SAGUENAY – André Chénier, représentant des régions Canada auprès de l’Union Internationale des Opérateurs-Ingénieurs (UIOI), un syndicat nord-américain représentant les opérateurs de grues, a profité de sa visite auprès de syndiqués locaux dans la région le 15 septembre dernier, pour discuter avec des représentants des grands projets régionaux, mais également avec Yvon Laprise et Pierre Charbonneau, des citoyens engagés dans l’appui populaire au projet d’Énergie Saguenay.
Lors d’un petit-déjeuner informel, auquel l’éditeur d’Informe Affaires a pu assister, Yvon Laprise, fondateur de la page Facebook GNL Sag-Lac et Pierre Charbonneau, militant de longue date pour les grands projets industriels, ont pu prendre la mesure de l’intérêt de l’UIOI, notamment pour les projets d’Arianne Phosphate et de Métaux BlackRock, mais surtout pour Énergie Saguenay et Gazoduq. André Chénier s’est exprimé ouvertement, au nom de son organisation, en faveur des deux projets liés à l’usine de liquéfaction de gaz naturel projeté sur le site de la ZIP de Saguenay.
Investir dans GNL et Gazoduq ?
M. Chénier explique qu’au-delà du recrutement de membres, qui sont une cinquantaine dans la région, l’UIOI, dont l’approche est somme toute originale, est en mesure d’investir dans des projets dans la province, comme il le fait partout en Amérique du Nord à partir des fonds de retraite de ses cotisants. « Notre siège social veut investir dans la province de Québec sans compter que nous avons l’infrastructure pour former les travailleurs de la région, non seulement pour le gazoduc, mais aussi pour l’usine de liquéfaction », avance le syndicaliste.
Cependant, il concède que c’est plus facile à dire qu’à faire au Québec à cause de certaines restrictions dans les lois encadrant la syndicalisation des travailleurs. L’homme soutient par ailleurs que son syndicat privilégie une approche pragmatique et constructive des relations entre syndiqués et patrons. « Nous, on représente et on protège nos membres à 100 %, mais on respecte nos employeurs. (…) Quand nos employeurs vont bien, nos travailleurs sont à l’ouvrage. Moi, ça fait 30 ans que je suis là et je peux compter sur mes doigts le nombre de griefs que j’ai déposés », image-t-il.
Une école de grutier 100 % gratuite
André Chénier explique que les projets de construction industrielle permettent aux travailleurs de l’UIOI d’accumuler de précieuses heures de travail, mais surtout aux travailleurs locaux de bénéficier d’une formation complètement gratuite pour devenir grutiers, pourvu qu’ils soient membres de ce syndicat. En d’autres mots, il explique que l’Union Internationale des Opérateurs-Ingénieurs s’efforce de s’entendre avec les promoteurs ou entrepreneurs liés à ces projets pour former, dans une de leurs deux écoles d’opérateurs de grues, des travailleurs originaires des régions où ces infrastructures se développent. Un de ces deux établissements d’enseignement est situé en Ontario, l’autre au Texas. « On a les meilleures écoles de formation de grutiers en Amérique du Nord. On forme des travailleurs locaux pour qu’il reste une expertise dans le domaine quand le projet est terminé. C’est beaucoup mieux pour les communautés locales que d’importer des travailleurs de l’extérieur. Les opérateurs de grues sont parmi les travailleurs les mieux payés du secteur de la construction, on parle facilement de plus de 100 000 $ par année », confie André Chénier.