N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Développement minier : les projets miniers et leurs enjeux au Saguenay-Lac-Saint-Jean et au nord du Québec », publié dans notre édition du mois d’octobre.

 

SAGUENAY – Les prospecteurs constituent un premier maillon de la chaîne qui mène, potentiellement, au développement d’une mine. Le métier a grandement évolué depuis les débuts de l’exploration minière, si bien que le Saguenay–Lac-Saint-Jean est la seule région au Québec dont l’association de prospecteurs est restée vivante à travers le temps.

L’organisation se destine aujourd’hui à soutenir ses membres dans leurs démarches sur le terrain pour faciliter leur recherche d’indices miniers, à leur transmettre l’information et à les tenir au courant des nouvelles technologies et avancées dans ce secteur. « Notre association a déjà eu 80 membres, mais nous sommes une quarantaine maintenant. Nous avons une dizaine de membres plus actifs. […] Nous avons aussi trois nouveaux prospecteurs plus jeunes qui ont adhéré », souligne le président de l’Association des prospecteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean (APSLSJ), Gervais Simard.

L’APSLSJ organise aussi des groupes de formation pour ceux qui souhaitent devenir prospecteurs, en collaboration avec un géologue de la région. « On attend d’avoir une dizaine de personne pour former un groupe. […] Avec notre site Web, maintenant, les gens peuvent nous contacter plus facilement et on a des demandes de l’extérieur de la région », explique M. Simard.

Trouver des indices

Les prospecteurs sont souvent les premiers sur le terrain, ceux qui découvrent de nouveaux indices miniers. « On a des cours de prospection de base, sur les minéraux, les formations géologiques et comment aller dans les bois ou les champs pour faire de la prospection. On apprend quelle sorte de minéraux on peut trouver dans les formations géologiques et à les identifier », note le président de l’APSLSJ, qui a débuté dans le métier en 1993 avec le Fonds minier, qui formait des prospecteurs dans la région.

Si, à l’époque, les prospecteurs se rendaient sur le terrain, recherchaient les minéraux, faisaient analyser leurs découvertes et prenaient un claim lorsque les teneurs étaient bonnes, de nos jours, ils doivent plutôt prendre un claim désigné sur carte avant de se rendre sur le terrain. Ainsi, des frais sont engagés avant même de savoir si des minéraux seront trouvés. Toutefois, avec les nouveaux outils technologiques, il est parfois plus facile de se préparer. « On a un meilleur point de base avec les cartes numériques. On peut voir les anciens indices, par exemple. Souvent, il y a des prospecteurs qui vont retourner sur les sites d’anciennes mines ou d’anciens indices, parce que les techniques d’aujourd’hui sont plus avancées et permettent de trouver ou d’exploiter ce qu’on ne pouvait pas avant », révèle Gervais Simard.

De l’indice à la mine

Lorsqu’un prospecteur trouve un indice minier qui pourrait être exploitable, son but est ensuite de vendre (ou de faire optionner) la propriété par une entreprise minière junior ou senior. « Les prospecteurs trouvent l’indice, ensuite c’est la compagnie junior ou senior qui trouve la mine. Le prospecteur n’a souvent pas les moyens financiers pour faire les démarches qui permettent de voir s’il y a un gisement exploitable, comme les relevés géophysiques, etc. », indique M. Simard.

L’entreprise peut alors engager le prospecteur afin qu’il poursuive le travail. Elle paie aussi des royautés sur la propriété, par exemple un montant d’argent réparti sur un certain nombre d’années. Un pourcentage est aussi accordé, en général, si la mine se développe finalement. Mentionnons que les prospecteurs peuvent travailler à leur compte ou être engagés par une entreprise dès le départ pour faire de la prospection.

Selon le président de l’APSLSJ, l’intérêt pour un minéral donné vient par vague. Il a ainsi constaté selon les époques, dans la région, un engouement pour le nickel, le cuivre, le cobalt, le granit et la labradorite. « En ce moment, c’est le lithium. Tout le monde veut en trouver », conclut-il.