Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

MÉTABETCHOUAN–LAC-À-LA-CROIX – RPA Technologie, qui a revu tout dernièrement sa stratégie d’affaires pour se concentrer sur la production de volume, remporte un contrat pour la fabrication de 750 boîtes à lunch en aluminium auprès de Rio Tinto. Cette opportunité lui a permis d’ouvrir de nouveaux postes, en plus de développer un modèle de boîte unique, entièrement produit sur place en métal gris.

Depuis quelque temps et surtout, avec le chamboulement causé par la COVID-19, le consommateur développe de plus en plus le besoin de connaître la provenance des choses qu’il achète. Autrement dit, l’acheteur moyen est plus soucieux d’encourager local et québécois. Ce phénomène social a pour conséquence d’ouvrir une portion du marché des objets promotionnels aux manufacturiers québécois. « Nous faisons affaire avec un client de Montréal, dont je ne souhaite pas divulguer le nom, qui conçoit et vend des objets promotionnels que nous manufacturons. Cette année, nous avons pour plus de 200 000 $ en contrat avec eux. Normalement, la production de porte-clés, de sous-verre, d’emporte-pièces et autres objets de la sorte est faite en Asie, mais le “fait au Québec” gagne du terrain et ça ouvre des opportunités intéressantes », précise Luc Tremblay, actionnaire majoritaire de RPA Technologie.

Être agile et prendre des risques

Installé dans les anciens locaux de l’entreprise Émail Finitech, RPA Technologie dispose d’un inventaire impressionnant de machines conçues pour l’imprimage, le découpage et la gravure laser. « Je me suis toujours ajusté au marché. Ma philosophie est simple, si je reçois plusieurs demandes pour un type de produit, je m’équipe en fonction de le fabriquer. » Cette vision permet une très grande agilité et, surtout, assure à l’entreprise de pouvoir saisir un maximum d’opportunités lorsqu’elles passent. « Une personne aux communications chez Rio Tinto m’appelle un jour afin de savoir si je connaissais quelqu’un qui était en mesure de produire des centaines de boîtes à lunch en aluminium. Sans hésiter, j’ai répondu “moi”. Nous avons donc dessiné sur un logiciel un plan de la boîte et nous avons adapté une section de l’usine pour l’assemblage. Nous avons fait un premier prototype que nous avons envoyé à RTA et ils ont adoré ». Le contrat en poche, l’entrepreneur s’est doté, dans un premier temps, d’une nouvelle ressource humaine et, dans un second et dernier temps, d’un tonneau de nettoyage (trumbler) qui sert à surfacer et polir des objets en métal. L’outil, acquis pour une dizaine de milliers de dollars, s’occupe de la dernière partie de la production en rendant les poignées lisses et non coupantes. « Je cherche de plus en plus à automatiser mes processus. La main d’œuvre est rare et je peux de moins en moins dépendre de ça ».

Prochain arrêt, Amazon

Ayant en main un design de boîte à lunch en aluminium et l’équipement pour en fabriquer un grand nombre dans des délais relativement courts, Luc Tremblay et son équipe ont vu l’opportunité d’en faire la vente aux particuliers en passant par Amazon. « Le premier essai n’a pas été concluant et la raison est fort simple. La plateforme fonctionne sur le même modèle que Google, si tu veux que ton produit sorte dans les recherches, tu dois investir dans le référencement. Nous allons donc changer de stratégie. Notre page Facebook compte 20 000 abonnés. Nous afficherons les objets là-dessus avec un lien vers le site de transaction. J’ai fait une première tentative sur ma page personnelle et j’en ai vendu trois dans le temps de le dire. Je ne dis pas que RPA va devenir un commerce de détail, mais toutes les portes sont ouvertes et, où il y aura du volume à produire, nous y serons. »

S’adapter à la demande, une question de survie

L’année 2020, marquée par la pandémie de la COVID-19, restera dans les annales pour longtemps. Elle aura toutefois permis à des entrepreneurs de se réinventer. C’est le cas de RPA Technologie qui a pris un moment de pause au printemps dernier pour revoir son modèle d’affaires. L’entreprise qui se spécialise dans l’imprimerie et le découpage au laser veut davantage miser sur sa capacité manufacturière et produire en volume. Bien connue et située sur la route 169, l’entreprise RPA Technologie offre des services d’imprimeries, de découpage et de gravure au laser. Les lettreurs de la région représentent une bonne proportion de sa clientèle et c’est notamment elle qui fabrique les médailles du Défi Pierre Lavoie. Autrefois, la compagnie était connue pour le remaillage des chaudrons de type creuset — un service qu’elle n’offre plus. Aujourd’hui, son succès réside dans sa capacité à s’adapter à la demande des clients.

Le plus gros laser de gravure sur le marché

Cette approche lui a permis d’acquérir un nombre important d’équipements qu’il est souvent le seul à posséder. « J’ai acheté le plus gros laser de gravure sur le marché, un quatre pieds par quatre pieds. Les entreprises finissaient par me sous-traiter parce que je faisais ce que leurs fournisseurs ne pouvaient pas faire et, finalement, je ramassais tout parce que j’étais en mesure de faire plus vite les choses qu’ils pouvaient faire ». Toutefois, cette caractéristique a fini par éparpiller l’entrepreneur. « Nous avons commencé à accepter toutes sortes de demandes de particuliers. Nous consacrions une bonne partie de notre temps à faire de la confection de trophée, d’affiches pour le chalet ou encore de gravures sur des casques de hockey ».

COVID-19, un bon moment pour faire le ménage

Lorsque le Québec s’est confiné en mars dernier, Luc Tremblay n’a pas eu le choix de se départir de la moitié de son personnel. « La COVID-19 m’a ouvert les yeux. Je venais de mettre à la porte des gens et je me suis dit qu’il était hors de question que les employés restants soient utilisés pour de la confection d’affiches de chalet ! La SADC Lac-Saint-Jean-Est a toujours été une ressource incroyable. Je les ai donc contactés et ils sont venus nous conseiller sur comment nous réorganiser. La décision a été prise d’arrêter les demandes de particuliers et d’y aller pour de l’industriel et du volume ! À l’époque, j’ai vu l’opportunité de concentrer mes ressources sur la fabrication de panneaux signalétiques sur les mesures sanitaires… vous savez… les indications sur comment se laver les mains et ce genre de choses. J’ai envoyé un courriel à tous mes clients et j’ai vendu plus de 5 000 affiches imprimées sur du coroplast », conclut fièrement l’homme d’affaires.

Commentaires