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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – L’école primaire Sainte-Bernadette de Jonquière a tenu, hier, son Marché de Noël, qui n’avait pas eu lieu depuis 2019. L’évènement, qui a connu un fort succès, cadre dans la vocation entrepreneuriale de l’établissement d'enseignement.

Les produits vendus au Marché de Noël sont tous fabriqués par les quelque 350 élèves de l’école et leurs enseignantes. Lors de cette édition, les parents et visiteurs ont notamment pu se procurer des gnomes, des bonhommes de neige à suspendre, des rennes décoratifs, des pinces aimantées, des sous-verres, des poupées à suspendre, des boules de Noël et des cartes de Noël.

Les jeunes sont impliqués dans chaque étape du projet, comme la réflexion, le choix du prix des produits, la tenue du kiosque, la manipulation des sous, etc. Cette année, plutôt que de conserver l’argent gagné dans chaque classe pour des activités comme c’était le cas par le passé, élèves et enseignantes ont choisi de le remettre à des organismes de solidarité. Ils ont ainsi remis un montant record de 3377 $ à la Société de Saint-Vincent-de-Paul afin d'aider les plus démunis.

Belle énergie

L’évènement a suscité l’enthousiasme des jeunes comme de l’équipe de l’école. « Les élèves explorent différentes techniques pour la fabrication de leurs produits. Il y a vraiment une belle énergie », mentionnent les enseignantes Guylaine Lapierre (6e année), Marie-Ève Boily (maternelle) et Marie-Claude Simard (1ere année).

En plus de la fierté et de l’aspect ludique du projet, c’est aussi une façon de développer la fibre entrepreneuriale des élèves. « Ça nous permet de travailler les valeurs de l’école, qui sont l’engagement, le respect et la collaboration. Ils voient que ça demande de la persévérance, qu’il y a des étapes, des démarches. Ils découvrent que c’est important de s’organiser et de collaborer. […] Ça peut leur ouvrir des perspectives de travail plus tard », affirment les trois enseignantes.

Partage

Quelques classes choisissent plutôt de partager, lors du Marché de Noël, des projets qu’ils ont réalisés, sans effectuer de vente. C’est le cas, par exemple, du groupe de 6e année de Mme Guylaine qui, depuis quelques années, prépare des cartes de Noël pour le Centre des aînés de Jonquière. « Le Centre des aînés de Jonquière nous avait demandé de faire des cartes de Noël pour eux il y a trois ans. En 2020, avec la pandémie, ça avait été extrêmement apprécié des aînés, qui étaient souvent plus isolés. Nous poursuivons donc notre tradition. Nous avons fabriqué près de 150 cartes cette année. C’est un projet qui touche le don de soi, le partage », résume l’enseignante.

Les jeunes sont aussi allés rencontrer les aînés de la Résidence St-Philippe, voisine de l’école, et jouer à des jeux de société avec eux. Après cette activité, certains élèves ont donné leur nom pour aller faire du bénévolat dans cet établissement.

Micro-pulperie

L’école Sainte-Bernadette fait partie du Réseau québécois des écoles entrepreneuriales et environnementales. Elle opère depuis plus de 20 ans une micro-pulperie, qui permet aux enfants de s’impliquer dans la fabrication de papier, puis de cartes de Noël et autres produits. La microentreprise a cependant été mise sur pause en raison de la pandémie. Les cartes sont toutefois toujours conçues avec du papier produit dans les années passées. Selon la directrice, Isabelle Côté, la production de papier devrait pouvoir reprendre en 2023.

« Nous sommes toutefois en réflexion sur la façon dont nous pourrions l’utiliser. Actuellement, les vœux de Noël des entreprises sont souvent envoyés de façon numérique. Par contre, pour les autres occasions, on voit encore beaucoup le papier. Nous évaluons la possibilité de plutôt fabriquer des cartes de souhaits générales. Nous pourrions avoir une petite boutique où les parents pourraient s’en procurer », précisent Guylaine Lapierre, Marie-Ève Boily et Marie-Claude Simard.

Il est cependant certain que la mission entrepreneuriale va demeurer. « C’est sûr que nous restons une école à vocation entrepreneuriale. Nous aimerions toutefois aller plus vers des projets orientés vers la communauté, pas nécessairement mercantiles », affirment les enseignantes.

Rappelons que la première édition du Marché de Noël avait eu lieu en 2011. « L’évènement n’est pas une tradition à proprement parler, nous ne le faisions pas obligatoirement tous les ans, mais il est lié à l’aspect entrepreneurial de l’école. Ça a commencé parce que la fabrication de cartes de Noël par notre microentreprise était florissante. Nous avions alors mis en place le marché pour faire vivre l’entrepreneuriat de façon différente aux enfants », raconte Marie-Claude Simard.

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