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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – MRFAB, qui œuvre dans les produits mécanosoudés en acier inoxydable, connaît une croissance fulgurante depuis la reprise graduelle de l’économie en juin dernier. Si la jeune firme a su se faire remarquer du grand public avec son lavabo portable MRSINK, c’est en s’investissant dans les équipements destinés à l’industrie alimentaire qu’elle poursuit véritablement sa lancée.

D’ailleurs, l’entreprise située sur la rue de la Métallurgie dans le Parc industriel de Jonquière cherche depuis un moment à agrandir ses locaux. En effet, la firme opérée par le couple d’entrepreneurs Raphaël Côté et Joëlle Tremblay a le vent dans les voiles et travaille sur plus d’un projet à la fois.

« Présentement, je dois louer un atelier pour réaliser un contrat. Il s’agit de la fabrication d’un réservoir en acier inoxydable de 104 000 litres. La structure fera 44 pieds de long et pèsera 22 000 livres. Mon pont roulant à mon local actuel n’est conçu que pour 6000 livres. En plus, mon bâtiment principal est déjà occupé par la construction de plusieurs cuves que nous réalisons pour des microbrasseries », explique Raphaël.

Équipements pour microbrasseries

La nécessité d’agrandir vient, entre autres, du fait que MRFAB est l’une des seules entreprises à fabriquer des « Brew House » au Québec. Il s’agit de l’équipement complet pour la fabrication de la bière, de la bouilloire à la cuve de conditionnement. « Deux de nos employés sont des propriétaires de microbrasserie. Cela apporte une sérieuse expertise au niveau de la conception et de la compréhension des besoins qu’ont les brasseurs. Cela nous a permis de réaliser de l’équipement en acier inoxydable pour des microbrasseries réputées comme Bockale, Pie Braque, Brett & Sauvage et la Voie maltée. Nous sommes sur six ou sept soumissions différentes et le téléphone ne dérougit pas. » Le couple d’entrepreneurs prévoit, dans la prochaine année, déménager ses installations dans une nouvelle construction ou dans un bâtiment existant plus grand.

« Nous voulons centraliser nos opérations ». Ce projet nécessitera un investissement de plusieurs millions de dollars, en plus de consolider et créer de nombreux postes. La soudure alimentaire, un marché de niche C’est lors de différents mandats octroyés par la Fromagerie Boivin pour de petits équipements que les copropriétaires de MRFAB ont vu une opportunité intéressante dans le marché de la soudure alimentaire. « Au début, nous faisions la conception de petits outils comme des pelles, des râteaux et des escaliers. Les choses ont vraiment changé lorsque la fromagerie a été incendiée en 2011. Puisque nous étions la seule entreprise locale à faire de la soudure alimentaire, l’entrepreneur général qui s’occupait de la reconstruction de la fromagerie nous a engagés sur un paquet de mandats. Cela a été très formateur puisque nous avons passé cinq ans à faire de la soudure d’acier inoxydable », expliquent les deux entrepreneurs.

Cette expérience a permis alors à MRFAB d’approcher de grands joueurs comme Kraft, Olymel, Saputo, Nutrinor pour d’autres contrats et par la suite de se créer un réseau de partenaires. « Nos employés détenant une expertise dans la soudure, nous les avons prêtés à d’autres entreprises. Nos gens allaient travailler sur la construction d’usines pour le compte de différents partenaires d’affaires. Cette approche, axée sur la collaboration, nous a permis de participer à une multitude de projets. C’est sans doute l’une des raisons qui expliquent notre croissance si rapide », précise M. Côté.

Le secteur médical dans la mire

Pour 2020, l’entreprise affiche un chiffre d’affaires d’environ 4 M$ et compte 25 employés. « Pour 2021, nous prévoyons une croissance exponentielle. Notre notoriété attire des gens qualifiés et cela nous donne l’opportunité d’explorer de nouvelles avenues comme le secteur médical. Nous ne sommes pas inquiets pour l’avenir. Le parc du silo alimentaire au Canada est vieillissant et les grandes sociétés cherchent à le remplacer. L’ouvrage ne manquera pas et notre défi personnel sera d’offrir à nos gens les mêmes conditions de travail qu’un géant comme Rio Tinto peut proposer », conclut Raphaël Côté.

L’aventure MRSINK

Pour la deuxième vague de la pandémie, les copropriétaires de MRFAB ne prévoient pas vendre autant de MRSINK que lors de la première. « Les compagnies ont eu le temps de créer leurs systèmes entre-temps, mais nous pensons pouvoir en écouler encore plusieurs », confie Joëlle Tremblay. Le produit de lavage de main portatif aura connu un succès notable avec une production avoisinant les 2000 unités, il a été notamment vendu chez des clients comme le parc d’attractions La Ronde, dans les casinos de la province et dans les ambassades canadiennes. « MRSINK est une carte professionnelle incroyable. Puisque nous travaillons souvent avec des multinationales et que nous utilisons parfois leurs secrets de fabrication, nous sommes restreints par plusieurs clauses de confidentialité. Il est donc impossible de faire de l’autopromotion avec ces réalisations sur nos médias sociaux. MRSINK, c’est notre produit par lequel les gens découvrent nos services parce qu’ils ont aperçu un de nos lavabos », termine Raphaël Côté.

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