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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Le Centre de formation professionnelle (CFP) du Grand-Fjord a récemment revampé son programme de vente-conseil et vente-conseil en automobile pour proposer une toute nouvelle formule d’alternance travail-études comprenant 40 % de la formation en milieu de travail. Le CFP est présentement en recrutement d’entreprises pour accueillir les stagiaires, notamment grâce à un partenariat innovant avec la Chambre de commerce Saguenay–Le Fjord (CCISF).

La première cohorte de la nouvelle formule du programme a débuté le 23 août, avec un groupe complet de 24 personnes. Toutefois, le CFP du Grand-Fjord recrute toujours des entreprises intéressées à accueillir des stagiaires pour les besoins futurs.

« Notre but, c’est de se faire une banque encore plus développée. […] Les élèves ont tous des intérêts différents. Le but, c’est de cibler une entreprise qui correspond au profil de l’élève. Plus on a d’entreprises, plus on peut offrir le choix aux élèves. On peut leur dire : voici les entreprises intéressées, elles sont au courant du projet et veulent embarquer », explique Frédéric Gaudreault, direction adjointe au CFP.

Le CFP veut aussi faire connaître le programme aux entreprises qui voudraient former leurs employés, tout en sachant qu’ils pourront poursuivre leur présence sur leur milieu de travail en même temps. « Ça peut permettre aux entreprises d’envoyer se qualifier des employés tout en sachant qu’ils demeureront présents un bon nombre d’heures chez eux aussi. »

Une formule plus adaptée

C’est devant la pénurie de main-d’œuvre que le CFP a décidé d’adapter la formule de ses programmes de DEP en vente-conseil et vente-conseil en automobile. « Le manque de main-d’œuvre qualifiée est assez criant, particulièrement dans le secteur du commerce de détail, mais en vente automobile aussi. Les gens entrent rapidement sur le marché du travail sans formation, les employeurs essaient de les former, mais il y a des problèmes de rétention ou alors ils sont peu qualifiés, donc c’est moins efficace. De notre côté, ça nous enlève des élèves aussi. On a donc tenté de trouver une formule hybride pour répondre aux besoins », précise M. Gaudreault.

Le temps passé en entreprise est passé de 20 % à 40 %. Les élèves effectuent trois jours par semaine en classe et deux jours en entreprise. Il n’y a pas d’obligation de rémunérer les stagiaires pendant le stage, même si cela peut constituer un incitatif pour le recrutement. Le commerce dans lequel l’élève fait son stage peut aussi l’engager en dehors des heures de cours.

« On a sondé les entreprises […] elles ont préféré avoir une récurrence chaque semaine plutôt que d’alterner des semaines complètes. Nous, on privilégie ça aussi parce que ça permet que chaque semaine, les élèves reviennent en classe. Ça permet aux enseignants de faire une mise à niveau qui est plus régulière. Ça assure un suivi plus efficace. Pour les étudiants, c’est plus sécurisant aussi. Ils mettent tout de suite en pratique ce qu’ils ont vu dans la semaine. »

Les deux programmes, auparavant offerts à 30 heures par semaine, ont été augmentés à 35 heures par semaine afin de compléter la formation plus rapidement, sur sept mois. « Les étudiants voulaient une formation de courte durée pour entrer rapidement en emploi. Ça permet aussi à l’entreprise de ne pas attendre un an et demi avant que l’étudiant soit formé », ajoute Frédéric Gaudreault. Les élèves ont aussi la possibilité de poursuivre immédiatement avec une Attestation de spécialisation professionnelle (ASP) en Représentation, s’ils le souhaitent. En ajoutant cette formation, la période d’étude s’étend sur un an au total. Le CFP est d’ailleurs en train d’adapter la formule de l’ASP sur le même modèle que celle des DEP en Vente-conseil.

Un partenariat prometteur

Afin de faire connaître le programme et d’entrer en contact avec les entreprises de la région, l’équipe du centre de formation a choisi une formule innovante : établir un partenariat avec la CCISF, qui lui donne une porte d’entrée auprès de la communauté économique. Pour le CFP, ce modèle de partenariat se veut prometteur. « C’est vraiment au-delà de notre DEP en vente. […] Ça nous permet de discuter avec les entreprises, de connaître leurs besoins, de discuter avec elles pour connaître les modèles qui correspondent davantage à la réalité », affirme Frédéric Gaudreault.

Du côté de la CCISF, il s’agit de la première collaboration du genre avec une institution d’enseignement, mais elle cadre parfaitement dans les objectifs de l’organisme. « Une des grandes préoccupations de nos membres, c’est la rareté de main-d’œuvre. […] Ce programme offre la possibilité aux entreprises de participer à la formation. Les élèves obtiennent une formation théorique et pratique directement en lien avec les défis du jour. C’est une formation parfaite », souligne Sandra Rossignol, directrice générale et vice-présidente exécutive de l’organisme.

Mme Rossignol assure que la CCISF est très ouverte à s’associer à des initiatives du genre, qui proposent des solutions pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, augmenter la formation des travailleurs et, ultimement, permettre aux entreprises d’être plus performantes.

« On agit comme une courroie de transmission pour l’ensemble des entreprises. Notre but, c’est de faire connaître cette initiative aux entrepreneurs de la région. On donne de l’information, on supporte le projet », conclut-elle.

La chambre de commerce a d’ailleurs créé la page Accueillez un stagiaire en vente-conseil ou vente automobile sous l’onglet cohorte de son site, afin que les entreprises intéressées puissent facilement trouver l’information et déposer leur candidature.

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