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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Les entreprises régionales qui ont des besoins en consolidation d’équipe et en stratégie d’affaires auront désormais accès à la méthode LEGO® SERIOUS PLAY®. Deux employées de L’Adjointe, Émilie Lavoie-Gagnon et Catherine Émond, font en effet partie des 12 Québécois récemment formés et certifiés par l’Association of master trainers.

C’est la première fois qu’une telle formation se donnait au Québec et les deux femmes sont les seules à l’avoir suivie au Saguenay–Lac-Saint-Jean. « C’est vraiment précis et encadré. Ce n’est pas parce que tu utilises des LEGO dans une activité que c’est automatiquement LEGO® SERIOUS PLAY® (LSP). Nous avons suivi un enseignement de quatre jours assez intense », soulignent-elles.

La méthode LSP emploie les briques LEGO pour mobiliser et engager les participants dans un processus de construction collective. Elle permet de communiquer en 3D et de faire face à des défis complexes et abstraits, puisque les briques servent à bâtir des métaphores et à raconter un récit. « Ça permet, dans un déroulement structuré, d’obtenir 100 % de la participation des gens, de libérer l’imagination et l’intuition ainsi que de créer des visions partagées », explique Catherine Émond, consultante RH, coach professionnelle et facilitatrice LEGO® SERIOUS PLAY®.

Développée dans les années 90 par un responsable de LEGO, Robert Rasmussen, et des chercheurs de différents domaines, la méthode se veut accessible. « Des briques LEGO, tu peux les utiliser avec n’importe quelle culture, quel que soit le sexe, l’âge, le degré de scolarité. Ça permet de ramener tout le monde au même pied d’égalité », rappelle Émilie Lavoie-Gagnon, conseillère en développement organisationnel et facilitatrice LEGO® SERIOUS PLAY®.

Un processus structuré

Même si elle utilise des briques d’un jeu populaire, la méthode suit un processus rigoureux et des règles sont imposées aux participants, notamment afin de faciliter la communication et les échanges. Entre autres, les papiers, crayons et cellulaires sont interdits. De plus, les participants doivent garder le silence en construisant, ne peuvent pas aider les autres ou toucher leurs créations et ne doivent pas couper la parole aux autres. Seules les phrases formulées positivement sont acceptées. « Au départ, on fait de petites étapes pour susciter la créativité des participants, développer les habiletés de construction. Ensuite, on se dirige vers une plus grosse réalisation ensemble », précise Mme Émond.

Les briques n’ayant pas de signification intrinsèque, cela permet à chaque participant de concrétiser ses perceptions et de les exposer, qu’il soit introverti ou extraverti. « On part toujours de quelque chose d’individuel, afin que chaque personne apporte quelque chose, pour aller vers le collectif. […] Tout le monde doit parler de sa construction, donc même quand on arrive à quelque chose de groupe, ce qu’une personne va avoir amené, il y a seulement elle qui peut en discuter », révèle Mme Lavoie-Gagnon.

Lors de l’activité, les facilitatrices vont donner des consignes pour les constructions, s’assurer que tout le monde est au même niveau et que chacun utilise les mêmes mots pour parler de la construction, sans être influencé par l’opinion des autres. Chaque étape est réfléchie avec soin. « Il importe de bien cibler la problématique pour l’entreprise afin de bien nommer les choses. Il faut voir les détails pour trouver le bon angle pour attaquer cet enjeu. Les phrases sont pensées d’avance pour tout le processus », mentionne la conseillère en développement organisationnel.

La réalisation collective doit obtenir l’acceptation de chaque participant. « On fait une histoire ensemble jusqu’à ce que tout le monde soit d’accord. Ça devient une histoire partagée et on construit autour de ça ensuite », résume Catherine Émond.

Solutions novatrices

Les deux facilitatrices rappellent qu’on sort de l’activité non pas avec une seule solution, mais plutôt avec des pistes de solutions. « Avec la méthode LSP, on rend accessibles des réflexions qui ne l’auraient pas été, la participation de gens qui ne l’auraient peut-être pas fait », assure la présidente fondatrice et directrice générale de L’Adjointe, Jessika Desloges.

Selon Émilie Lavoie-Gagnon, cet accès à des solutions originales est dû au fait que la méthode LSP emprunte des chemins différents de ce qu’on connaît habituellement. « Souvent, on se bloque à quelque chose. En fait, notre cerveau est paresseux. Pour répondre à une question, il va puiser dans ce qu’il a déjà fait ou ce qu’il connaît déjà. Quand on a les mains dans les briques LEGO, notre cerveau n’a pas accès à ça. Il n’a pas le choix de réfléchir différemment. Ça permet d’aller chercher des solutions qu’on n’aurait pas cru avoir », conclut-elle.

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