, c’est un élément auquel nous allons donner suite au niveau local », précise-t-il. 

Réforme de l’industrie

L’enjeu majeur qui retient l’attention dans le domaine de la construction cette année est toutefois le projet de réforme de l’industrie sur lequel planche le ministre du Travail, Jean Boulet. Cette refonte de la Loi R-20, qui encadre le secteur de la construction, a été déposée fin janvier.

« Il y a une volonté du gouvernement d’alléger et de simplifier les structures en place. [...] C’est certain que nous allons analyser le tout et voir quel impact cela pourrait avoir sur notre industrie et nos entreprises », mentionne Paul-André Bouchard. 

Ralentissement

Selon le président de l’ACQ régionale, l’effervescence hors du commun qu’a connue le milieu de la construction au cours des dernières années s’est essoufflée. « Nous ne sommes plus dans cette situation. Le volume d’activités que nous avons connu ces dernières années était anormalement élevé. C’est en train de se replacer. Les délais d’approvisionnement sont essentiellement revenus à la normale, sauf pour des composantes complexes et spécialisées », affirme-t-il.

Un certain ralentissement se fait même sentir du côté des marchés institutionnel et commercial. « On voit une diminution des appels d’offres. Cela mènera à un certain recul localement », estime M. Bouchard.

Selon lui, les entreprises de construction ont été habituées ces dernières années à livrer des volumes plus élevés qu’actuellement. « L’ensemble de l’industrie est occupée, mais la plupart des organisations ont encore de la place et pourraient en prendre plus. Je n’entends pas de signal d’alarme de manque de travail total, mais nous serions capables de prendre des volumes de travail additionnels », expose-t-il.

Du côté industriel, toutefois, la tendance est inversée. « C’est le contraire de l’institutionnel et du commercial. Les annonces faites par de grands donneurs d’ordres privés, dont Rio Tinto, sont porteuses pour l’industrie. Ce sont des projets majeurs, qui s’échelonnent sur plusieurs années. Il y aura beaucoup de travail dans l’industriel », explique le président. 

Main-d’œuvre

La main-d’œuvre est également affectée par ce léger ralentissement du secteur, mais cela varie d’un corps de métier à l’autre. « Il y a une certaine accalmie qui libère des ressources. Cette accalmie est assurément temporaire. C’est certain que lorsqu’il y aura reprise, on va manquer de travailleurs. Combler les départs à la retraite et ceux qui quittent l’industrie, en plus d’une hausse d’activité, cela demandera beaucoup de nouveaux joueurs. C’est quelque chose qui demeure à surveiller. À court terme, je ne pense pas qu’il y ait une baguette magique qui viendra régler totalement le problème de rareté de main-d’œuvre dans la construction », conclut Paul-André Bouchard.