En entrevue exclusive à Informe Affaires, le président du comité sur l’Entreprenariat de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Éric Dufour, est formel. Pour propulser l'entreprenariat québécois, il faut intégrer son enseignement dans le système d’éducation, idéalement dès l’école primaire. « Il faut dépister rapidement le profil entrepreneurial chez les jeunes et les amener vers un cheminement scolaire adapté, » a-t-il lancé.
Éric Dufour confirme que c’est l’esprit d’une des nombreuses recommandations de son comité qui ont été récemment déposées à la ministre Lise Thériault, dans le cadre de la consultation sur le « Plan d’action gouvernemental en entrepreneuriat » du gouvernement du Québec, qui sera rendu public en mai prochain. L’homme agit également comme vice-président de la région Saguenay-Lac-Saint-Jean, Chibougamau et Côte-Nord pour Raymond Chabot Grant Thornton et est également leader national pour la relève entrepreneuriale, pour RCGT au Québec.
Amener des solutions concrètes
Éric Dufour a accepté la présidence du comité sur l’Entrepreneuriat de la FCCQ en décembre dernier pour que les choses bougent. Il confie que même si l’entreprenariat est à la mode actuellement au Québec et qu’il se fait beaucoup de bonnes choses, il faut structurer notre approche et nos actions. « Ça faisait deux ans que je siégeais sur cette table, mais avant d’accepter le poste, je me suis assuré que nous aurions la latitude nécessaire pour faire évoluer l’entrepreneuriat au Québec, en proposant des solutions concrètes, il fallait changer la mission de ce comité et revenir à l’essentiel », a-t-il lancé. Le comité ad hoc a déposé d’autres importantes recommandations qui ont été validées par le conseil de direction de la FCCQ.
Trois axes principaux
Selon Éric Dufour, le comité sur l’Entrepreneuriat de la FCCQ s’est assuré de travailler uniquement sur trois axes de façon à ne pas disperser ses énergies et à viser des résultats concrets. Outre le premier thème, concernant la culture économique et l’éducation entrepreneuriale, le groupe de travail a suggéré, comme deuxième volet, d’assurer une meilleure convergence entre l’encadrement de l’innovation et celui de l’entrepreneuriat, jusqu’à la commercialisation. Le troisième axe privilégié par le comité s’appuie sur des propositions pour ouvrir les perspectives du financement des entreprises à de nouvelles avenues.
Une écoute attentive
Éric Dufour s’estime confiant que les suggestions présentées soient prises en compte par le gouvernement. Il assure que la ministre Thériault a une grande sensibilité pour les problématiques vécues par les propriétaires de PME, puisqu’elle était elle-même entrepreneure avant d’entrer en politique. Même si les délais étaient courts, le comité de la FCCQ est satisfait de l’écoute gouvernementale. « On voulait être impliqués dans la consultation. On aurait aimé pouvoir consulter les gens d’affaires par le biais des 10 plus importantes chambres du Québec, mais le temps nous a manqué. Toutefois, on a pu déposer nos demandes lors d’une rencontre avec le sous-ministre Mario Limoge et son comité ministériel, qui ont démontré une écoute très attentive de nos propositions».
Les chambres de commerce au premier plan
Éric Dufour assure que les recommandations faites par le comité qu’il préside ont été préparées dans un contexte de « pleine liberté ». Il compare la situation de son groupe à celles des nombreux comités ayant des missions semblables et qui ont été mis en place par le gouvernement du Québec. Celui qui a été président de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-le-Fjord (CCISF) pendant cinq ans croit fermement que ces organisations occupent une position stratégique pour intervenir en entreprenariat. D’ailleurs, une fois que le Plan d’action gouvernemental en entrepreneuriat sera rendu public, en mai prochain, ce sera à la CCISF de mobiliser les autres chambres de la région sur cet important enjeu.
Inf: fccq.ca