SAGUENAY – Alliance forêt boréale (AFB) est déçue des conclusions mises de l’avant dans le reportage de l’émission Enquête diffusée le 4 mars dernier, et soutient que l’équipe n’a pas brossé un portrait adéquat des problématiques soulevées et de leurs impacts.
Le reportage d’Enquête a en effet mis en lumière certaines lacunes de gestion au sein du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et AFB aurait souhaité que la parole soit donnée aux entrepreneurs forestiers afin qu’ils exposent leur réalité quotidienne. Tout l’aspect de la rigidité du régime forestier actuel et de l’inflexibilité du ministère par rapport à son amélioration n’a pas du tout été traité, alors que c’est un enjeu fondamental qu’AFB défend depuis plus d’un an.
« Notre principale préoccupation est d’assurer la survie et la vitalité de l’ensemble de notre industrie forestière dans nos communautés, et ce, dans un souci de développement social, environnemental et économique. L’industrie forestière est la solution pour relancer l’activité économique des régions ainsi que pour lutter contre les changements climatiques et nous croyons que le reportage d’Enquête aurait dû le mettre en lumière davantage », de dire le président d’AFB, Pascal Cloutier.
Amélioration, mais changements encore nécessaires
Dans les 20 dernières années, l'aménagement forestier pratiqué au Québec s'est considérablement amélioré, toujours selon M. Cloutier. Cependant, de nombreux changements sont encore nécessaires pour assurer une gestion efficace et optimisée de la forêt québécoise. Depuis l’entrée en vigueur du régime forestier en 2013, plusieurs difficultés de sa mise en œuvre ont été identifiées. Entre autres, le processus de planification, responsabilité du MFFP, nuit grandement à l’efficacité, à l’efficience et à la rentabilité des opérations tant au niveau récolte que sylvicole.
« Les entrepreneurs auraient pu témoigner de la nécessité et de l’urgence de réviser le régime afin qu’il permette aux industriels forestiers et aux entrepreneurs sylvicoles plus de flexibilité, d’agilité et de marge de manœuvre pour demeurer rentables et compétitifs. L’absence d’imputabilité du MFFP est un problème majeur. Le secteur forestier doit avoir la latitude nécessaire dans ses opérations et approvisionnements, grâce à une planification annuelle ajustable, et ce, en fonction de la réalité du terrain, des conditions climatiques et des opportunités de marché », précise le président d’AFB.
« De plus, le reportage mentionne l’insuffisant suivi des travaux sylvicoles malgré des investissements de 3 milliards $ au fil des ans. Pourtant, ces milliards sont insuffisants pour atteindre des objectifs satisfaisants. Encore une fois, le fait de n’avoir interrogé aucun entrepreneur sylvicole ne met pas en lumière que le ministère n’a jamais indexé le budget accordé à la sylviculture, ce qui a engendré un retard dans l’entretien des plantations et un rendement moindre dans les calculs de possibilité forestière. »
Appel pour une réelle réforme du régime forestier
AFB et les intervenants du secteur forestier ont maintes fois interpellé le ministre afin d’obtenir une plus grande prévisibilité dans la planification forestière tant pour les travaux sylvicoles que ceux de récolte ainsi qu’une meilleure flexibilité dans les opérations et dans la gestion des approvisionnements, mais les actions concrètes tardent à venir. Ces problématiques réelles auraient dû être traitées dans le reportage d’Enquête. AFB réitère donc ses demandes au gouvernement de mettre de l’avant une réelle réforme du régime forestier et l’assure de son entière collaboration à la réalisation de ce chantier.
À propos d’AFB
Alliance Forêt Boréale souhaite rallier et mobiliser tous les acteurs socioéconomiques à sa cause, soit la défense de la foresterie durable, du droit de récolter et de créer de la richesse en mettant en valeur la forêt boréale. Alliance forêt boréale continue à travailler en partenariat avec les acteurs de l’industrie pour assurer la pérennité et le développement durable des collectivités forestières. Elle met en valeur la forêt comme outil de lutte contre les changements climatiques et encourage l’utilisation du bois comme matériau de construction. L’organisation cherche aussi à développer de façon constante ses connaissances et ses compétences dans le domaine.