Auteur

Frédérica Fortin-Foster

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Les mines, portes ouvertes vers le nord publié dans notre édition du mois de janvier.

SAGUENAY – Bien que le Saguenay–Lac-Saint-Jean ne soit pas officiellement reconnu comme étant un territoire minier, il se distingue par son potentiel dans ce domaine. Certaines entreprises pensent que la région pourrait devenir un fournisseur majeur en raison du nombre d’activités sur le territoire ainsi que la présence abondante de ressources.

« On mentionne souvent que nous ne sommes pas une région minière, mais nous avons tout de même une mine en activité comparativement à Chibougamau, qui pourtant est un territoire minier reconnu. Rappelons que la mine Niobec, c’est plus de 500 emplois, c’est une filière de développement, mettant de l’avant l’extraction et la transformation. L’indicateur est principalement la quantité de claims récoltés région et en matière d’exploration, ça va plus que bien. Nous n’avons jamais vu autant de prise de claims depuis presque deux ans », mentionne Christian Tremblay, géologue et professionnel de recherche à la TRCM.

« La demande actuelle est fortement orientée vers le lithium, mais les métaux de base tels que le cuivre et le nickel jouent également un rôle crucial, notamment dans la transition énergétique. Dans le cas du lithium, on prévoit une demande mondiale importante dans les prochaines années, créant ainsi un défi majeur : une production limitée, mais une demande en explosion », ajoute M. Tremblay.

Support aux prospecteurs

En ce qui concerne la prospection de base, plusieurs activités se sont poursuivies en 2023. Ce sont une dizaine de projets d’exploration qui ont été visités, permettant la mise à jour de deux nouveaux indices. L’Association des prospecteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean, soutenue par la Table régionale de concentration minière (TRCM), a permis quant à elle, la découverte de trois nouveaux indices l’an dernier.

« Le camp de terrain en exploitation, organisé chaque année, agit comme un guide pour les prospecteurs, ciblant un secteur différent avec divers types de minéraux. Cette initiative offre une perspective sur les avancées en matière d’acquisition de connaissances, les découvertes récentes et l’accessibilité du territoire », mentionne M. Tremblay.

La présence d’un géologue est essentielle pour certifier les travaux de terrain et valider les découvertes des prospecteurs, qui, bien que passionnés de minéraux, ne sont pas des géologues professionnels. Un laboratoire est mis à la disposition des prospecteurs pour l’analyse des échantillons, pris en charge par la TRCM.

Prospection avancée

Les entreprises d’exploration ont été occupées l’année dernière, selon l’infolettre de décembre 2023, publiée par la Table régionale de concertation minière il y a quelques semaines. First Phosphate a pour sa part réalisé 20 forages sur la propriété de Bégin-Lamarche au début de 2023, recoupant les horizons enrichis en phosphore. L’entreprise souhaite poursuivre les forages sur cette propriété afin de préciser le volume et la teneur du dépôt.

La Société québécoise en exploration minière (SOQUEM) a poursuivi ses travaux en 2023 sur ces différents projets : le lac du Curé, celui de Génération Chibougamau, Beauregard, Olbers et récemment le projet Cardinal. Métaux BlackRock a dû céder son projet de fer-titane-vanadium à Strategic Resources en raison d’importantes difficultés financières. La nouvelle entreprise poursuit donc le projet de complexe métallurgique de ferrovanadium à Grande-Anse.

Arianne Phosphate cherche toujours le financement et les marchés pour son projet de mine de phosphate du Lac à Paul. Rappelons que l’entreprise travaille en parallèle avec des groupes de recherche sur le développement d’engrais organiques prometteurs. Pour ce qui est des Métaux Niobay, la compagnie a amorcé une campagne de forage en août 2023 dans la continuité de sa campagne de 2022 réalisée pour tester une hypothèse sur la fertilité de roches.

Mentionnons que plusieurs autres compagnies possèdent d’importants blocs de claims en région, cet article mentionne seulement les entreprises capitales. Ces principales organisations sont d’ailleurs détaillées davantage aux pages 16 et17 du journal.

« Une mine, on ne peut pas la déplacer ; on la recherche, on la découvre, puis on s’adapte aux diverses contraintes. Les entreprises adoptent une approche stratégique, choisissant soigneusement où s’établir, là où les ressources sont présentes ou potentiellement trouvables. La TRCM s’efforce de découvrir ces ressources et de promouvoir le territoire, souvent méconnu, afin de mettre en valeur son potentiel », conclut Christian Tremblay.

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