ALMA – L’exportation est une opération porteuse de développement. Elle comporte toutefois plusieurs étapes cruciales et ses coûts peuvent varier considérablement, mentionne Nadine Brassard, directrice générale de Serdex International et commissaire à l’exportation.
« Une entreprise peut espérer rentabiliser son projet au bout de 18 à 24 mois. L’investissement requis, selon le type de produit et, par exemple, les déplacements prévus à l’étranger, se situe entre 50 000 $ et 250 000 $. Québec et Ottawa ont des programmes de subventions, mais d’autres leviers peuvent être aussi utilisés par les PME ».
Le marché canadien constitue un très bon point de départ, estime Mme Brassard. « Pour une entreprise qui démarre dans ce domaine, l’Ontario et le reste du pays sont de beaux endroits pour faire ses classes. C’est même essentiel d’y aller. La proximité avec le Québec permet d’éviter de nombreuses embûches, notamment celles reliées aux différents enjeux douaniers ».
Une bonne planification
Que ce soit au Canada ou à l’étranger, les différents marchés d’exportation ont désormais des spécificités et des caractéristiques qui leur sont propres. De plus en plus, les grands donneurs d’ordre internationaux ont des demandes précises, surtout en matière de développement durable. D’où l’importance pour une PME désireuse d’exporter son produit d’être bien préparée afin d’éviter les déceptions, affirme Mme Brassard.
« Notre rôle, chez Serdex International, consiste à qualifier un entreprise candidate à l’exportation en fonction de son produit. Nous établissons un diagnostic réaliste : où en est-elle dans son développement, son marketing, qu’elle est sa valeur concurrentielle ? Ensuite, on va analyser les marchés potentiels, la clientèle possible, la concurrence à laquelle elle devra faire face. En fait, nous recherchons toutes les informations pertinentes relatives à son projet. En bout de ligne, il y aura la mise en place d’un plan de commercialisation reposant sur une stratégie comportant des objectifs de vente. C’est l’aboutissement d’une démarche originale ; notre accompagnement est innovant, il allie commercialisation et développement durable ».
La force du numérique
Le numérique est devenu un enjeu et un outil majeur du marché de l’exportation, les entreprises n’ont pas le choix de s’adapter, constate Mme Brassard. « Ce qui est sur un site Web, ce qui apparaît dans les médias sociaux, tout cela doit être clair et mis à jour régulièrement. Il y a eu un autre bond considérable depuis les 5 dernières années. Oui, il faut être visible sur le Web, mais il faut surtout que les axes de communication de l’entreprise soient clairs. Il faut que le message atteigne rapidement sa cible-client, car les gens ne restent pas longtemps sur un site. Il faut être proactif afin de garder l’intérêt. On a toujours travaillé, à l’exportation, sur la valeur ajoutée et c’est encore plus vrai aujourd’hui ».
Retour à la normale
Les deux dernières années de pandémie n’ont pas donné lieu à des conséquences négatives dans les différents marchés d’exportation, mentionne Mme Brassard. « Il n’y a pas eu de ralentissement. Les entreprises ont su adapter leur fonctionnement, leur manière de faire. Aujourd’hui, on est revenu à un mode que je qualifierais de plus normal. La situation économique actuelle exige davantage de diversification. Il faut toujours être un pas en avant, autrement dit, prévoir afin de ne pas être dépendants ».
Les activités de Serdex International, qui accompagne les entreprises régionales désirant se lancer en exportation depuis 25 ans, sont financées par Développement économique Canada (DEC) ainsi que le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie (MEIE) du Québec. Ses partenaires sont Desjardins Entreprises et Rio Tinto. Enfin, l’organisme est membre de Commerce international Québec, dont la présidente est Mme Nadine Brassard.