SAGUENAY – Thomas Lévesque, le fondateur de Mobile Expert, une PME spécialisée dans la vente d’accessoires et la réparation de téléphone cellulaire, a vendu son entreprise le 8 septembre dernier à un couple de jeunes entrepreneurs, Sophie Baron-Bouchard et Alexandre Fortin. Après 11 ans de gestion, une dizaine d’employés et deux succursales situées à Chicoutimi et Alma, l’homme d’affaires a décidé qu’il était temps de passer le flambeau.
« Il y a un moment où tu sens que tu n’es plus utile à ton entreprise. C’est un sentiment en affaires qui est gratifiant, puisque c’est la preuve que tu as réussi, mais en contrepartie la routine s’installait et l’excitation entrepreneuriale me manquait », indique Thomas Lévesque, le fondateur et ancien propriétaire de Mobile Expert.
L’homme d’affaires n’a toutefois pas l’intention de redémarrer un projet entrepreneurial dans l’immédiat. « Je suis présentement en deuil de mon entreprise. Je l’ai fondée il y a 11 ans et je dois prendre le temps de bien tourner la page avant de me lancer dans quelque chose de nouveau. J’ai une certaine quantité d’argent de côté et c’est important d’y aller tranquillement et de manière réfléchie avant d’investir », précise M. Lévesque, qui ajoute qu’il gravite autour du marché immobilier en détenant quelques immeubles résidentiels.
Une relève en douceur
Sophie Baron-Bouchard, l’une des repreneurs de Mobile Expert, était déjà à l’emploi de la PME à titre de directrice adjointe. « Lorsque j’ai signifié mon intention de vendre le commerce, Sophie et son conjoint ont mentionné leur intérêt. Mme Baron-Bouchard connaissait très bien le fonctionnement de l’entreprise et, pour preuve, je reste à sa disposition pour des questions et des conseils et elle me sollicite très peu. C’est un peu déroutant, mais cela me réjouit. Cela prouve que j’ai choisi les bonnes personnes. Ce sont des gens qui ont les mêmes valeurs entrepreneuriales que moi et qui assureront la pérennité des boutiques », confie Thomas Lévesque.
Le processus de relève se serait échelonné sur une période de six mois et les négociations auraient bien été. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué, mais M. Lévesque assure que les deux parties en sortent gagnantes. « J’ai aidé le couple dans la mesure de mes capacités en acceptant le remboursement progressif d’une balance du prix d’achat. »
Pas de formation spécifique
M. Lévesque a démarré son entreprise à 24 ans, au moment où le marché se transformait. « 2012 a été une année de transition sur le marché du mobile. Les téléphones intelligents prenaient de plus en plus de parts de marché et ceux-ci coûtaient très cher. Les consommateurs avaient désormais un incitatif à les faire réparer lorsque ceux-ci brisaient. Une opportunité d’affaires que j’ai saisie. J’ai commencé dans mon appartement à réparer le cellulaire de quelques-uns de mes amis. Je n’avais aucune formation en électronique et je me documentais sur Internet. D’ailleurs, à ce jour, il n’existe pas vraiment de programme. J’ai formé les premiers employés », explique l’entrepreneur, qui conclut en ajoutant qu’il y aura toujours de l’emploi dans le domaine de la réparation. « Les fabricants n’ont pas intérêt à ce que les choses durent éternellement. C’est une logique d’obsolescence programmée. »