En entrevue à InformeAffaires.com, Jean-Pierre Boivin, préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine et président d’Alliance forêt boréale, a annoncé que les maires du Saguenay-Lac-Saint-Jean préparent une sortie publique contre les agissements de FSC envers Résolu.

Demain (mercredi 10 février), Jean-Pierre Boivin rencontrera le maire de Saguenay, Jean Tremblay, afin de le solliciter pour qu'il se joigne au reste des élus du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour dénoncer FSC. "À l'heure actuelle, il y a une possibilité d'une sortie commune avec l'ensemble des préfets et le maire Tremblay. Nous regardons aussi l'achat d'une page de publicité dans les journaux nationaux pour faire connaitre notre point de vue sur ce dossier. Cette lettre ouverte sera signée par l'ensemble des élus de notre région".

Jean-Pierre Boivin réaffirme, en tant que dirigeant élu d’un territoire dont la prospérité est tributaire de pratiques forestières responsables, que les communautés forestières ne doivent pas payer le prix pour une médiation qui, dès le départ, était vouée à l’échec sans la participation annoncée du gouvernement du Québec, de qui relevait les principales raisons qui ont menées à la perte de certifications sur le territoire du Lac-Saint-Jean.

"La médiation était bizarre. FSC souhaite plutôt une entente entre Greenpeace et Résolu. Au niveau des normes, c'est le gouvernement du Québec qui doit dicter cela", a-t-il commenté.

"Est-ce que FSC répond à une commande de Greenpeace et des différents groupes radicaux et ne se soucie pas de nos collectivités en travaillant à anéantir nos emplois?", se questionne-t-il. Mais d'autres questions restent selon le préfet Boivin sans réponses :

  • Pourquoi accepte-t-il sans broncher les critiques de Greenpeace à l’effet que « FSC n’a pas réussi à appliquer avec uniformité son système et ses normes. Nombre de critères de performance de FSC sont soit faibles, soit mal implantés, ce qui entraîne l’érosion rapide de l’intégrité et de la crédibilité du système »?
  • Quel est le rôle exact de Greenpeace et des autres ONGE membres de la chambre environnementale de FSC dans sa prise de décision sur Résolu? Peut-on connaître le contenu des communications entre Greenpeace et FSC pour s’assurer que nos collectivités ne soient pas ignorées et pénalisées par vos prises de décisions?
  • Pourquoi ignorer la proposition du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) pour former un groupe de travail afin de discuter des véritables enjeux de la foresterie québécoise?
  • Comment FSC peut-il ignorer le rôle du gouvernement du Québec, ses responsabilités et son imputabilité portant sur une réglementation des plus sévères au monde et assurant la pérennité de nos forêts, de ses écosystèmes et de sa biodiversité? 
  • En cautionnant les demandes de Greenpeace et des différents groupes environnementaux, comment FSC peut-il concilier les trois éléments du développement durable que sont l’économie, le social et l’environnement? Tenez-vous compte sérieusement de l’avenir de nos communautés forestières?

Enfin, Jean-Pierre Boivin réitère sa demande au gouvernement du Québec de rendre publique l’étude sur les impacts économiques et sociaux de certaines exigences de la norme FSC commandée à Gilles Bergeron de l’Université du Québec à Chicoutimi et Nancy Gélinas de l’Université Laval de Québec.

"Résolu ce sont des emplois chez nous et c'est le père des certificats", a-t-il conclu.

L’Alliance forêt boréale représente aujourd'hui plus de 2500 membres et agis comme porte-parole des communautés forestières.