ALMA – En matière de commerce international, les accords de libre-échange, le nouvel ALENA, le protectionnisme américain et la diversification de marchés seront toujours d’actualité en 2019. Tour d’horizon de ces sujets qui pourraient avoir un impact sur les entreprises exportatrices et importatrices régionales.
Selon Nadine Brassard, directrice générale et commissaire à l’internationale pour SERDEX International, le protectionnisme américain demeurera un sujet d’importance sur la scène économique mondiale. Les taxes sur l’aluminium et l’acier sont toujours en vigueur, malgré la signature de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). Les négociations pour la levée de ces tarifs douaniers sont toujours au point mort. « Il y a un impact pour les entreprises d’ici. Elles y font face de la meilleure manière possible. […] Ce n’est pas une situation facile. Il faut que les entreprises s’informent sur ce qu’elles peuvent faire pour vivre avec ça », indique Mme Brassard.
Selon la directrice générale de SERDEX, ces taxes ont un impact plus fort sur les importateurs d’acier ou d’aluminium que sur les exportateurs. « Toutes les matières premières qu’on importe, quand on leur impose des tarifs douaniers, ça fait augmenter le coût de production », explique-t-elle, précisant que certaines entreprises ont dû ajuster le coût de leurs produits.
Se diversifier
Nadine Brassard rappelle qu’il est important pour les entreprises de diversifier leurs marchés devant les visées protectionnistes du gouvernement Trump. « Le marché américain est un marché de proximité. Ce n’est pas un mauvais marché, mais il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Il faut regarder ce qu’il y a ailleurs », souligne-t-elle.
En termes de diversification, Mme Brassard souligne l’intérêt de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), entré en vigueur le 30 décembre, et l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne, entré en vigueur fin 2017. « Avec le PTPGP, par exemple, il y a un certain avantage à se tourner vers là dans la diversification pour ceux qui ont un marché potentiel là-bas », illustre-t-elle.
Du côté de l’Europe, il faudra d’ailleurs suivre la mise en place du « Brexit ». « Il faudra voir quel sera l’impact du retrait de l’Union européenne pour ceux qui font des affaires là-bas. On devrait avoir plus d’information à ce sujet vers la fin janvier », souligne la commissaire à l’international.
Le potentiel de l’Afrique
Selon un rapport de recherche produit par l’Institut du Québec (IDQ), l’Afrique, avec 950 millions de personnes qui parleront français sur ce continent en 2060, représente une opportunité d’affaires intéressante pour les entreprises québécoises. Serdex International travaille d’ailleurs depuis cinq ans à développer des liens avec l’Afrique de l’Ouest afin de permettre aux entreprises de la région de profiter de ces opportunités.
Nadine Brassard indique que les secteurs d’activités dans lesquels nos entreprises se distinguent, comme les mines, le secteur industriel, la construction et l’hydroélectricité, sont ceux qui se démarquent en Afrique de l’Ouest. Le rapport de l’IDQ, publié début janvier, lui fait écho. « Les occasions d’affaires pour les entreprises québécoises sont multiples. En voici quelques exemples : les énergies renouvelables ou l’aéronautique; l’aide pour la formation technique; l’expertise en génie et en gouvernance; la transformation alimentaire », peut-on y lire.
L’organisme a orchestré plusieurs missions sur ce continent au cours des dernières années. « Nous sommes en contact avec des gens là-bas. […] Il faut être tenace, allerrencontrer les gens, établir des liens. […] On accompagne nos entreprises dans leur développement là-bas », affirme Mme Brassard. Selon elle, les canadiens sont bien accueillis en général lorsqu’ils veulent faire des affaires dans cette région. « C’est un beau marché potentiel. Nos entreprises ont une belle expertise et une bonne réputation là-bas », ajoute-t-elle.
Vers la Colombie
Un représentant de SERDEX International participera, à la mi-mars, à une mission économique d’Export Québec en Colombie, afin d’y réaliser de la prospection sur le potentiel de ce marchépour les entreprises du Saguenay–Lac-Saint-Jean. « On va aller voir s’il y a un marché, pour quel type d’entreprise, etc. On a demandé des rendez-vous en fonction des secteurs d’activités qui peuvent avoir un intérêt », précise la directrice de l’organisme.
Pour les entreprises qui seraient intéressées à se joindre à cette mission, c’est d’ailleurs le bon moment pour s’inscrire. « Elles vont pouvoir obtenir des rencontres organisées pour elles », conclut Nadine Brassard.