SAGUENAY – L’École supérieure en Art et technologie des médias du Cégep de Jonquière offre un apport indéniable au Saguenay–Lac-Saint-Jean au plan économique. En plus des importants travaux de 9 M$ en cours, elle attire chaque année de nombreux étudiants de l’extérieur de la région qui viennent s’y installer pour quelques années.

Pour la rentrée 2023-2024, ce sont 850 étudiants sur les 3 100 attendus par le cégep qui sont inscrits à l’un des trois programmes en Art et technologie des médias (ATM). De ce nombre, environ 625 proviennent de l’extérieur de la région. "On parle de jeunes qui paient un appartement, une résidence, une chambre ici. Ils vont faire leur épicerie alentour, ils mettent de l’essence dans leur voiture ou prennent les transports en commun, ils font des loisirs. Ça génère du dynamisme économique dans le milieu", indique Jaky Fortin, directeur adjoint aux études pour l’École supérieure en ATM. 

Selon les chiffres fournis par l’établissement d’enseignement, les retombées d’un élève de l’extérieur représentent entre 15 000 $ et 20 000 $ par année. "Si on fait le calcul, seulement pour ATM, on parle d’environ 10 M$ de retombées pour la région et la communauté de Jonquière. C’est non négligeable", souligne Sabrina Potvin, coordonnatrice des communications et du développement des effectifs étudiants. 

Accueillir de nouveaux étudiants

Le Cégep de Jonquière réalise présentement d’importants investissements dans le pavillon Joseph-Angers, qui héberge les programmes d’ATM. Ces travaux permettront notamment d’accueillir un nouveau programme, soit celui de Techniques d’animation 3D et de synthèse d’image en 2024. Le réaménagement des espaces assure entre autres l’implantation de trois laboratoires, d’un studio et d’une régie automatisés et d’un studio de cinéma. 

Les formations dans le domaine médiatique du Cégep de Jonquière sont reconnues depuis de nombreuses années. Toutefois, M. Fortin explique que depuis la création de l’École supérieure, en 2021, plus d’élèves ont été acceptés dans chacun des programmes qui y sont liés. "Ça a été fulgurant l’avancement en termes d’augmentation d’étudiants, d’investissements, d’actualisation et de développement de nouveaux programmes. Nous continuons à évoluer pour demeurer les leaders dans ce domaine", renchérit Mme Potvin.

Cet afflux d’étudiants est bénéfique pour les entreprises médiatiques d’ici et d’ailleurs au Québec, puisque ceux-ci représentent une relève potentielle. Certains de ceux qui proviennent de l’extérieur choisissent aussi de s’établir dans la région après leurs études.

Attractif

L’École supérieure représente également un attrait non négligeable pour plusieurs entreprises qui prennent la décision d’ouvrir un bureau au Saguenay–Lac-Saint-Jean. "Dans les dernières années, on voit le charme de Saguenay. Mais l’attrait de Saguenay n’est pas étranger au fait qu’on a une École supérieure en Art et technologie des médias dans certains domaines numériques", affirme Sabrina Potvin. 

Avec la pénurie de main-d’œuvre actuelle, plusieurs intervenants économiques soutiennent que l’accès bassin d’employés potentiels devient un critère incontournable dans le choix d’une entreprise de s’établir dans une ville. La présence des formations en ATM à Jonquière positionne donc Saguenay de façon avantageuse pour le futur. "Nos programmes représentent bien ce que l’industrie vit. Et avec l’ajout de l’aspect cinéma dans le renouvellement ministériel d’un programme, ça apporte un nouveau créneau. Ça permet d’élargir les profils qui peuvent être intéressés par le domaine. Nous avons vu le nombre d’étudiants inscrits en Cinéma et télévision augmenter depuis", conclut M. Fortin.

D’ailleurs, plusieurs organisations du domaine médiatique ou numérique sont venues s’établir au cours des dernières années. Folks VFX, spécialisée en effets visuels pour le cinéma, a été attirée, entre autres, par la présence de l’École supérieure en ATM. "Pour Folks, nous avons fait partie des démarches à la base. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle nous sommes allés chercher le nouveau programme de production 3D. Ça ajoute à ce qu’on faisait déjà", révèle Jaky Fortin.