Auteur

Karine Boivin Forcier

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Vitrine industrielle du Lac-Saint-Jean, une vue d’ensemble » publié dans notre édition du mois de juin.

ROBERVAL – La MRC du Domaine-du-Roy compte actuellement plusieurs projets de repreneuriat. Les jeunes travailleurs désireux de prendre la relève d’une entreprise sont nombreux. C’est toutefois le financement de ces projets qui représente un enjeu dans le secteur.

La problématique s’est d’abord fait sentir dans le domaine forestier, mais s’étend aussi aux autres secteurs d’activités. Une analyse de la situation que la MRC a fait réaliser par une firme externe confirme d’ailleurs ce constat.

« Nos entrepreneurs sont âgés de 60 à 65 ans. La plupart veulent rester dans l’entreprise, mais ils souhaitent céder graduellement. Nous nous sommes aperçus qu’il y a des releveurs, mais que les moyens financiers ne suivent pas. Les institutions financières et Investissement Québec sont ouverts, mais une mise de fonds est nécessaire. Il faut que l’argent vienne de quelque part », explique Jean Simard, conseiller sectoriel foresterie, industrie et bioéconomie à la MRC.

Une forte demande

M. Simard indique que ses collègues et lui reçoivent énormément de demandes en lien avec des projets de relève. Sur une cinquantaine de dossiers de financement traités par année, il y en a environ la moitié qui sont liés à ce sujet. « Nos entrepreneurs vieillissent. […] Il y a beaucoup de jeunes employés qui veulent racheter. Les entreprises sont intéressées et demandent une mise de fonds raisonnable. Sauf que ces jeunes entrepreneurs n’ont pas beaucoup de capitaux. […] Il faut leur donner les moyens de réaliser leur projet », croit-il.

Selon le conseiller, le vieillissement des propriétaires d’entreprises, combiné à la pénurie de main-d’œuvre, fait en sorte de stimuler les processus de reprise, mais de façon graduelle.

« Les propriétaires vont céder un certain pourcentage de leurs parts. C’est un phénomène qu’on ne voyait pas il y a quatre ou cinq ans. […] Avec la pénurie de main-d’œuvre, les entrepreneurs plus âgés veulent assurer la pérennité et conserver leurs employés clés. En les impliquant dans l’actionnariat, c’est plus facile de les garder à long terme, en plus de faire profiter l’entreprise de leur expertise. »

Nouveau fonds

Devant le manque de mise de fonds et la forte demande, l’équipe de la MRC travaille à la création d’un fonds dédié au repreneuriat. Il s’agit d’ailleurs d’une des recommandations du diagnostic sur la relève que l’organisme a fait réaliser.

« Je ne peux pas quantifier encore la capitalisation, mais ce fonds serait destiné seulement au releveur. Ça prend un fonds avec une formule très souple, comme un moratoire sur les remboursements, etc. Les institutions financières considèrent ces prêts-là comme une mise de fonds. […] Ça nous permettrait de lancer ces jeunes. Il faut qu’ils puissent avoir accès à ces entreprises pour en assurer la pérennité », estime Jean Simard.

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