Dominique Savard
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Dominique Savard

SAGUENAY – Marlène Deveaux est à la tête de l’entreprise familiale : Revêtement sur métaux(RSM) qu’elle dirige avec ses deux fils, et qui se spécialise dans la peinture électrostatique, particulièrement de produits d’aluminium. Elle compte parmi ses clients Devinci et Hydro-Québec. L’équipe de RSM a d’ailleurs été impliquée dans la finition de produits qui se sont retrouvés dans des centrales électriques du Québec, mais également dans les rues New York pour embellir les nouveaux lampadaires de la Grosse Pomme.

’entreprise offre un service de traitement de surface sur les métaux, l’application de peinture en poudre, de peinture liquide et de sablage au jet de sable. « Nous sommes les seuls à peindre et poser manuellement des autocollants pour ensuite poser un scellant en poudre. C’est de la haute performance ! On vient justement de terminer les 751 vélos Bixi destinés à Dubaï. Mon entreprise est reconnue non seulement parce que j’ai mauvais caractère et que je suis une femme de tête… mais en raison de la qualité du travail et parce que nous faisons des choses que les autres ne font pas, soit des pièces de haute qualité avec valeur ajoutée », affirme sans hésitation Marlène Deveaux.

Une « Germaine » formée chez Alcan

La PDG est fière du travail accompli depuis qu’elle a mis la main sur cette entreprise en 2004. Surintendante de production chez Alcan pendant 15 ans, Mme Deveaux a quitté son emploi à la naissance de son quatrième enfant en 2002, se promettant de retourner sur le marché du travail à son compte quand le temps serait venu.

« Je suis un peu “Germaine”, car je sais ce que je veux professionnellement. On m’a fait savoir que la compagnie CJLAC n’allait pas bien financièrement et j’ai déposé une proposition concordataire aux créanciers pour la racheter. J’ai acheté les actifs de l’entreprise et je l’ai repartie à zéro à compter d’octobre 2004. J’étais seule à l’époque. Ma vie a changé en juin 2005 lorsque j’ai embauché un directeur de production. Michel Parent connaissait la peinture en poudre et c’est lui qui a fait ce que je suis devenue aujourd’hui. Il m’a tout montré et tout expliqué. Après cela, je suis allée chercher des clients, un à un, tout en remplaçant l’ancien nom pour celui de Revêtement sur métal (RSM) », raconte la Jonquiéroise.

La peinture en poudre commençait à cette époque dans la région, selon Marlène Deveaux qui avoue que Devinci est un client extraordinaire pour son entreprise, même s’il est saisonnier. « Nous avons d’autres gros clients, particulièrement dans la région de Montréal, qui nous permettent de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. »

Avec ses garçons

La femme d’affaires peut compter sur une belle relève avec la présence à ses côtés de deux de ses enfants. Hugo et Thomas sont devenus respectivement actionnaires de RSM en 2015 et en 2018.« Ils s’entendent très bien et moi, comme je suis une mère, j’use de psychologie avec eux au travail, comme je le faisais à la maison. Avec cette relève, je vais pouvoir m’accorder de plus en plus de vacances. Je passerai d’ailleurs six semaines en Argentine cet hiver, ce qui explique pourquoi je suis inscrite à des cours intensifs d’espagnol. »

Trois usines dont une nouvelle à Jonquière

Revêtement sur métaux (RSM) compte trois ateliers soit deux dédiées à la peinture en poudre, la principale située sur la rue Deschênes à Arvida et celle qu’elle opère depuis 2018, dans les locaux de Proco à la Baie. La toute dernière installation, spécialisée dans la peinture liquide, est installée sur la rue Bauman à Arvida.

« Mes deux garçons, Hugo et Thomas s’occupent de l’usine liquide. C’est une entreprise en démarrage (start-up) fondée en octobre 2018. Il y a plus de peinture au liquide dans la région qu’en poudre. C’est difficile de sortir un client du liquide pour le mettre en poudre et celui qui utilise la poudre ne reviendra jamais au liquide. Les pièces sont beaucoup plus grosses et les équipements sont complètement différents avec la peinture liquide.

« Par exemple, on peint des poutres d’acier, des postes de pilotage de simulateurs d’avions Boeing, d’Airbus de et de CAE, etc. On parle de pièces de 40 000 livres alors que dans l’usine en poudre, on ne dépasse pas 500 livres », explique Mme Deveaux.

Du côté des investissements récents, la PDG souligne qu’elle vient d’acquérir pour l’usine de peinture en poudre un charriot élévateur extérieur au coût de 100 000 $.

Investissements

« Je dois aussi investir régulièrement, car les équipements ont besoin d’entretien et je raffine avec de meilleurs outils », lance-t-elle. Au total, une quarantaine d’employés œuvrent dans l’une ou l’autre des trois usines de RSM. Marlène Deveaux avoue que le nombre fluctue d’une semaine à l’autre. « J’en perds deux, j’en retrouve trois », illustre-t-elle.

« Les gens qui commencent à travailler ici sont généralement sans emploi, sans diplôme, sans hygiène de vie. Je les forme de A à Z. Et ils ne sont pas au salaire minimum pour autant. Ils commencent à 15 $/heure. Comme la rareté de main-d’œuvre est partout, je comprends qu’après une ou deux années, ils s’en vont pour de meilleures conditions. Mes employés ne sont jamais laissés à eux-mêmes. C’est un travail d’équipe et plusieurs se joignent à nous par le biais du bouche-à-oreille. »

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