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Karine Boivin Forcier

ROBERVAL – Un groupe d’organisations du secteur forestiers réclame plus de mesures adaptées des gouvernements québécois et canadien pour permettre aux entreprises et aux travailleurs du domaine de faire face aux impacts des feux de forêt. Ils considèrent que les mesures annoncées récemment par Québec ne sont pas adaptées à leur réalité.

Le groupe est composé d’Alliance Forêt Boréale (AFB), l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers (AQEF), la Fédération de l’industrie manufacturière-CSN (FIM-CSN), la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) et Unifor. Lors d’une conférence de presse, les membres de ces organisations ont interpellé les Premiers ministres Justin Trudeau et François Legault, réclamant une rencontre pour présenter leurs demandes.

Selon eux, les perturbations liées aux feux de forêt sur le territoire québécois ont de graves conséquences pour les entreprises forestières et leurs travailleurs. Ils estiment que la réponse devrait provenir de plusieurs ministères.

Solutions peu adaptées

Des solutions administratives ont été proposées par le gouvernement québécois. Selon les six organisations, elles devraient, par l’intermédiaire de Rexforêt, aider en partie les entreprises sylvicoles. Toutefois, les membres du regroupement déplorent que les mesures du ministère de l’Économie et de l’Innovation ne soient pas adaptées.

Ils estiment que la lourdeur du processus fera en sorte qu’il sera difficile pour les entreprises et les entrepreneurs d’y avoir accès alors qu’ils ont besoin de liquidités immédiatement. « Comme il s’agit de prêts avec intérêts et de garanties de prêts, cela veut dire qu’ils devront essuyer des pertes encore plus importantes s’ils y ont recours, mettant dans plusieurs cas leur avenir carrément en péril », peut-on lire dans le communiqué.

Le regroupement demande une mesure d’aide rapide pour pallier les pertes financières encourues par les entreprises. Il souhaite aussi le déploiement d’une mesure d’aide à l’emploi d’urgence, rétroactive au début des arrêts pour les feux, afin de permettre aux entreprises de conserver leurs employés malgré la cessation temporaire de leurs activités.

« Malgré les efforts consentis pour conserver les employés, plusieurs opérateurs ont été mis à pied temporairement. Le risque de ne pas les voir revenir est réel. Il est primordial pour une reprise d’obtenir un soutien gouvernemental approprié, car il faut bien comprendre que l’entrepreneur a supporté des charges substantielles pendant la période d’arrêt forcée tout en étant privé de revenus importants au sortir d’une période d’investissement intensif pour la maintenance printanière des machines. La situation devient très périlleuse pour plusieurs d’entre eux », a fait valoir Étienne Boucher, président de l’AQEF.

Assurance-emploi

Du côté canadien, les six partenaires demandent des mesures dirigées vers les travailleurs forestiers. Ils demandent au gouvernement Trudeau de diminuer le nombre d’heures assurables requis pour avoir droit aux prestations d’assurance-emploi et de prolonger leur durée.

Ils font valoir que la foresterie est composée d’un grand nombre d’emplois saisonniers. En raison de l’arrêt forcé des travaux, les travailleurs sont plongés malgré eux en situation de précarité avec la menace de se retrouver devant une longue période sans revenus et sans assurance-emploi.

« Il est impératif que le gouvernement agisse rapidement pour protéger les travailleurs et pour leur offrir un filet de sécurité et des solutions concrètes face à cette crise. Personne ne devrait être laissé pour compte dans cette industrie essentielle », a indiqué Daniel Cloutier, directeur québécois pour le syndicat Unifor.

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