Auteur

Carol Néron

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : La forêt, porteuse d'avenir publié dans notre édition du mois d'avril.

SAGUENAY – L’Observatoire régional de recherche sur la forêt boréale (ORRFB) de l’UQAC, mis sur pied en 2022, entend poursuivre les discussions avec les communautés de Mashteuiatsh, d’Essipit et de Pessamit afin qu’elles deviennent partie prenante de ses travaux. Le groupe de scientifiques souhaite que cette association favorise un dialogue interculturel constructif qui permettra d’assurer la pérennité de la ressource forestière.

Les professeurs Yan Boucher, André Pichette et Claude Villeneuve, respectivement directeur et codirecteurs de l’ORRFB, estiment que « la préservation de la forêt boréale, à la fois milieu de vie pour la faune et la flore, source de travail et lieu de villégiature, de chasse et de pêche, doit faire l’objet d’une vision commune en tant que territoire ancestral des Premières Nations. »

L’Observatoire, qui a vu le jour grâce à une subvention de 900 000 $ du gouvernement québécois, est sous la responsabilité de Centre de recherche sur la boréalie (CREB), lui aussi rattaché à l’UQAC. Le groupe de chercheurs souhaite à présent que ce premier soutien financier débouche sur une aide de 3 millions $ à répartir sur les trois prochaines années.

Consultations

L’ORRFB n’a pas chômé pendant sa première année d’activité. En plus d’avoir identifié près d’une douzaine d’enjeux prioritaires reliés à la conservation de la forêt boréale, il a pu réunir 420 000 $ supplémentaires qui ont permis de mener à terme 11 projets reliés à son mandat.

Des consultations avec le milieu régional ont eu lieu au mois de janvier à Alma et Jonquière. « Ces initiatives, selon Yan Boucher, pourraient se traduire par la création d’un projet pilote d’aménagement durable. Nous voulons mettre à profit nos bonnes relations avec les différentes parties prenantes pour donner naissance à quelque chose de nouveau, susceptible de rayonner à l’extérieur du Saguenay–Lac-Saint-Jean. »

Plusieurs intervenants politiques et économiques ont participé à ces consultations, dont le préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine, Luc Simard. Celui-ci est également biologiste. « Nous travaillons présentement sur un projet de forêt habitée qui pourrait permettre au milieu de s’impliquer davantage dans la gestion du territoire ; on pense pouvoir intégrer notre action à celle de l’Observatoire. »

Enjeux prioritaires

L’ORRFB veut également qu’un expert en gestion de la grande faune terrestre se joigne à son groupe de scientifiques et d’experts en 2023 avec, pour mandat, la prise en main de projets de recherche sur le caribou forestier.

La concertation, le développement de la recherche et la diffusion des connaissances scientifiques sont les principaux objectifs que poursuit l’Observatoire de recherche sur la forêt boréale. Les changements climatiques, la gouvernance, le maintien du capital forestier, de la main-d’œuvre et de la rentabilité apparaissent en tête de la liste des enjeux prioritaires dressée par l’Observatoire après la série de consultations menées auprès de ses différentes parties prenantes.

Avenir prometteur

« La création de l’ORRFB consacre l’expertise de l’UQAC en matière de foresterie, tant au niveau de la recherche que de l’enseignement, rappelle Mohammed Bouazara, vice-recteur à la recherche, à la création et à l’innovation. Cette initiative s’inscrit dans la poursuite naturelle de l’histoire scientifique de notre université et ouvre la porte à un avenir prometteur pour nos chercheurs comme pour nos étudiants intéressés à la boréalie. »

Enfin, le ministre québécois responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, est d’avis que « l’Observatoire régional de la forêt boréale permettra de trouver des solutions en concertation, tout en mettant à profit les connaissances des Premières Nations et en favorisant la protection de plusieurs espèces pour les prochaines générations. »

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