SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN – Même si les activités extérieures comme la motoneige, le ski, la raquette, le ski de fond et la pêche blanche demeurent accessibles, la saison touristique hivernale s’annonce très difficile pour le reste de l’industrie, selon Lily Gilot, la présidente de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean.
« Ce n’est vraiment pas bon, car la plupart des attraits touristiques sont fermés. C’est zéro revenu. Par exemple, la motoneige devait attirer du tourisme à l’international avec les Européens. Les pourvoiries et les gens qui organisent des circuits guidés n’ont pas de clientèle. Les régionaux ne louent pas de motoneige, ils en possèdent une. Il y a très peu de retombées économiques. Les centres de ski qui ont de l’hébergement à location doivent oublier le volet touristique. Il y a quand même un bel achalandage, car beaucoup de gens qui sont revenus à cette activité. Je connais plusieurs joueurs de hockey des ligues de garage qui ont ressorti leurs skis qui n’avaient pas servi depuis plusieurs années », explique Mme Gilot.
La présidente ajoute du même souffle qu’elle a déclaré à quelques reprises que les gens qui sont prêts à louer un condo au Mont-Tremblant pour des milliers de dollars pourraient investir cet argent ici au Mont-Édouard ou au Valinouët. « On n’est pas obligé d’aller bien loin pour prendre de bonnes vacances. »
Toujours selon Mme Gilot, tout est sur la glace, et ce, sans jeu de mots. Elle reconnaît que l’activité de la pêche blanche et la location des cabanes connaissent un succès monstre avec la clientèle locale, tout comme le village sur glace à Roberval. « Je pense aussi à l’initiative de Dolbeau-Mistassini de mettre la surfaceuse directement sur le lac Saint-Jean pour faire une patinoire. Il y a des choses fabuleuses qui se font, mais les retombées économiques n’y sont pas nécessairement. Et la situation des restaurateurs est épouvantable », laisse-t-elle tomber.
Saison estivale 2021
Planifier la saison estivale 2021 nécessite une boule de cristal pour l’organisation de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ne sachant ce que la pandémie réserve, on prépare des plans A et B, en ne négligeant pas le C en cas de zone rouge et une possible troisième vague.
Le plan A prévoit que tout le monde est en zone orange, ce qui permet la visite des touristes à l’intérieur du Québec. On remettra alors en onde la campagne publicitaire de Philippe Laprise qui avait été annulée l’an dernier. L’option B est que seul le Saguenay–Lac-Saint-Jean est en zone orange avec quelques autres régions autres que les grands centres de Montréal et Québec.
« On diminuerait alors le montant de la campagne de promotion et on ne ferait pas de publicité dans les grands centres. Le plan C serait pour sa part une catastrophe et le pire des scénarios puisque toutes les entre-prises avec des activités intérieures (spectacles, musées, galeries d’art, etc.) seraient fermées. On doit aller chercher des revenus à un moment donné. Je sais que les subventions sont appréciées, mais il va y avoir une fin aussi », affirme la présidente.
Lily Gilot souhaite au pire une saison estivale semblable à 2020. « Il y avait une circulation, du tourisme régional et beaucoup en provenance de Montréal et Québec. On sait comment faire pour accueillir du monde de manière sécuritaire, on connaît les normes sanitaires et on a pris de l’expérience. Ça ne nous fait pas peur de rouvrir dans ces conditions. On s’en est quand même bien tiré l’an passé, comme la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Beaucoup d’entreprises se sont tournées aussi vers les activités à l’extérieur et ont su se réinventer. »
Des entrepreneurs résilients
Mme Gilot avoue être surprise de voir à quel point ses membres de l’industrie touristique sont résilients. « Il y en a qui ont crié famine longtemps, mais nous avons une équipe d’expérience et énormément de partenaires vers qui nous les avons référés. Quand ils nous appelaient, on avait un éventail de services à leur proposer, un paquet de solutions possibles pour régler leur problème et ce fut énormément apprécié. On voit que les gens ne sont pas restés assis à pleurer dans un coin. Au contraire. Ils ont développé un projet, ils ont fait des demandes financières et là on voit toutes les retombées qu’ils vont avoir. C’est vraiment motivant. »