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Maxime Hébert-Lévesque

DOLBEAU-MISTASSINI – Ébénisterie PTM, qui tient également une bannière Flor Deco située sur la 8e Avenue à Dolbeau-Mistassini et à La Tuque, amorce un pas de plus dans sa relève. En effet, Pierre Tremblay, le fondateur de l’entreprise, vient de vendre la quasi-totalité de son actionnariat à Sonia Dufour, ses deux enfants et un couple extérieur du noyau familial.

« Pierre Tremblay a fondé l’entreprise il y a près de 35 ans. Je suis dans l’aventure avec lui depuis 28 ans et nous avons eu deux enfants, Valérie et Steeven Tremblay. Pierre détenait 70 % de l’actionnariat jusqu’à tout récemment et il vient de me céder 30 %, et 30 % à nos deux enfants ainsi qu’à un couple d’entrepreneurs, Hervé Villeneuve et Stéfanie Martel, qui désire reprendre le flambeau au niveau de l’ébénisterie. Le rachat s’effectue sur une promesse de remboursement sur les cinq prochaines années », explique Sonia Dufour qui se retrouve par cette dernière transaction l’actionnaire majoritaire avec 60 % des parts.

La femme d’affaires explique que le projet de relève se dessine depuis plusieurs années. Les enfants du couple gravitent autour des commerces depuis qu'ils sont jeunes et depuis un moment, ils administrent les boutiques de Dolbeau et La Tuque. « Nous savions que les enfants reprendraient tôt ou tard les rênes de l’entreprise. Les vraies discussions ont toutefois débuté il y a deux ans. Je ne cache pas que je compte me retirer dans une dizaine d’années et l’enjeu était de savoir si nos enfants étaient prêts à partager l’actionnariat avec du monde de l’extérieur. Ébénisterie PTM compte trois places d’affaires ainsi qu’un atelier. La charge de travail est considérable pour seulement deux propriétaires. »

Une reprise en douceur

Sonia Dufour précise que lorsqu’il a été convenu de faire entrer des gens qui n'étaient pas membre de la famille dans l’actionnariat, ce sont ses deux enfants qui ont choisi leurs partenaires d’affaires. De plus, une firme de consultation a été mandatée pour assurer une relève en douceur. « J’ai toujours administré l’entreprise toute seule et d’une certaine façon. Je devais mettre en place une méthodologie afin de transférer mon savoir aux repreneurs. La firme est donc venue m’appuyer dans un plan de formation pour préparer mes nouveaux directeurs. Il ne s’agit pas seulement qu’ils connaissent les produits, il faut aussi qu’ils apprennent à lire et comprendre les états financiers. »

Pierre Tremblay, quant à lui, conserve 10 % des parts et amorce présentement sa préretraite. « Il a diminué ses heures et se concentre sur les tâches qu’il préfère dans l’entreprise. Il a toujours été du côté de l’installation et de la production et il poursuit cette année à nous donner un bon coup de main à ce niveau. »

Investir dans son créneau

Un peu avant la concrétisation du projet de relève, la famille Tremblay avait effectué des investissements au niveau de son atelier d’ébénisterie. « Depuis deux ans, la demande est forte pour tout ce qui concerne la rénovation. Notre expertise reconnue, deux clients sur trois qui entrent dans nos boutiques viennent pour entre autres, un projet d’armoires de cuisine. Cela nous a motivés à investir 800 000 $ pour doubler l’espace de travail de l’atelier de Dolbeau et se procurer des machines plus performantes au niveau de la production. » Pour les prochaines années, les gestionnaires désirent revoir l'aménagement en boutique afin d'être en mesure de tenir plus de stock sur le plancher.

Revoir la gestion RH

Les repreneurs ne comptent pas effectuer de changements majeurs au niveau des services et produits, toutefois, on souligne que l’attention est dirigée sur la gestion des ressources humaines. « Nous avons engagé une firme de gestion RH externe afin de nous assurer d’avoir les outils de gestion les plus adéquats et nous avons mis l’accent sur le bien-être des employés. Nous sommes en période de rareté de main-d’œuvre et il est important de travailler à augmenter notre rétention et notre attractivité. Nous avons également fait des démarches pour embaucher des travailleurs étrangers », conclut Sonia Dufour qui ajoute que l’acquisition dernièrement d’une cellule complète de découpage, une machine entièrement automatisée, a pour effet de combler un quart de travail.

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