Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Industrie numérique, innovation et croissance » publié dans notre édition du mois de décembre.

ALMA – Le Collège d’Alma, en partenariat avec ses deux centres de recherche le Colab et Agrinova, lance le projet PRAT. Une étude visant à mesurer l’impact lié à l’intégration d’une technologie numérique sur le bien-être humain et animal dans les fermes laitières.

La question à laquelle tente de répondre ce projet d’étude est de savoir si la technologie implantée sur les fermes répond au bénéfice des humains et des animaux ou si elle néglige l’un des deux groupes ou, encore, elle ne répond pas aux attentes. L’élevage de précision (ou la ferme intelligente) est en plein essor et représente un éventail impressionnant de possibilités. Or, la mise en place de ces nouvelles technologies apporte plusieurs défis à surmonter. L’acheminement et le stockage de données, l’autonomie en énergie des dispositifs et les coûts associés à ces technologies en sont quelques exemples. Ajoutez à cela l’équilibre entre le bien-être, le confort animal et la rentabilité.

« La technologie numérique est très souvent évaluée selon des critères de performances, de coût et d’optimisation des processus. Mais des questions comme la charge de travail supplémentaire, le stress à l’appropriation d’une nouvelle technologie et les impacts d’un nouvel outil sur les bêtes sont rarement analysés. Dans le cadre de ce projet qui se déroulera sur une période allant d’un an et demi à deux ans à partir de 2023, nous suivrons 15 fermes situées dans trois régions du Québec qui ont adopté une nouvelle technologie s’apparentant à de l’intelligence artificielle (IA) ou de la robotique. Agrinova se chargera d’évaluer les impacts positifs et négatifs sur les animaux et le Colab analysera les mêmes choses, mais sur les agriculteurs », explique Aurélie Pinceloup, directrice stratégie, expérience et technologies au Colab.

Les fermes de la région qui participent au programme sont : la Ferme Roloi de Saint-Gédéon, la Ferme Éloïse d’Alma et la Ferme Des Sureaux de l’Ascension-de-Notre-Seigneur.

Les fermes laitières

Pour l’étude mesurant les impacts des technologies, les chercheurs et scientifiques ont délibérément choisi les fermes laitières. Une décision qui découle de nombreux facteurs. « En agriculture, l’industrie laitière est l’un des secteurs où il y a eu le plus d’investissements concernant l’automatisation, la robotisation et l’implantation de nouvelles technologies. C’est aussi un domaine d’activité où les connaissances en matière de santé animale sont très poussées. Nous ne pouvions pas choisir une meilleure industrie pour l’étude de technologies de pointe », indique Mme Pinceloup.

Le résultat du projet devrait mener à une série d’informations servant à mesurer les performances des différentes technologies sur le marché. Les agriculteurs pourront donc se fier à cet outil lors de l’acquisition d’un nouveau système. Une bonne technologie implique un meilleur suivi de la santé des animaux, une amélioration de la gestion du temps, une prise de décision plus rapide, une amélioration de la rentabilité des opérations, une amélioration de la qualité de vie de l’exploitant, un meilleur suivi de la reproduction et une augmentation de la productivité laitière. En parallèle, un mauvais outil va conduire à des problèmes d’accessibilité, de réticence à l’adoption par les travailleurs, l’incompatibilité informatique avec les systèmes déjà en place et une rentabilité incertaine.

Les outils du futur

« Lorsqu’on parle de nouvelles technologies, on ne fait pas référence au robot trayeur comme on observe déjà dans plusieurs fermes laitières. Ça va beaucoup plus loin que ça. Il y a présentement des robots cuisiniers qui s’occupent de préparer la nourriture des vaches en prenant compte des bons dosages des valeurs nutritives. Il y aussi des robots qui s’occupent de servir la nourriture aux vaches et d’autres qui gèrent le nettoyage des litières et des milieux de vie. Nous avons même une ferme qui étudie présentement la possibilité d’acquérir une technologie de contrôle des troupeaux à distance. Les vaches en liberté doivent pâturer à plus d’un endroit afin de manger de l’herbe fraiche. L’agriculteur doit donc déplacer son troupeau à l’occasion. Un nouveau système de colliers avec une technologie GPS intégrée permettrait de bouger les ruminants par une petite impulsion. Le fermier sélectionnerait des secteurs à pâturer sur une application mobile et les colliers au cou des bovins se chargeraient du reste », conclut Aurélie Pinceloup.

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