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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – SEFAR-BDH reçoit cette semaine une vingtaine d’experts de différentes filiales de l’entreprise installées dans sept pays, à l’occasion de son premier Symposium international sur le traitement des résidus miniers.

Le bureau saguenéen de l’entreprise, qui conçoit et fabrique des médias filtrants pour la filtration des procédés industriels, en plus de fournir des produits pour le traitement des poussières industrielles (filtres pour dépoussiéreur), se positionne comme un leader dans le secteur minéral et a réalisé plusieurs projets au Québec, notamment pour Rio Tinto, Agnico Eagle et Canadian Malartic. C’est pour partager les pratiques gagnantes dans le secteur minier que ses dirigeants ont décidé d’organiser ce premier symposium avec d’autres filiales de SEFAR, principalement en Amérique du Nord et du Sud.

« C’est une nouvelle tendance au niveau mondial, le traitement des résidus miniers. C’est ce que les mines font partout dans le monde : elles assèchent les lacs de résidus pour n’avoir que les résidus solides et peuvent replanter de la végétation par-dessus après », explique Yves Tremblay, directeur général de SEFAR-BDH, la filiale saguenéenne de l’entreprise.

M. Tremblay cite en exemple le projet Vaudreuil 2022, qui prévoit notamment la filtration industrielle des résidus de bauxite, qui seront déshydratés par pressage mécanique. SEFAR-BDH réalisera des filtres-presses pour ce projet. « De plus en plus de grands producteurs miniers dans le monde vont vers des solutions du genre pour assécher leurs résidus. […] Nous avons fait plusieurs beaux projets ici et nous souhaitons qu’ils servent de référence pour nos autres filiales. Nous voulons multiplier ailleurs les succès que nous avons au Québec », affirme le DG de SEFAR-BDH. Des conférences sur les meilleures pratiques et des présentations de différents experts étaient d’ailleurs au programme de la semaine.

Croissance

BDH est basée à Saguenay depuis 1991, mais a été acquise par l’entreprise familale suisse SEFAR, qui œuvre dans le domaine de la filtration depuis près de 200 ans, en 2006. Les propriétaires souhaitaient alors s’intégrer dans un réseau international. Elle est la seule des 26 filiales de l’entreprise à être établie au Québec et emploie maintenant une quarantaine de personnes. « On est en croissance depuis environ 10 ans. […] On a réalisé une extension à nos locaux il y a cinq ans et on devra agrandir d’ici deux ans au maximum pour répondre à nos besoins », indique Yves Tremblay. L'entreprise a aussi acquis un imposant laser pour la découpe automatisée des tissus des filtres l'an dernier.

L’entreprise exporte ses produits un peu partout dans le monde, notamment en Australie, en Jamaïque, en Malaisie, en Angleterre et au Japon. Elle s’attaque également au marché chinois, qui recèle un potentiel énorme en ce qui a trait au secteur minier, puisque de nombreuses mines et usines y sont implantées. Un premier produit y a d’ailleurs été vendu récemment. « C’est un marché très intéressant, mais très difficile à percer. […] C’est une fierté pour nous d’exporter dans le monde à partir du Saguenay », souligne M. Tremblay.

Unique au monde

SEFAR-BDH a développé, il y a une quinzaine d’années, un produit unique au monde : un dépoussiéreur dont les embouts sont scellés et coulés en aluminium, qui peut être utilisé à haute température. Ce produit novateur, inventé localement par le Dr Luc Parent, a été baptisé X-Series et n’a aucun compétiteur dans le monde. « Quand il y a une cheminée à quelque part, on doit gérer les poussières émises. C’est là que le dépoussiéreur entre en jeu pour récupérer toutes sortes de petites particules. Notre produit a un taux d’efficacité élevé, de 99,9 % et améliore beaucoup les résultats environnementaux des entreprises », notent M. Tremblay et le président de SEFAR pour l’Amérique du Nord, David Koebcke.

Quelque 700 de ces appareils sont maintenant installés un peu partout dans la province. « Il s’agit d’un marché de niche, qui offre une valeur ajoutée au client », précise M. Tremblay.

M. Koebcke explique que le bureau saguenéen sait innover, non seulement pour ce produit, mais dans le marché des résidus miniers, où l’entreprise possède de nombreux compétiteurs. « Le gros avantage de SEFAR est que nous sommes intégrés. Nous faisons le fil, nous le tissons et nous fabriquons les solutions finales pour le client. Nous offrons aussi des solutions globales au client. Nous pouvons modifier, créer de nouvelles solutions pour s’adapter aux besoins de nos clients », concluent les deux dirigeants.

Mentionnons que SEFAR, présente sur six continents, effectue un chiffre d’affaires de près de 500 M$ par an. Elle emploie plus de 2 800 personnes à travers la planète.

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